Riviera Détente

Riviera Détente #11 – Plaisance et Plaisirs

Il retire sa peau, il retire son visage et il y a un putain de visage de lézard.

Henry Michel

Nous allons ioder vos membranes en compagnie de Raphael 2, un VRAI officier de marine auquel Henry Michel va tenter de manquer de respect à plusieurs reprises. Tue-t-on en mer, baise-t-on en mer, chante-t-on en mer, telles sont les questions auxquelles Raphael répondra, entre deux anecdotes qui vous feront voyager loin, très loin. En bonus, une méditation qui fera date.

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RIVIERA DÉTENTE ÉPISODE 11 – PLAISANCE ET PLAISIR

RAPHAËL – Riviera Détente, avec Henry Michel. Je suis Raphaël, en direct de la Lambda Cave.
HENRY – Riviera déteeeente. Ohlala, c’est parti, c’est parti pour une heure de relaxation extrême. Alors détachez vos ceintures par ce que ça va absolument pas secouer. Vous allez être littéralement bercé par le vin et le soleil. Vous entendez les cigales là ? Vous les entendez ? Tu les entends Raphaël ?
RAPHAËL – Kss Kss Kss Kss Kss…
HENRY – On ne les entends pas les cigales.
RAPHAËL – …
HENRY – Car elles font l’amour ! Littéralement l’amour. Elles baisent pendant l’émission tellement les membranes sont dilatés ici, jusqu’à trente kilomètres de rayon. Alors je déclare officiellement … pour le temps de l’émission, vos problèmes inexistants. Voilà. C’est comme ça, j’suis comme ça. Vous vous êtes fait virer ? Je vous déclare réembauché, vous pouvez retourner au travail. Pour écouter l’émission. Vous avez un chagrin d’amour ? Je vous remets ensemble. Faites-vous des bisous. Vous avez eu de mauvaises analyses médicales ? Et ben je vous promets que durant toute l’émission vous serez immortels. Je veux que vous vous installiez, que vous vous mettiez à l’aise, que vous… Que vous dénouiez tout ce qui est noué chez vous. Mettez-vous dans quelque chose de confortable, soufflez. On va s’occuper de vous et aujourd’hui j’ai un nouvel invité. Alors j’suis emmerdé parce que j’ai un nouvel invité mais c’est un deuxième Raphaël. C’est ça hein ?
RAPHAËL – Et ouais c’est ça. C’est ça…
HENRY – Alors il faut que je tombe sur les deux seuls Raphaël de France en fait. Vous êtes pas beaucoup en fait de Raphaël ? Tu connais d’autres Raphaël ? Raphaël Cadum ? Bébé Cadum ?
RAPHAËL – Ah non, même lui je connais pas.
HENRY – Alors, premier RAPHAËL – « bébé cadum », second Raphaël… Alors comme la chanson là qu’on entend, en ouverture c’est « Chinito ».
RAPHAËL – Ouais.
HENRY – Ça veut dire « petit chinois ».
RAPHAËL – D’accord.
HENRY – On va te baptiser « Raphaël, El Chinito ».
RAPHAËL – Ah…
HENRY – Parce qu’en plus tu fais un peu chi… un peu asiatique.
RAPHAËL – Ah bon… Alors on m’aura tout dit sauf ça.
HENRY – En riant : Ça me fait tellement rire, ça me fait tellement rire de t’appeler le chinois. Le mec il ressemble pas du tout à un chinois c’est ça que je trouve ça génial.
RAPHAËL – J’ose pas imaginer sur quoi tu te base pour dire un truc pareil.
HENRY – Hahahaha…
RAPHAËL – Si tu vois ce que j’veux dire…
HENRY – Non ! Il est habillé en plus ! On n’a pas commencé la saison en randonue hein. Ah bah j’suis content que tu sois ici Raphaël, ça me fait vraiment très plaisir.
RAPHAËL – Eh bah écoute c’est un honneur pour moi d’être là dans la lambda cave, en direct là.
HENRY – Alors Raphaël c’est le genre de personne pour lequel j’ai eu une sympathie assez naturelle et pas spécialement méritée en fait.
RAPHAËL – Ah…
HENRY – Euh… Ce garçon je l’ai trouvé sympathique. On s’est pas vu beaucoup en vrai. On s’est vu combien, deux, trois fois ?
RAPHAËL – On s’est vu deux fois euh…
HENRY – À Cannes, tu es le premier invité de Riviera détente cannois avec moi.
RAPHAËL – Quel honneur…
HENRY – Tu es né à Cannes ?
RAPHAËL – Je suis né… à Sèvre, dans le 92… C’est raté… Non mais par contre pour ma défense…
HENRY – Cela fait trois ans que je crois que t’es né à Cannes.
RAPHAËL – Non non non.
HENRY – Non mais t’as vécu à Cannes. Est-ce que tu as été…
RAPHAËL – Je suis arrivé à Cannes, j’avais un an.
HENRY – Est ce que tu as été élevé au bon lait de Cannes ?
RAPHAËL – Je suis né… Tout à fait, tout à fait.
HENRY – Bon bah t’es le premier, t’as vécu à Cannes.
RAPHAËL – J’ai vécu à l’eau de mer de l’…
HENRY – D’accord. Bah c’est un vrai cannois donc je suis très très content. Et donc j’ai une sympathie pour lui, je sais pas… Je sais pas, c’est comme ça il a une tête… Un petit air sympathique, c’est surement ce petit air… chinois ! Voilà, et alors… ce qui m’intéresse beaucoup dans cette histoire, c’est que Raphaël, il va nous expliquer parce que j’ai pas tout compris exactement mais je savais que tu bossais plus ou moins dans la marine et tout mais bon tu… Enfin je…, je, je. Enfin j’y prêtais pas beaucoup d’attention mais un jour sur facebook, je vois une cérémonie ou il est en uniforme…
RAPHAËL – Ah…
HENRY – Wouaaa ! C’est le genre de métier, genre comme les études de médecine où d’un coup mais ça pète quoi ! Et je t’ai vu en uniforme de marin et j’ai dit woaw quoi.
RAPHAËL – C’est vrai ?
HENRY – Mais alors t’es quoi tu es marin ?
RAPHAËL – Je suis marin multi casquette en fait.
HENRY – Nan mais est ce que t’es gradé ?
RAPHAËL – Je suis gradé.
HENRY – Tu es quoi ?
RAPHAËL – Officier de marine…
HENRY – Ouais.
RAPHAËL – Dans la réserve opérationnelle, attention c’est important, je suis pas d’active.
HENRY – Ouais.
RAPHAËL – Je suis enseigne de vaisseau de seconde classe.
HENRY – Wouaaa…
RAPHAËL – C’est vrai.
HENRY – C’est moins bien que première classe ?
RAPHAËL – C’est pas que c’est moins bien, c’est que c’est juste en dessous.
HENRY – Y a une partie du vaisseau seconde classe et une partie première classe ?
RAPHAËL – Euh non… Ah non non non.
HENRY – Ah c’est pas comme les trains… Ou les avions ? Non ?
RAPHAËL – Non non non, c’est pas comme les trains ni comme…
HENRY – Attend t’es quoi redis ?
RAPHAËL – Enseigne de vaisseau de seconde classe. Ça veut dire que…
HENRY – Y’a pas un truc plus… Commandant, tu m’avais pas dit ?
RAPHAËL – Si tu veux je peux te parler des grades de la marine nationale, je peux te parler…
HENRY – Non mais toi.
RAPHAËL – Je suis pas comm… Alors oui, mon grade…
HENRY – Tu es commandant.
RAPHAËL – Alors mon grade aujourd’hui c’est enseigne de vaisseau de seconde classe.
HENRY – Ouais.
RAPHAËL – Ma fonction c’est commandant
HENRY – C’est pas un grade, commandant ?
RAPHAËL – C’est pas un grade, c’est une fonction. C’est-à-dire qu’en fait je peux avoir un grade de lieutenant de vaisseau. C’est deux grades au-dessus de moi, pour l’instant.
HENRY – Et tu commandes qui ?
RAPHAËL – Je commande qui ? Je commande, euh, une organisation, en ce qui me concerne…
HENRY – Ouais.
RAPHAËL – La préparation militaire marine de Cannes.
HENRY – Et les gens ils peuvent te dire « Mon commandant » ?
RAPHAËL – Alors, par tradition, on dit que la fonction…
HENRY – Pourquoi c’est compliqué ?
RAPHAËL – Nan nan, alors…
HENRY – Est-ce que… les gens… peuvent te dire « mon commandant » ?
RAPHAËL – Alors je vais de répondre simplement. Normalement la fonction prime sur le grade, c’est à dire que si moi mon grade c’est enseigne de vaisseau appellation lieutenant…
HENRY – Bon…
RAPHAËL – Si ma fonction c’est commandant d’un bâtiment…
HENRY – Ok, allez, un petit jingle musical.

* Jingle *

HENRY – On revient, je sais pas Raphaël, si tu t’es calmé, je voudrais savoir, répond juste oui ou non à la question. Est-ce que je peux t’appeler « mon commandant » ?
RAPHAËL – Si tu veux…
HENRY – Si je fais partie de ton organisation.
RAPHAËL – Tu n’aurais pas tort de dire commandant.
HENRY – D’accord, si je t’appelle « mon commandant », tu me reprends pas ?
RAPHAËL – Je te reprendrai pas… dans l’absolu, mais moi je préfère qu’on m’appelle par l’appellation de mon grade. Remets un jingle s’il-te-plait, ça va toujours pas.
HENRY – Non, non, non. D’accord, si je dis commandant tu relèves pas, ou tu dis « tu peux m’appeler… »
RAPHAËL – Voilà exactement, exactement.
HENRY – Mais tu relèves pas. Mettons, t’es un jour où t’es en forme, tu relèves pas ?
RAPHAËL – Non je relève pas. C’est pas une faute.
HENRY – Et si je dis Commandant « El Chinito » ? Toi tu me dis bonjour, tu me dis comment bonjour ?
RAPHAËL – Bonjour matelot.
HENRY – Bonjour Co… Attend on la refait, je veux vraiment… Raphaël, du fond du cœur tu essayes de te mettre en situation, comme si on te répondait comme ça, comme si on te répondait comme ça. Essaye de te mettre vraiment en situation hein !
RAPHAËL – Alors c’est toi qui me doit le salut, d’abord.
HENRY – Oui mais on fait comme si je t’avais pas vu, j’étais de dos. Si j’étais de dos, tu dis « bonjour matelot », tu me vois faire un truc ou… Ça m’arrangerait que tu dises en premier.
RAPHAËL – Ok, ok.
HENRY – Et s’il-te-plait, réagis vraiment comment tu réagirais dans la vrai vie.
RAPHAËL – D’accord, on va faire comme ça, ça marche, ok.

* Bruit de vagues et de mouettes *

HENRY – Vas-y.
RAPHAËL – Ah j’y vais ?
HENRY – Ba oui, c’est toi qui me dit bonjour en premier.
RAPHAËL – Bonjour matelot.
HENRY – Bonjour Commandant El Chinito.
RAPHAËL – Je vous demande pardon ?
HENRY – Bonjour commandant El Chinito.
RAPHAËL – Qu’est-ce qui vous donne le droit de m’appeler comme ça ?
HENRY – Parce que on m’a dit que vous étiez Commandant El Chinito.
RAPHAËL – Je peux connaître votre source ?
HENRY – * en riant * Ça va lui faire peur, il voudra plus venir à l’émission. En vrai tu me mettrais dix pompes ?
RAPHAËL – En vrai je te mettrais pas dix pompes mais je mettrais les choses clairement…
HENRY – Tu dirais « tu me dois le respect, tu m’appelle pas « El Chinito ».
RAPHAËL – Non, clairement je dirais, c’est la seule et unique fois que vous m’appelez comme ça.
HENRY – Oh c’est impressionnant là, vous avez pas le regard mais là il a un regard impressionnant.
RAPHAËL – Donc, je disais. C’est la seule et unique fois que vous m’appelez comme ça, autrement ça va se passer différemment.
HENRY – Wouaw, franchement…
RAPHAËL – Et si vous voulez que votre carrière dans la marine nationale se…
HENRY – Se déroule sans accrocs…
RAPHAËL – Se termine rapidement, continuez comme ça.
HENRY – Je vais dire, pour les auditeurs, sérieusement son regard m’a impressionné.
RAPHAËL – Ca vaaa, haha !
HENRY – Non, non, non, c’est vrai, c’est vrai, c’est vrai, c’est vrai. Au cas où l’audio ne transcrirais pas ta fermeté. Ok, donc ça c’est coché, donc on peut pas t’appeler…
RAPHAËL – Ça c’est fait.
HENRY – Alors, Raphaël est ici parce que vous savez, parce UE je sais pas si t’as écouté les émissions un peu spécialisées, on aime bien aller au fond des savoirs, au fond des passions.
RAPHAËL – Oui, pour dilater au mieux les membranes.
HENRY – Avec tout ce qui tourne autour de la riviera voilà, pour dilater les membranes comme il se doit. Et je voulais faire une émission euh un peu anecdotes extraordinaires de la méditerranée.
RAPHAËL – Ah de la méditerranée ?!
HENRY – Alors Raphaël est pointu en tous ce qui est océanographie, marine marchande, poisson, plaisance. Euh… voilà. Et donc j’ai découvert ça depuis que je t’ai vu en uniforme. C’est vraiment la classe quoi. C’est comme ma sœur médecin. C’est comme les médecins en fait parce que pendant des années on vous entend dire « ouais heu je fais des études de machin et tout… » Ouais boh, t’es gentil euh hein…
RAPHAËL – Une fois qu’on a le stéthoscope autour du cou…
HENRY – Et ouais.
RAPHAËL – Hein !
HENRY – Et grave. Ta sœur qu’était étudiante pendant des années elle devient… Médecin ! Et là ça c’est pareil, un jour il s’est ramené sur facebook avec un putain d’uniforme on aurait dit Tom Cruise dans le film heu, c’est quoi… Pas Top Gun, mais où il est dans la marine, y’a un truc ou il est dans la marine ?
RAPHAËL – Dans Top Gun il est dans l’armée de l’air j’crois.
HENRY – Nan mais y’a un film ou il est dans la marine…
RAPHAËL – Tom Cruise ?
HENRY – Avec Demi Moore, nan ? Je me rappelle plus. Ok, j’ai plein de questions pour toi Raphaël, pour cette émission.
RAPHAËL – Ouais.
HENRY – Avant je voudrais savoir quel est ton état de… si tu es un riviero ou pas ?
RAPHAËL – Ah moi je suis un riviero 100% riviero.
HENRY – J’aimerais connaître ton état de membrane, alors déjà est ce que tu peux me dire Agamemnon, s’il te plait ?
RAPHAËL – AGAMEMNON.
HENRY – OOoh ! T’as un très bel Agamemnon putain ! C’est bien ! Et je vais te demander avec tout le respect que je, que je dois au Commandant Chinito, je voudrais que tu me montre ta membrane s’il-te-plait.
RAPHAËL – Ah écoute, euuh, comment est-ce qu’on va procéder ?
HENRY – Allez, allez tu me la montre, pas de chichi, je suis un professionnel, vas-y. Bon, elle est un peu irritée ta membrane. Elle est un peu… T’es stressé en ce moment, qu’est-ce qu’il t’arrive ?
HENRY – J’suis un professionnel, vas-y. Bon, elle est un petit peu irritée ta membrane. Elle est un petit peu… t’es stressé en ce moment qu’est ce qui t’arrive ?
RAPHAËL – Ouais je suis tendu j’ai des boules de nerf dans le dos là.
HENRY – Alors est-ce que tu aimerais, euh, est-ce que tu aimerais un petit peu de méditation?
RAPHAËL – Voilà. Ouais, ouais, ouais.
HENRY – Une petite séance de méditation ?
RAPHAËL – Moi j’suis chaud là.
HENRY – J’voudrais faire une méditation autour de la marine.
RAPHAËL – Ouais.
HENRY – Hein.
RAPHAËL – Ouais, ouais ouais. Moi je suis preneur.
HENRY – D’accord. Ben c’est parti alors, euh, pour une méditation. Allez.

* Musique du Grand Bleu *

HENRY – J’ai pris une petite flûte. * rires étouffés *

* Henry rejoue très approximativement l’air de flûte du Grand Bleu *

HENRY – Je voudrais que vous vous concentriez sur ce fluide de vie. Ce fluide vital et positif qui vous traverse en permanence, sans que vous n’y prêtiez attention au quotidien. Il vient de la terre, remonte par vos pieds, enlace vos chevilles et vos cuisses, entre par votre urètre jusqu’à votre diaphragme et s’échappe par votre souffle. Après cette longue traversée, vous êtes un fluide, vous êtes un fleuve qui se jette dans l’océan des hommes. Dans ce métro, dans ce bus, dans cet open space, dans cet immeuble, dans cette chambre, vous êtes la source qui jaillit. Je vais vous demander de retirer vos vêtements et de le crier distinctement : « Je suis la source qui jaillit, Agamemnon ». Vous êtes l’océan et à la fois le plancton suspendu dans un rayon de lumière cristallin au fond des océans. Vous n’êtes pas la pieuvre dont la bouche sert d’anus et l’anus sert de bouche. Si vos pensées sont impures, ou si vos mots sont méchants, vous êtes une pieuvre bouche-anus. Mais si vous voguez avec les courants chauds de l’océan, si vous voguez avec les vagues, avec le vent, si vous cherchez le soleil, vous serez l’océan. Vous serez la mer. Vous serez la Méditerranée. Mer éternelle qui draine la vie et la mort. La mer bleue de l’hiver, la mer verte de l’été. La mer estivale et nocturne, aux reflets argentés, dans laquelle un couple, en riant, vient de rentrer en courant. Elle a les cheveux attachés en arrière, elle porte un petit bikini, elle est Hollandaise. Lui, plagiste pour la saison, le sel lui brûle la peau des épaules. Elle sent le ????? dans le creux de son cou. Leurs deux bouches sentent la menthe fraiche et le rhume. Leurs deux bouches se rejoignent, ils s’embrassent. L’eau leur arrive aux hanches. Le piercing au nombril de la jeune femme, à un niveau microscopique, entame un très lent processus d’oxydation. La couche rhodiée du bijou de nombril entre en réaction avec l’eau de mer. Vous êtes l’eau de mer qui dérobe des électrons aux atomes de radium. Lui, deviendra agent d’assurance. Elle, deviendra publicitaire. Dans exactement trente-quatre jours, ils seront des étrangers l’un pour l’autre. Et vous, Méditerranée, vous serez encore là.

* La flûte reprend avec une reprise très approximative de Mariah Carey – Without You *

HENRY – Voilà on sort progressivement… de la méditation.
* Raphaël inspire longuement *
HENRY – Ça va Raphaël, ça va mieux ?
RAPHAËL – Oui ça va mieux…
HENRY – Ah ça va mieux tu te sens bien là ?
RAPHAËL – Ça va mieux. * rires *
HENRY – Là j’te sens beaucoup mieux. Alors Raphaël, Raphaël donc qui est un marin, avec nous, commandant… deuxième classe.
RAPHAËL – Hmm, mouais.
HENRY – C’est ça ?
RAPHAËL – Mouais.
HENRY – Raphaël, dans le cadre de la… de l’armée, combien de personnes as-tu tué… euh, en exercice ?
RAPHAËL – Alors, officiellement zéro.
HENRY – Oui… * rires *
RAPHAËL – Officieusement… psychologiquement…
HENRY – Tu pourrais ?
RAPHAËL – Nooonn. Non.
HENRY – Non ?
RAPHAËL – Enfin oui, si j’en avais envie. Mais j’irais en prison.
HENRY – Ah oui d’accord, tu peux pas… t’as pas fait de mission un peu de guerre et tout ?
RAPHAËL – Non, non non non non.
HENRY – OK…
RAPHAËL – Non non, tu sais je suis pas… je… ce n’est pas ma fonction.
HENRY – Moi j’ai passé mon permis côtier…
RAPHAËL – OK… j’vois pas le rapport. * rires *
HENRY – (rires) Tu vois pas le rapport entre un marin et un mec qui a le permis côtier ?!
RAPHAËL – Si si mais entre ?????? et ?????
HENRY – Et ben justement je vais y venir, j’vais y venir. Et y a deux choses que j’ai aimé en passant le permis côtier…
RAPHAËL – Ouais…
HENRY – C’est que, avant que tu passes ton permis bateau, quand tu vois la mer c’est le bout de ton territoire, tu vois ?
RAPHAËL – Ouais.
HENRY – Dans ma tête de gamin et tout la mer c’est le bout. On arrive au bout.
RAPHAËL – Ouais ouais.
HENRY – Y a même à Sanary-Sur-Mer, dans le Var d’où je viens, enfin vers le Brusc, y a ce qu’on appelle le « Bout du monde ».
RAPHAËL – Ouais…
HENRY – C’est en fait une petite crique, quoi tu vois, parce que c’est le bout du monde. Et en fait une fois que t’as ton permis bateau, et ben la mer ça devient une route, et vraiment dans le cerveau, c’est dingue, je n’vois plus la mer, euh, pareille depuis que j’ai mon permis.
RAPHAËL – C’est dingue hein ?
HENRY – C’est pas la r… un chemin qui s’arrête, c’est la route qui continue. Bon déjà c’est la première chose. Et la deuxième chose c’est que, j’aime l’idée que… et tu me dis si c’est vrai que le capitaine, à bord du bateau, a droit de vie ou de mort… j’ai toujours entendu ça.
RAPHAËL – De vie ou de mort… c’est une façon de parler ?
HENRY – Si, que t’es commandant… t’es commandant d’un navire, t’as droit de vie ou de mort sur les gens qui sont dedans. Non ?
RAPHAËL – * sceptique * Non. T’as un pouvoir disciplinaire.
HENRY – T’as pas droit de vie ou de mort ?
RAPHAËL – T’es en train de me dire que…
HENRY – * rires *
RAPHAËL – … un capitaine a le droit de tuer les gens qui sont à bord de son bateau ?!
HENRY – * rires * J’ai toujours entendu ça…. j’ai toujours entendu ça !
RAPHAËL – Non. Ouais, non…
HENRY – T’as jamais entendu ça ?! En disant… dans les films et tout. Ils disent, t’as le pouvoir de vie de mort.
RAPHAËL – Ouais, c’est ça. Ouais ouais ouais.
HENRY – Mais tu peux ou pas ?!
RAPHAËL – T’as pas le droit de tuer… euh, les gens qui sont à bord du bateau. T’as le droit de les mettre aux fers, ouais mais ouais non non…
HENRY – Putain dans ma tête, y avait toujours cette histoire de t’es juge, tu peux être… t’es le policier du bateau.
RAPHAËL – Oui. Ça oui complétement.
HENRY – Ben tu peux tirer sur les personnes. Si elles sont… si elles enfreignent la loi ?
RAPHAËL – Alors écoute, je sais que le commandant, dans la marine marchande…
HENRY – Il a un flingue ?
RAPHAËL – Ouais, je… il a un coffre, il a un coffre-fort, avec de l’argent dedans. Mais tu l’as vu le film euh…
HENRY – Ouais, avec Tom Hanks ?
RAPHAËL – « Captain Phillips » ? Ouais.
HENRY – Ouais.
RAPHAËL – Ouais. Il a un coffre-fort dans lequel y a plusieurs dizaines de milliers de dollars j’crois, et il me semble ouais qu’il a, qu’il a…
HENRY – Ouais je crois que euh… tu t’es, tu…
RAPHAËL – Mais par contre non, non tu peux utiliser l’arme que en cas de légitime défense.
HENRY – Ah bah oui, j’vais pas mettre une balle dans la tête de ma femme, gratuitement !
RAPHAËL – Alors qu’elle est même pas à bord, j’veux dire, j’vois pas l’intérêt du coup. Non non…
HENRY – Ah d’accord. Mais par contre je peux mettre mes enfants et ma femme aux fers.
RAPHAËL – … si ils sont à bord et qu’ils… qu’ils…
HENRY – * rires * S’ils enfreignent un truc ?
RAPHAËL – … qu’ils troublent la conduite normale du navire !
HENRY – Ah merde j’ai toujours cru qu’il y avait un petit côté policier de son navire là…
RAPHAËL – Ah non ! Le capitaine, le commandant, c’est un officier de l’état civil. C’est à dire qu’en fait il a le pouvoir pour déclarer les naissances, il a le pouvoir pour déclarer les décès…
HENRY – Ah ouais ?! Ah c’est cool…
RAPHAËL – Il a le pouvoir pour mettre aux arrêts, enfin j’sais plus si ça se dit…
HENRY – Mais il peut marier les gens alors ?
RAPHAËL – Alors ça c’est une légende.
HENRY – Ah.
RAPHAËL – Ça c’est une légende. Le capitaine, normalement, il a pas le pouvoir de marier les gens. Euh,, par contre il a les pouvoirs de faire des promesses de mariage. Ce qui est très intéressant pour les marins en escale si tu vois ce que je veux dire ?
HENRY – Euh, non.

* Transition musicale – Spook in Space *

HENRY – OK, et mais d’ailleurs, tu as un métier à part commandant de… machin ? Des organisations ?
RAPHAËL – Ouais ouais, j’ai un métier ouais.
HENRY – C’est un métier dans la marine ?
RAPHAËL – C’est un métier dans… alors euh… non, c’est pas dans la marine, c’est dans… je suis maître de port.
HENRY – * impressionné * Tu es maître de port ? Attends mais c’est cent fois plus cool que commandant ! T’es maître de port ?!
RAPHAËL – Ouais j’suis maître de port au port de Nice.
HENRY – Ah la la. Attends-ttends… ça veut dire que si on arrive au port de Nice, t’es le maître de ce port ?
RAPHAËL – Euh j’suis… * rires * On est cinq maîtres de port. Et euh, quand les yachts, ou quand les navires de plaisance, ou les petits bateaux, les petits voiliers, euh… veulent une place ou rentrent dans le place… ou rentrent dans le port, c’est… c’est le maître de port qui sont en charge de de… de les accueillir, de les placer, de les gérer.
HENRY – Ah ! C’est un peu genre plagiste un petit peu aussi hein.
RAPHAËL – Gardien de parking… gardien de parking pour les bateaux.
HENRY – Ah t’as un petit short aussi et tu attrapes l’amarre et tu l’aides à venir aussi ?
RAPHAËL – Euh ouais aussi ouais, aussi ouais, ça fait partie du boulot. Alors y a des agents qui sont… y a des agents portuaires…
HENRY – Ah d’accord, OK, t’es pas agent portuaire, t’es un maître de port. Et vous êtes cinq. Et vous avez quoi… vous avez une zone par maître de port ? Y a une rivalité ? C’est « Game of Thrones » ?
RAPHAËL – Non… * rires * non. Non non non euh… non non, c’est on travaille on équipe. On travaille en équipe. En fait si tu veux… quand la saison arrive, en général à partir du mois de mai, pendant le festival de Cannes ou… et le Grand Prix, y a plus en plus de mouvement dans le port. Donc en fait on est cinq, on est cinq maîtres de port et y a deux agents portuaires et on se dispache les bateaux comme on peut. S’tu veux.
HENRY – Ouais.

* Musique – Spook in Space *

RAPHAËL – Donc tu vois genre il peut arriver qu’il y ait euh trois yachts qui arrivent ou trois ‘fin, deux petits bateaux et un yacht, etc. Donc euh yop on se dispatche partout dans le port.
HENRY – J’aimerais qu’on fasse un nouveau jeu de rôles.
RAPHAËL – Oui.
HENRY – Canal 8.
RAPHAËL – Canal 09 pour les ports de plaisance.
HENRY – Star Fucker of the Sea à Port de Nice, Star Fucker of the Sea à Port de Nice.
RAPHAËL – Ouais, ouais, c’est ça.
HENRY – Demandons mouillage pour une nuit.
RAPHAËL – Star Fucker of the Sea, Star Fucker of the Sea, ici Port de Nice euhhh, vous pouvez nous donner les dimensions de votre navire, s’il-vous-plaît ?
HENRY – * accent créole * Oulala chais pas, ch’est un beau bateau, il fait neuf mètres * voix normale * je sais pas les dimensions du bateau, c’est une location Monsieur.
RAPHAËL – Ben oui, mais euhhhh, sur les papiers du bateau normalement euhh…
HENRY – Bahh euhh, je sais pas, il doit faire euhh…
RAPHAËL – Écoutez Monsieur, c’est simple…
HENRY – Attendez je vais demander à ma femme de s’allonger…
RAPHAËL – * rire *
HENRY – …sur plusieurs sections du bateau. Attendez, elle fait un mètre soixante alors vas-y, allonge toi à côté.
RAPHAËL – * rire *
HENRY – Ça fait trois femmes de un mètre soixante. Le bateau fait trois fois six, dix-huit, quatre mètres quatre-vingt.
RAPHAËL – Quatre mètres quatre-vingt de largeur, c’est ça ?
HENRY – Non, de longueur, ma femme, elle fait pas un mètre soixante de largeur.
* rires *
RAPHAËL – Euh écoutez euh oui, pour combien de temps ?
HENRY – Une nuit.
RAPHAËL – Pour une nuit, écoutez euhhh le, ne bougez pas je vais voir avec le…
HENRY – Mais les tarifs, vous ne donnez pas les tarifs ?
RAPHAËL – Ah non, bah les tarifs… Alors soit ils appellent, euh ils appellent…
HENRY – Vous donnez pas les tarifs ?
RAPHAËL – Non non, les tarifs…
HENRY – Tu connais pas les tarifs ?
RAPHAËL – Je connais les fourchettes des tarifs ouais.
HENRY – Ah ouais, vous pouvez pas me dire combien ça coûte ?
RAPHAËL – C’est-à-dire en fait.si je pourrais te dire combien ça coûte… ‘fin précisément…
HENRY – Attentententen…
RAPHAËL – Je vais me taper sur les mains.
HENRY – J’ai besoin d’un refuge au Port de Nice, t’es incapable de me dire combien ça ça va coûter de me faire loger dans ton port ?
RAPHAËL – Alors, à la base c’est pas mon rôle.
HENRY – Ben si je t’appelle pour venir m’amarrer, tu vas venir m’amarrer et je vais rien payer alors ? Tu viens d’annoncer publiquement qu’on peut mouiller sans payer.
RAPHAËL – Si si… ah non pas du tout.
HENRY – Alors à quel moment on demande de payer ?
RAPHAËL – Si tu veux, le port c’est un service public donc nous quand on nous appelle on dit oui on a de la place alors vous venez et ensuite on vient à la capitainerie et… on règle…
HENRY – Ouais…
RAPHAËL – Voilà et si tu veux euhhh alors voilà en général la nuitée, ça tourne… enfin… pour un petit bateau, c’est, c’est quinze euros la nuitée.
HENRY – Quinze euros ? Ça coute moins cher que l’hôtel !
RAPHAËL – Ouais, par contre ton bateau va coûter plus cher que l’hôtel mais…
HENRY – Ben si c’est une loc’, ouais ça va coûter
RAPHAËL – Quand même hein.
HENRY – Ouais d’accord.
RAPHAËL – Alors après, bon après tu peux partager avec…
HENRY – C’est cher les bateaux.
RAPHAËL – Bah ça dépend quand, quand on monte, des fois on essaye. Le bateau, il peut accepter huit personnes alors du coup on monte à huit. Sauf que on est trop serré mais au moins ça permet de…
HENRY – On pourrait pas se… j’imagine que vous… Tu t’es déjà posé la question je crois, qu’avec une de nos, une de nos riviera Céline, vous avez, c’est pas avec que toi que vous aviez prévu d’acheter un pointu ?
RAPHAËL – Ben non finalement, on l’a pas acheté parce que, problème de place, problème d’ordre…
HENRY – Ben moi je suis chaud, c’est la place de port qui coute cher mais… faudrait s’acheter un bateau Riviera Détente. Tu sais on a entre, entre cinq et sept mille auditeurs.
RAPHAËL – Ouais
HENRY – Un bateau ça coûte combien d’occas’ ? Ça coute entre six et… et quarante mille euros ?
RAPHAËL – Ouais, ouais, ça dépend quel type de bateau.
HENRY – Si tous les auditeurs donnent huit euros, on achète un putain de bateau Riviera Détente, les gens ils descendent quand ils veulent…
RAPHAËL – On va faire une copropriété à huit mille ?
HENRY – Bahhh… bahhh…
* rires *
HENRY – Ben non mais ce serait génial !
* Musique de marche militaire *
HENRY – Riviera Détente, nous revenons avec le commandant El Chinito, et c’est le défilé des rivieros avec Patrick Patrick sur son char, regardez comme il est beau. Ouais, il salue la foule. Y a Marie Marie, pffff. Marie, Marie. Marie Sinclair en sirène des caraïbes. Ohhh, mais voici Raphaël, le bébé cadum sur un char en forme de… comment ça s’appelle ? Crevette pistolet. Salut, Raphaël. Également Bertrand. Regardez, tous les intervenants de Riviera Détente qui défilent sans raison en plein milieu de l’émission, c’est extraordinaire ! Et qui voilà en fin de cortège ? En fin de saison ? Raphaël, le commandant El Chinito ! * rire * Quel salut royal, incroyable ! Raphaël je vais te demander de descendre de ton char parce que j’ai une autre anecdote à … tu descends Raphaël s’il-te-plaît ?
RAPHAËL – Ouais, j’arrive.
HENRY – Très, très beau char hein ? Alors est-ce que tu vois beaucoup de… euh, de clichés, de yachts de russes avec des putes, etc. ? Ou est-ce que ça rentre, dans le, la confidentialité de ton métier ?
RAPHAËL – Non, euh, ouais, ouais, on en voit, on en voit. En fait ça fait partie aussi du…
HENRY – Aah bas bien sûr !
RAPHAËL – …du milieu du… ça fait partie aussi du monde du yachting, c’est pas du tout mon…
HENRY – Ça fait partie de l’écosystème maritime…
RAPHAËL – Ben non.
HENRY – …méridional. * rire *
RAPHAËL – Tu vas un peu trop loin, là quand même.
HENRY – Attends, ten ten ten ten. On serait pas là sans les anglais et les russes. Les anglais ont créé Cannes, les anglais ont créé Nice. Les russes ont fait fleurir Nice. On n’existerait pas sans eux.
RAPHAËL – Ouais.
HENRY – Faut pas oublier ça hein !
RAPHAËL – Mais c’est pas faux ce que tu dis, c’est pas faux mais quel rapport avec les putes ?
HENRY – Nan mais je te parle des russes euhh…
RAPHAËL – On leur excuse.
HENRY – C’est culturel, c’est culturel. C’est comme les américains qui nous disent les français, vous avez des maîtresses. Ben, les russes, ils ont des putes. C’est…
RAPHAËL – * rire * Tu t’aventures sur un terrain…
HENRY – Mais non, mais, c’est…
RAPHAËL – C’est culturel, c’est culturel.
HENRY – Attends, tends, tends. En statistique, tu fais un sondage, les français, c’est un truc de fou. Il y a sept français sur dix qui estiment pas blâmable que, que, qu’un tel ait une maîtresse, quoi.
RAPHAËL – Hum hum.
HENRY – Alors que dans n’importe quel autre pays au monde, les gens ils sont traumatisés, quoi.
RAPHAËL – Ouais, c’est vrai, c’est vrai.
HENRY – Attends, on est particulier quoi là-dessus. Bref, et ouais, ça fait partie… et je dis pas que c’est, je dis pas que c’est bien la prostitution…
RAPHAËL – Alors écoute…
HENRY – …et l’exploitation des femmes etc. Je demandais juste…
RAPHAËL – Oui, alors écoute oui, on en voit. Et je te rappelle même qu’à une époque il y a eu les Hot d’Or…
HENRY – Bien sûr !
RAPHAËL – …aux îles de Lérins.
HENRY – Ouais.
RAPHAËL – Donc tu vois, ça fait partie, ça fait partie… C’est pas que ça fait partie, ça fait partie du monde des clients.
HENRY – Mais attends. Mais attends, mais LE… ce qu’il faut savoir c’est… les gens vont croire que je raconte une blague. Je suis dans un très club de fitness, ça se voit pas. * rire * Mais j’y retourne de plus en plus souvent. Un gros, un énorme club de fitness, de chaine de fitness dans la… dans la région. Et ben, dans la population de, de mon club qui le plus gros, entre guillemets, le plus cher, tu vois, y a, les vigiles de boîte de nuit, les hardeurs de la région, les libertins de la région et euh, les cougars quoi.
RAPHAËL – Et tu fais partie de quelle catégorie, toi ?
HENRY – Moi je suis le petit gros qui observe derrière euhh, saloperie. Mais, mais tu sais, on a, je sais pas, tous les six mois on a une équipe de télé genre, confession intime etc. qui filme un gars.
RAPHAËL – Ah ouais ?
HENRY – Soit pour un sujet pour les anges, soit pour euh… truc. C’est le cliché total. On a des videurs. C’est un microcosme et ils se connaissent quoi. C’est vrai, le libertinage, les hardeurs, de toute façon y a des connexions, des porosités entre ces milieux. On est dans un milieu où il fait beau, c’est culturel. Et comme disait Bertrand dans l’émission je sais pas combien, dans l’émission deux, on fait du rock dans le nord parce qu’on est enfermé. Ben on fait du hard, du porno dans le sud parce qu’il fait beau.
RAPHAËL – C’est, c’est… je suis sûr qu’il y a du vrai dans ce que tu dis. Tu veux une petite anecdote que j’ai vécue en tant que marin ?
HENRY – Ton anecdote, Commandant El Chinito.
RAPHAËL – Alors j’ai été marin, y a, y a quelque, quelque mois de ça pour pas dire y a un an ou deux…
HENRY – Ouais…
RAPHAËL – Sur un magnifique euh…. voilier.
HENRY – Ouais.
RAPHAËL – Dans la région.
HENRY – Ok.
RAPHAËL – D’accord. Et à une époque de l’année chez nous…
HENRY – Oui.
RAPHAËL – Y a un évènement mondialement connu qui s’appelle le Festival de Cannes.
HENRY – Ouais…
RAPHAËL – …pendant lequel il y a pas mal d’hôtesses, de jolies danseuses qui viennent, etc. etc. D’accord ?
HENRY – Ouais.
RAPHAËL – Et évidemment qui participent aux soirées en parallèle dans les boîtes de nuit de la région. Avec mon Capitaine, on décide d’aller, mais c’était vraiment, alors que moi je suis pas à la base du tout, du tout du monde de la nuit. Euh on décide, on décide un soir d’aller dans, dans une soirée, dans une discothèque du coin.
HENRY – Ouais…
RAPHAËL – Et alors bon, il faut savoir qu’on était quatre marins à bord dont le Capitaine.
HENRY – Ouais…
RAPHAËL – Je passe une soirée tout à fait banale, je retourne me coucher et le Capitaine reste dans la discothèque et il se dragouille une jolie danseuse. Il passe la soirée avec elle etc. etc. à un moment donné il est crevé, il doit être genre quatre heures du matin, il dit à l’hôtesse : « Écoute je suis désolé mais moi je vais rentrer. Viens, accompagne-moi. ». L’hôtesse elle dit : « Non je veux continuer à danser, je veux continuer à danser, nanana. ». Il dit « Écoute, termine ta soirée, moi je suis Capitaine sur ce bateau-là, regarde bien, c’est le bateau qui a le, ‘fin qui a ces caractéristiques–là, rejoins-moi quand tu as fini ta soirée et avec plaisir. ». « Ouais pas de problème, pas de problème. ». Le capitaine, il rentre, le matin, personne dans son lit. Il se réveille, il fait ses petits trucs et tout. Au bout de dix minutes il voit l’hôtesse sortir de la mauvaise cabine. Il était dé-goû-té. * rire * Tu vois le délire ou pas ?
HENRY – Elle a couché avec un matelot ?
RAPHAËL – Elle a couché avec un autre marin, ouais. Voilà. En fait elle pensait, ‘fin elle pensait… Elle est allée dans le bateau comme lui a… comme lui a invité à le faire le Capitaine…
HENRY – Ah oui.
RAPHAËL – …sauf qu’elle est pas rentrée dans la cabine du Capitaine.
HENRY – À chaque fois, elle a couché avec le gars qui s’est couché.
RAPHAËL – Exactement.
HENRY – …qui a dit à 21h qu’il avait mal à la tête.
RAPHAËL – Mais c’est ce qu’il s’est passé. C’est ce qu’il s’est passé. C’est ce qu’il s’est passé.
HENRY – * rire * C’est génial !
RAPHAËL – C’était, ça c’était pas mal, ouais.
HENRY – C’est drôle ça !
RAPHAËL – Mais j’ai des petites, j’ai toujours, j’ai quelques petites anecdotes comme ça. Mais c’est toujours marrant parce que, en fait, quand tu fréquentes des marins, tu sais, tu fréquentes des gens qui viennent un peu du monde entier.
HENRY – Alors les marins…
RAPHAËL – Il était pas français le mec, il était pas français le Capitaine.
HENRY – Les marins sont des gros baiseurs parce que moi, j’ai toujours fantasmé sur les, les crews des yachts de Southampton.
RAPHAËL – Ouais.
HENRY – Tout ça que tu vois à Cannes sur le port, les yachts. Y a des petites nénettes en short…
RAPHAËL – Mais elles sont un peu recrutées pour leur plastique.
HENRY – Ouais d’accord tu vois qu’il y a une sorte de connivence entre le, la crew là, parce qu’ils se connaissent pas, il se rencontrent pour une saison.
RAPHAËL – Ouais c’est un peu ça.
HENRY – Ils arrivent : « Salut, moi c’est Katia, moi c’est machin » et y a une ambiance.
RAPHAËL – Pourquoi t’as pas dit salut moi c’est Robert…euh… Roberte … t Raymonde…
HENRY – Elles s’appellent toutes Katia.
RAPHAËL – Tout de suite Katia !
HENRY – Elles s’appellent toutes Katia, elles ont toutes les cheveux blonds un peu court un peu en brosse, comme ça.
RAPHAËL – Raymonde ça aurait passé aussi.
HENRY – Tu crois que ça, que c’est un peu électrique euhh?
RAPHAËL – NON NON NON Non honnêtement, honnêtement, non avec les clients et avec les autres marins, non. Non, non c’est…
HENRY – Non, avec les clients…
RAPHAËL – Y a des clients qui tentent…
HENRY – Mais dans la crew, entre eux ?
RAPHAËL – Non non.
HENRY – Pourquoi non ?
RAPHAËL – Je te dis, honnêtement, c’est très très professionnel même si euhh… mais, bah si, si c’est vrai ! Tu crois que c’est un baisodrôme ou quoi ? Oh non, les gens ils travaillent !
HENRY – Je te crois à 13%.
RAPHAËL – Oh non non non non !
HENRY – Quand tu voyages, on est dans la crew, on voyage on fait notre service, à 20h le repas …
RAPHAËL – En tout cas j’étais sur les mauvais bateaux alors.
HENRY – Ouais, à mon avis tu as été sur les mauvais bateaux, on passe la musique à 21h, les vieux, ils dansent 3 secondes…
RAPHAËL – Non franchement.
HENRY – Ils vont se coucher à minuit. T’es là sur le ponton, regarde, tu as la mer. Katia elle fume une petite clope fine sur le, sur le, ben comme ça… il y a Alessandro, qui est un italien qui arrive à côté, qui fait « Ah dure journée hein ? ». Elle fait : « Oui j’avoue, c’est une dure journée, j’ai, j’ai le dos un peu noué. ». « Attends laisse-moi voir. ». Il va lui masser le dos comme ça et après il lui embrasse le cou comme ça. Et Katia, elle, elle s’allonge. Elle est sur le tek comme ça. Et il fait frais. Tu vois, tu as la nuit fraîche. T’entends juste le clapotis des vagues sur la coque comme ça » * bruit de clapotis de vague reproduit à merveille par la bouche humaine * T’entends les vieux qui ronflent dans la cabine. Et Alessandro qui met la misère à Katia sur le pont en tek. Voilà comment j’imagine la vie des crews.
RAPHAËL – C’est comme ça que tu l’imagines ? Écoute je te dis, j’ai pas eu de chance alors.
HENRY – Mais oui mais Raphaël euh…
RAPHAËL – Je sais, je sais.
HENRY – T’as fait que…
RAPHAËL – Il faut y aller les gars, là * bruit de main *
HENRY – Faut y aller, exactement, putain…
RAPHAËL – Ouais, non non alors j’ai pas…
HENRY – Je suis sûr que c’est la folie.
RAPHAËL – Non, franchement non. Non honnêtement.
HENRY – Ben c’est pas à partir de ton expérience que tu dois te baser.
RAPHAËL – Je vais te dire… ben écoute, quand même non ? Un peu ?
HENRY – Ce que tu peux rétorquer c’est que moi j’en ai zéro * rire * et que je t’impose ma vision.
RAPHAËL – Grave… Non, non, honnêtement.
HENRY – Ouais, mais c’était quoi comme crew, toi, t’en sais rien…
RAPHAËL – * rire * Si tu veux, je peux te répondre ça te déçoit que j’aie pas niqué.
HENRY – Non, non non non, ça me déçoit pas que t’aies pas niqué, mais ça me déçoit que tu croies que les autres niquent pas.
RAPHAËL – Non je vais te dire, ça peut arriver évidemment, ça peut arriver évidemment.
HENRY – Non non, je crois que ça arrive, c’est presque dans la culture du métier.
RAPHAËL – Pas du tout ! Ohhh le mec il est blessé, tu m’as blessé dans mon orgueil. Parce que déjà ça m’est pas arrivé.
HENRY – Ouais voilà parce que ça t’est pas arrivé, et de deux parce que ça insulte la catégorie. Je suis sûr que ça fait partie du métier complètement. C’est des gens sans attaches. Attends, attends, c’est comme les hôtesses de l’air et les stewards, c’est connu de manière notoire, qu’à chaque escale, ça baise de tous les côtés dans les hôtels. Écoute-moi, j’ai fait pour ma société, dans mon vrai travail de la vraie vie, je fais beaucoup des, des trucs très particuliers. C’est des hôtels aux caraïbes, mais des hôtels de gens qui travaillent donc c’est pas les hôtels de touristes etc. des hôtels vraiment de passage pour rester deux trois jours etc. Donc je vais dans tous les hôtels ou tu as toutes les crews de Air France etc.
RAPHAËL – Ouais.
HENRY – Je peux te dire, je vais exprès le soir à 23h au bar pour assister à ce qu’il se passe, c’est des trucs de fou. Les hôtesses et les commandants de bord. Et ben c’est pareil pour les bateaux, je vois pas pourquoi ce serait pas pareil.
RAPHAËL – Je vais te dire pourquoi je pense que ce serait pas pareil…
HENRY – Ouais vas-y !
RAPHAËL – Parce que… euh… en avion…
HENRY – Ouais…
RAPHAËL – …le trajet, le plus long, c’est quoi ? 24H ? 26h ?
HENRY – Ouais ouais.
RAPHAËL – D’accord ? Ça dure une journée ?
HENRY – Ouais.
RAPHAËL – En bateau des fois tu es en mer pendant trois, quatre jours, une semaine. Des fois, moi quand j’ai été marin, il m’est arrivé pendant deux semaines de pas aller au port.
HENRY – Ouais.
RAPHAËL – Tu vois, on mouillait en rade.
HENRY – Ouais.
RAPHAËL – Mais on n’allait pas…
HENRY – Ouais.
RAPHAËL – Et euh….
HENRY – Ah tu penses que… ?
RAPHAËL – Généralement les capitaines, ils mettent… mettent… ils mettent tout de suite les points sur les i en disant…
HENRY – Mais attends, le capitaine il a pas le droit…
RAPHAËL – …si vous déconnez je vous débarque. Oui mais attends dans un bateau, tout se sait rapidement.
HENRY – Mais Katia et Alessandro, à trois heures du mat’, tu crois qu’on les voit…
RAPHAËL – Mais attends !
HENRY – …sur le ponton ?
RAPHAËL – Mais attends, tu l’as entendue crier Katia ? Attends, elle…
HENRY – Non on nonoon non. Ils font ça, ils font ça.
RAPHAËL – Tu sous-estimes Alessandro.
HENRY – Non non, ils font ça…
RAPHAËL – Attends avec les clients à coté et tout…
HENRY – Au contraire c’est cent fois mieux !
RAPHAËL – Ça la fout mal.
HENRY – C’est cent fois mieux avec les clients à côté !
RAPHAËL – Ça la fout mal.
HENRY – Juste derrière la porte des clients.
RAPHAËL – T’imagines ?
HENRY – Contre la porte des clients. POUM POUM POUM !
RAPHAËL – Pourquoi pas, pourquoi pas devant eux, finalement ? Hein ?
HENRY – Mais devant eux, pendant qu’ils dorment les vieux !
RAPHAËL – Pourquoi… voilà.
HENRY – Chut, chut rentre, rentre, vas-y, vas-y on le fait, vas-y * rire * Ah c’est génial. Putain mais je vais écrire une saga érotique sur euhhh, sur une crew quoi. C’est génial.
RAPHAËL – Mais euhhhhh…. Écoute, c’est marrant parce que, ce que tu dis, c’est pas complètement faux non plus et là tu vas me dire, « ah, ah, ah ! »
HENRY – Pfff, tout ça pour ça.
RAPHAËL – Non non non mais… Parce que, c’est vrai qu’euhh… C’est vrai que le… Mais en fait, là où il y a de l’argent, il y a du cul. Là où il y a de l’argent, il y a du pouvoir, il y a du cul.
HENRY – Ouais ouais ouais…
RAPHAËL – Et donc forcément, ça baise tout le temps. Mais par contre, chez, dans, je te dis dans les crews ça baise moins mais…
HENRY – Ça baise à morrrrrt.
RAPHAËL – Écoute, écoute, moi je…
HENRY – Je pense qu’ils t’ont écarté de leurs délires.
RAPHAËL – Ah les bâtards !
HENRY – Je pense que quand tu dormais…
RAPHAËL – Ah les gros bâtards, putain !
* rires *
HENRY – Mais ouais mais t’es le petit nouveau, le mec ça fait…
RAPHAËL – Je suis le bleu bite.
HENRY – Ça fait quinze ans qu’il fait ça, Raphaël, ça fait quinze ans qu’il fait ça.
RAPHAËL – C’est vrai, putain.
HENRY – Dis pas de conneries.
RAPHAËL – Qu’est-ce que je suis naïf !
HENRY – Mais mais, je suis sûr dans les crews, avec l’ambiance et tout, pour décompresser, bien sûr que ça baise, bien sûr ???. Moi, moi, j’ai fait Cannes Cocktail pendant une saison sur le bateau Arte, on tournait jusqu’une heure par jour…
RAPHAËL – ???
HENRY – On tournait jusqu’une heure par jour, on connaissait juste la barman qui avait 45 ans. C’était déjà une ambiance à couper au couteau.
RAPHAËL – Mais arrête !
* rires *
HENRY – Elle était trop sympa, elle nous filait des bouteilles de vodka derrière le bar.
RAPHAËL – Ah ouais ?
HENRY – Oouais. Elle était cool cette fille. Et tu voyais, je parlais des filles qui restent, des gens qui restent longtemps euhh… aux caraïbes et les métros qui restent très longtemps aux caraïbes, tu vois. C’était pareil, c’est vraiment des gens qui sont tannés par le soleil, par la navigation, c’est toujours des personnalités atypiques, comme ça. Les gens qui restent une très longue carrière dans les crews, dans les trucs comme ça. C’est pas des mères de famille tranquilles, tu vois ?
RAPHAËL – Femme de marin, c’est pas facile, non plus.
HENRY – Mais je pense que c’est, c’est, c’est… Faut pas, faut pas…
RAPHAËL – * rire * Je dirai à la mienne, alors.
HENRY – Ça dépend, ça dépend quel marin. Toi t’es marin gen… tu rentres tous les soirs.
RAPHAËL – T’as dit quoi là, je suis un marin gentil ? Genre le…
HENRY – Tu rentres tous les soirs à la maison, avec ton attaché-case.
RAPHAËL – Non mais aujourd’hui c’est fini maintenant.
HENRY – Quoi ?
RAPHAËL – Ben je, j’ai arrêté de navigu…, ‘fin j’ai arrêté de naviguer…
HENRY – Ben voilà.
RAPHAËL – …de naviguer en tant que marin, quoi.
HENRY – Ben toi, tu rentres tous les soirs à la maison. Mais moi, je serais marin… Attends, ça dépend. Si t’es marin pécheur, la femme est un, est une, est l’ancre qui te retient à la terre, qui te raccroche à la normalité, qui te prépare euh euh euh, ton, ton, ta bonne soupe chaude quand tu reviens. J’ai tout le cliché du truc. Le mec, il a été deux semaines en Bretagne, il a déjà tout le truc en tête. Elle te… elle te prépare le cidre, et toi tu reviens à Rennes « Ah chéri… » et tout. Mais euh… t’es marin skipper mec, si t’es marié et t’es marin skipper dans une crew de yacht, c’est que t’es le roi des cons. Moi je te le dis ! * rire *
RAPHAËL – Tu… Je sens que…
HENRY – Tu connais beaucoup de, de skipper dans des yachts qui sont mariés avec trois enfants à la maison ?
RAPHAËL – Ma parole que oui.
HENRY – Maaaa…
RAPHAËL – Viens au port de Nice, tu vas voir, je te les présenterai tous.
HENRY – Et les mecs ils partent…
RAPHAËL – Mais je travaille avec eux !
HENRY – Trois semaines naviguer…
RAPHAËL – Je travaille avec eux !
HENRY – …avec des bombes ?
RAPHAËL – Alors après ils font… après, tu me poses la question, est-ce qu’ils sont mariés ? Oui !
HENRY – Ah oui oui, tu me dis pas ce qu’ils font après.
RAPHAËL – Voilà, après ça, ça me regarde pas.
* rires *
RAPHAËL – Mais ouais.
HENRY – Gros débat, donc si vous êtes riviero, n’hésitez pas à nous, à nous laisser un commentaire, ce qui n’arrivera pas parce que vous êtes tous développeurs ou euhh webmasters. J’ai vu dans… dans des récents sondages, figure-toi.
RAPHAËL – Ah ouais ?
HENRY – On pourrait, avec les rivieros, euhh fabriquer un truc, faire Julian Assange, hacker le gouvernement, on a que des dev’, que des dev’, ils nous écoutent en développant !
RAPHAËL – Chaud.
HENRY – Ouais, ouais, c’est bien, je suis content hein !
RAPHAËL – Ben ouais, je pense qu’il y a moyen de faire quelque chose, là.
HENRY – Mais après on a plein de métiers, on a des métiers manuels qui écoutent l’émission, on a plein de savoir faires, c’est cool. Et puis il y en a d’autres qui sont en recherche d’emploi mais qui ont des talents très forts et qui vont trouver, tu vas voir. On les suit tous, c’est une grande famille, Riviera Détente.
RAPHAËL – Ça y est, ça se développe.
HENRY – On connait pas encore tout le monde.

* Intermède musical *

HENRY – Riviera Détente, de Monaco à Saint-Tropez, le podcast qui dilate vos membranes.

Jalousie, ton nom envahit mon cœur, comme la nuit tombe, sur un jardin solitaire
* Fin de l’intermède musical *

HENRY – Moi on m’a raconté l’anecdote qu’un skipper, qui euhhh, qui a été appelé pour être sur un yacht pour un séjour de ministre.
RAPHAËL – De ministre ?
HENRY – Ouais, de ministre qui faisait un, une petite croisière de deux trois jours au large… au large de la côte comme ça. Donc il y va, il avait pour instruction de pas trop en parler, tu vois ?
RAPHAËL – Ouais.
HENRY – Bon, tu vois ce que je veux dire quoi. Et, il y va, et dans la crew c’était était le seul qui faisait ça pour la première fois, ok ?
RAPHAËL – Ok.
HENRY – Donc le service se passe, donc tu vois les trucs réglementaires et tout, il prépare le, le diner, euh ‘fin, il assure le service. L’après-midi ils ont sorti les jet-ski, tu vois des trucs comme ça. Tout se passe correctement, heuuu vers la fin de soirée il y a heuuuu, donc c’était un couple politique d’accord, il y a une vedette qui arrive, qui amène deux autres personnalités politiques françaises très importantes, d’accord ? Donc il se dit WAOW, si le bateau explose, heuuuu le gouvernement est mal… tu vois ?
RAPHAËL – * choqué * Noooon….
HENRY – Ils montent sur le bateau et d’un coup, bon la soirée continue ça commence à picoler et tout, et y a un homme politique qui saisit … qui va vers son cou, vers son menton comme ça et qui porte la main à son menton et qui retire sa peau * HENRY rit *… qui retire sa peau, son visage et y a un visage… * rire * Huhuhuhuuu la tête que tu fais !!!
Il retire sa peau, il retire son visage et il y a un putain de visage de lézard…VERT avec la langue fourchue, les yeux rouges et tout * RAPHAËL rit * et les trois autres politiques sont morts de rire et lui il se pisse dessus, il a le short mouillé quoi, et les autres skippers ils font comme si de rien était. Le le deuxième hom… la deuxième femme politique qui était avec lui depuis le début, elle porte la main à son menton, elle enlève, elle tire sa peau, elle tire son visage …
RAPHAËL – J’suis sûr que c’est les Balkany….
HENRY – …Deuxième visage de reptile comme ça et tout. Et les deux autres politiques ils enlèvent leurs trucs, ils étaient tous morts de rire avec des visages de reptiles etc. et ils ont passé toute la soirée avec leurs vrais visages de reptiles, c’était des reptiliens et les autres skippers, ils bronchaient pas, ils faisaient leur travail et tout, et mon pote il a halluciné limite :
Putain mais il se passe quoi et tout ???
Ouais mais c’est parce que t’es pas habitué tout le gouvernement c’est des reptiliens depuis des années. Etc.
Voilà. C’est ouf ! * Fou rire *

* Interlude musical *

HENRY – Alors, c’est un truc que je tire d’un livre que j’ai sous la main. Alors c’est pas « les mystères de Provence », c’est un peu la même chose, ça s’appelle « contes populaires et légendes de Provence » c’est un vieux livre que j’ai acheté, bon j’ai un peu la folie de ces livres, je l’ai acheté en brocante heuuuu édition heuuu j’sais pas … heu j’en sais rien et ça commence par ce récit INCROYABLE. J’ADORE cette histoire, tu vas voir ça pose immédiatement l’ambiance : « La Pacluzerne était un navire qui fréquentait jadis les côtes de Provence. Il était tellement grand que lorsqu’il partait de Toulon, son arrière débouchait à peine de la rade tandis que son beauprés sortait déjà du détroit de Gibraltar. » J’sais pas si les gens comprennent, quand l’arrière du bateau il sort à peine du port de Toulon son avant est déjà à Gibraltar tellement le bateau il est grand. « il avait dans ses vastes flancs des champs de blé, des vignes, des arbres fruitiers de toutes espèces et des plantes potagères. Tout cela en assez grand nombre pour pouvoir nourrir un nombreux équipage. Ses champs étaient labourés par des bœufs qu’on employait également comme viande de boucherie. Il y avait à bord de la volaille et du gibier. Les mâts étaient tellement hauts que les mousses qui montaient jusqu’au haut de la mature et descendaient de l’autre côté avaient la barbe blanche en arrivant sur le pont. » C’est génial….
RAPHAËL – C’est magnifique…
HENRY – … les mâts étaient tellement hauts que les mousses qui montaient en haut de la mature descendaient de l’autre côté avaient de la barbe blanche en arrivant sur le pont.
* reprenant la lecture * « Chaque poulie renfermait une auberge, une brasserie ou un café. Il y en avait même où ils se trouvaient des maisons de tolérance. » * à demi-mot * L’auberge de la Patchole déjà. « Afin de permettre aux matelots de ne pas trop s’ennuyer pendant leurs longs voyages. » T’imagine la taille du bateau, les poulies hébergent des bordels. « Pendant le siège de Rhodes, auquel assistait ce navire, l’équipage se battit 24 ans sur le gaillard d’avant à l’arrière on en savait rien et on dansait toujours. » C’est beau hein comme histoire ?!?
RAPHAËL – : C’est magnifique.
HENRY – Pendant la guerre l’équipage de l’avant se battit 24 ans avant que les gens à l’arrière s’en rendent comptent et continuaient de danser. Si vous connaissez pas une plus belle métaphore de la vie que ça…
RAPHAËL – Ah c’est extraordinaire.
HENRY – Point Hashtag #METAPHOREDELAVIE. Est-ce que tu regardais, quand tu étais heuuu plu…plus jeune, est-ce-que tu regardais les Cités d’Or ?
RAPHAËL – * un peu gêné * Non tu sais…tu sais…
HENRY – … Parce que là j’ai un document, une archive extraordinaire, c’est que quand y avait des heuu… la tempête dans le film, y avait une musique qui me…qui m’évoquera toute ma vie les tempêtes en bateau. Et je pense que tous les gens qui écoutaient les Cité d’Or. * surpris et choqué * Putain mais c’est si vieux que ça ?????? T’as quel âge ?
RAPHAËL – Noooon …. J’ai 27 ans.
HENRY – Les Rivieros qui connaissent les Cités d’Or, vous allez voir ça va trop vous rappeler des trucs.

* Ambiance musicale sombre et inquiétante de tempête dans les Cités d’Or *

HENRY – Haaaan ça me rappelle tellement de trucs ! Tu vois, t’avais des vagues gigantesques PSCCCCCCCCCCHHHHHHHHHHIIIIIIIIII * imitant la voix du vieux marin Sancho * « les cici les cici les Cités d’Or » (HM reprend sa voix normale) y avait Sancho et Pedro (HM prend la voix chelou de Pedro genre marin Darry COWL) « heuuu heuuu Sancho la mer … ils l’ont cassé » (HM reprend la voix de Sancho) « Les cici les cicités d’Or ! » * voix normale * Et à bientôt pour un prochain épisode des Mystérieuses Cités d’Or.
HOLALA mais putain c’était énorme cette musique… TUDUDU DUUUUUU. HoLALA magnifique, bravo !
RAPHAËL – * riant * À qui tu dis bravo ?
HENRY – Je dis bravo à toute l’équipe des Cités d’Or * applaudissements * Bravo.

* Fin de l’ambiance musicale angoissante *

HENRY – ET heuuu tu connais des chants de marin alors du coup?
RAPHAËL – Ouais … Ouais je connais pas mal de chants marins.
HENRY – Des chants militaires ou des chants genre bretons * entonnant * Tri MARTALOD Yaouank lalalalala…
RAPHAËL – Ça je connais pas par contre.
HENRY – Et tu connais quoi donc ? Des chants de marins ?
RAPHAËL – Ouais des chants purs et durs de marins.
HENRY – de militaires ?
RAPHAËL – …deeeeheeu …. Militaire ouais bien sûr. En fait le … ouais des chants militaires…
HENRY – Parce que y a des marins… pour moi le marin…
RAPHAËL – Y a les marins pêcheurs aussi…
HENRY – …c’est le marin pêcheur Breton.
RAPHAËL – Bien sûr ! Carrément !
HENRY – Et tu connais des chants de marins pêcheurs breton ?
RAPHAËL – Ouais Ouais ouais…
HENRY – Ben vas-y.
RAPHAËL – Attends, faut que j’en sélectionne une.
HENRY – Ben sélectionne dans ta tête.
RAPHAËL – Dans ma tête alors… Donne-moi cinq minutes.
HENRY – Un truc joli… CINQ MINUTES t’es fou !!!!
RAPHAËL – Y en a plein c’est pas un jukebox tu sais.
HENRY – Une chanson qui parle de la rudesse des mers etc.
RAPHAËL – …de la…
HENRY – Genre * chante * ELLE NOUS A PRIS NOOOOS AMIS. Tu vois ?
RAPHAËL – * chante *
Le corsaire le Grand Coureur
Est un navire de malheur
Quand il se met en croisière
Pour aller battre l’Anglais
Le vent, la mer et la guerre
Tournent contre le Français.
Allons les gars …
RAPHAËL – * s’attendant à ce qu’Henry reprenne * Ha tu connais pas le… Allons les gars gai gai…
HENRY – Allons les gars gai gai…
RAPHAËL – Allons les gars gaiement.
HENRY – Ah ok on la refait…
RAPHAËL – * reprend le chant *
Il est parti de Lorient
Avec bell’ mer et bon vent.
Il cinglait bâbord amure,
Naviguant comme un poisson.
Un grain tomb’ sur sa mâture
V’là le corsaire en ponton.
Allons les gars
HENRY – gai gai
RAPHAËL – Allons les gars…
HENRY – gaiement.
RAPHAËL – C’était un Anglais vraiment
À triple rangée de dents,
Un marchand de mort subite.
Mais le Français n’a pas peur ;
Au lieu deeuuuuuuuh brasser en fuite
Nous le rangeons à l’honneur !
Allons les gars
HENRY – gai gai
RAPHAËL – Allons les gars…
HENRY – gaiement.
* fin de la chanson *
HENRY – C’est beau, ça parle des français qui perdent mais qui n’ont pas peur.
RAPHAËL – C’est ça…
HENRY – C’est très d’actualité. * fou rire *

* Retour de l’ambiance musicale angoissant des Mystérieuses Cités d’Or *

HENRY – Hissez la grand’voile ! Mutez le boutin ! Drissez les Cradelles !
RAPHAËL – : Souquez les artimuses !
HENRY – Souquez les artimuses ! Ça existe vraiment ?
RAPHAËL – Non ça c’est dans Astérix et Obélix. Mais ça veut rien dire.
HENRY – Ballastez la grande Hutte ! Branlez le Grand Meaulnes !
C’est la marine qui fait rêver, c’est la marine de Méditerranée qu’on a voulu mettre à l’honneur. J’ai… j’ai une anecdote maintenant Raphaël, la … une des histoires vraies les plus exotiques et les plus badass que je connaisse et heu c’est un truc très personnel et vraiment les Rivieros écoutez-la, c’est pas chiant comme les autres anecdotes qu’on vous a raconté * éclate de rire *
RAPHAËL – Je te remercie.
HENRY – Non j’rigole. C’est une histoire super importante pour moi, c’est une partie de ma vie … attend je bois un coup… C’est l’histoire des Iles PITCAIRN. Tu connais pas les Îles PITCAIRN ?
RAPHAËL – Non.
HENRY – Saches que j’ai ma carte de membre du PITCAIRN ISLAND Study Group depuis 6 ans. C’est une passion pour moi cette histoire d’Île PITCAIRN. C’est une passion à la fois littéraire, historique et géographique. Les Îles PITCAIRN c’est les îles les plus isolées au monde, en fait c’est l’Île PITCAIRN mais y a des îles un peu à côté Norfolk etc. C’est l’île la plus isolée au monde d’accord ? Elle fait 5 km² de superficie. Elle est à 5000 km des côtes de la NOUVELLE ZÉLANDE et au tour des 5700 km de celles de l’Amérique du Sud. T’imagine ? Y a que TAHITI qui est proche c’est à heuuuuu pfff à des milliers de kilomètres quoi. C’est l’île la plus isolée du monde, y a 67 habitants. Ok ? Si vous allez…. Faites-le s’il-vous-plait, vous allez dans Google Earth ou dans Google Maps et vous tapez PITCAIRN ISLAND vous regardez l’île, vous zoomez et vous dézoomez vous allez voir, vous allez avoir la peur au ventre tellement ils sont isolés, c’est-à-dire qu’à une certaine époque sur cette île quand t’avais une appendicite, t’étais condamné à mort.

* Musique – second mouvement de la Symphonie n°7 de Beethoven, bruitages de bateau *

RAPHAËL – Chaud …
HENRY – Mais ce qui est dingue, c’est l’histoire d l’île Pitcairn. Et je vous propose de venir avec moi et de repartir dans le passé. On est en dix-sept cent quatre-vingt-huit, et y’a un amiral Bligh, William Bligh, qui a une mission pour aller chercher de l’arbre à pain – des plants d’arbre à pain – à Tahiti, ok ? À bord d’un bateau qui va vous parler, qui s’appelle « Le Bounty », d’accord ? Six mois plus tard il repart en sens inverse et il décide de passer par le Cap Horn pour rentrer mais les matelots ils sont pas du tout contents parce que c’est la merde et qu’il était très autoritaire. À bord de ce vaisseau y’avait un type qui s’appelait Fletcher Christian, ok ? Y a une mutinerie, et cette mutinerie elle est connue, elle a eu des films puisque c’est « Les Révoltés du Bounty », ok ? Et c’est une histoire dingue, écoutez-bien. C’est qu’ils ont pris William… l’amiral Bligh, ils l’ont mis avec dix-neuf hommes, dix-huit hommes qui étaient de son côté c’est-à-dire qui fayotaient un peu avec le patron. Ils l’ont foutu dans une chaloupe de sept mètres de long, sans carte ni boussole, avec seulement une semaine de vivres, en plein milieu de la… alors ce doit être… je sais pas, à des milliers de kilomètres de Tahiti quoi, tu vois ? Vraiment dans un endroit bien pourave. Eh bien avec seulement une semaine de vivres, il a fait six-mille sept cent kilomètres, quarante jours de navigation pour arriver sur les côtes de Sumatra.
RAPHAËL – Putain…
HENRY – C’est une histoire vraie ça ! Et le mec après il a continué sa carrière, l’amiral Bligh, donc c’est un marin – mais extraordinaire ! – donc, qui est malheureusement mal connu parce que ça a été le méchant dans les Révoltés du Bounty, le mec qui s’est fait dégager parce qu’il était trop autoritaire. Mais l’exploit qu’il a réalisé, les quarante jours de navigation avec une semaine de vivres et un seul mort parmi les dix-neuf marins, un seul ! C’est un truc de fou. Donc ça c’est la première histoire de dingue, c’est le retour de Bligh. La deuxième histoire de dingue c’est ceux qui sont restés sur le Bounty, qui étaient du coup en ayant viré Bligh ils sont recherchés par la Marine royale. Ils ont navigué, navigué, navigué, et ils ont trouvé une île qui n’était pas sur les cartes de la Royal Navy et cette île c’est une île qui avait été découverte quelques années avant, qui s’appelait Pitcairn. Pitcairn, c’était Philip Carteret, l’explorateur qui l’avait trouvé, cette île. Et Pitcairn c’était le nom d’un de ses matelots de quinze ans, ils avaient donné le nom de cette île, ils avaient continué. Mais elle était pas sur les cartes, elle était mal située sur les cartes, plus précisément. Et donc nous, révoltés du Bounty, c’était huit marins, ils sont passés chercher entre temps douze femmes à Tahiti et quelques enfants qui étaient à eux, tu vois ? Et ils sont arrivés à Pitcairn huit marins, douze femmes et quelques enfants, d’accord ? Ok ?
RAPHAËL – Ouais.
HENRY – Ils sont arrivés, ils ont commencé à fonder une colonie là, et attends, le truc de dingue c’est que les mecs étaient horribles : ils buvaient, ils picolaient, c’était n’importe quoi, et c’était le lupanar, ils violaient les femmes à moitié et tout. Toutes les femmes se sont révoltées et ont tué tous les marins sauf un, qui s’appelait John Adams. Ce survivant-là il s’est retrouvé tout seul avec dix femmes et douze enfants et il a refondé une civilisation. Il leur a…
RAPHAËL – Oh la chance !
HENRY – Ouais, ouais. Il leur a fait lire la Bible sur l’île de Pitcairn. Ils sont devenus très religieux, il a interdit l’alcool et cætera et ensuite progressivement ils ont fait revenir des marins, d’autres marins soit en fuite, soit machin. Ils ont été découvert je crois seulement quarante ou cinquante ans plus tard par la Royal Navy. Et Pitcairn est devenu une dépendance de la Nouvelle-Zélande, ensuite. Et il y encore aujourd’hui soixante-sept habitants. Et tous les habitants portent le nom…
RAPHAËL – Naaaan ?!
HENRY – …des descendants des révoltés du Bounty. Et ce qui est fou, Raphaël, c’est que c’est des croisements polynésiens purs acoquinés anglais avec le pur argot de marin anglais et ce qui est fou c’est qu’ils ont une espèce de bah… de créole novolangue qu’ils ont inventé qui est complètement dingue, si tu mélanges le polynésien avec l’argot de marin anglais. Et ils ont des physiques de dingue.
RAPHAËL – Ouais.
HENRY – Parce que c’est des croisements entre le pur rouquemoute briton, tu vois ? Et le polynésien. C’est des têtes incroyables. Et ils sont encore là les descendants et cætera, alors y’a eu… c’est vraiment un peuple très particulier, donc ils faisaient commerce uniquement des timbres. Donc moi je me suis intéressé à Pitcairn et le meilleur moyen de connaître Pitcairn c’est de collectionner les timbres, parce qu’ils ont fait une véritable industrie du timbre puisque le timbre de Pitcairn est l’un des plus rares au monde.
RAPHAËL – Hein !
HENRY – Parce que c’est une très petite île qui a soixante-sept habitants, les timbres se vendent à prix d’or. Donc j’ai un album de timbres de Pitcairn qui est dingue et j’ai… la collection est très très… parce que ils sont très très productifs en timbres de Pitcairn, je peux pas suivre, par contre j’ai une très belle collection de départ, de collectionneur amateur. Et du coup j’ai souscrit à toutes les associations qui existent autour de Pitcairn, et y’a surtout une association qui se trouve dans le comté de Napa en Californie, c’est au Pacific Union College, ça s’appelle le Pitcairn Islands Study Center, c’est tenu par un gars qui s’appelle Herbert Ford, qui doit avoir quatre-vingt-dix ans maintenant. Toute l’équipe, on va dire qu’il y a soixante-dix ans de moyenne d’âge.
RAPHAËL – C’est dingue.
HENRY – Et depuis des années je connais tout le monde là-ba.
RAPHAËL – Ouais.
HENRY – Je suis le seul français de la bande.
RAPHAËL – Sans déconner ?
HENRY – La secrétaire s’appelle Barbara Kuchau et elle doit avoir facilement soixante-dix ans et c’est… je la vois sur Facebook, on est potes sur Facebook, tous les jours je luis dis bonjour et c’est comme une famille ! Et on échange sur les groupes les nouvelles sur l’île de Pitcairn, j’ai des statues en bois qui viennent de Pitcairn, j’ai… c’est une vraie passion quoi, tu vois ? Mon rêve de ma vie c’est d’aller un jour visiter Pitcairn. Alors le moyen d’aller visiter Pitcairn y’a quelques paquebots qui passent et qui font un arrêt, des paquebots de croisière, mais c’est vraiment en fonction du temps…
RAPHAËL – Ouais.
HENRY – …parce que les côtes sont tellement rocheuses et hostiles, de Pitcairn, qu’ils sont obligés de descendre avec leurs pirogues, bien à eux, tu sais très polynésiennes, pour venir chercher les bateaux, pour venir chercher les visiteurs, parce que aucun bateau ne peut amarrer là-bas quoi. C’est incroyable cette histoire de Pitcairn.
RAPHAËL – Comment t’as connu ça ?
HENRY – J’ai connu ça parce que y’a deux auteurs fin dix-neuvième qui ont écrit un truc sur Pitcairn, c’est la « Trilogie de Pitcairn » ça s’appelle.
RAPHAËL – Hum.
HENRY – C’est Nordhoff et Hall, et le premier livre c’est celui qui a eu le plus de succès, qui s’appelle « Les Révoltés du Bounty ». Le deuxième livre ça parle justement de Bligh qui rentre, un homme… le commandant avec dix-neuf hommes qui s’appelle en anglais « Men Against the Sea », je crois que ça s’appelle « Dix-neuf hommes dans la mer » en français, un truc comme ça.
RAPHAËL – Hum hum.
HENRY – Et le troisième « Pitcairn Island ». Honnêtement…
RAPHAËL – Hum ?
HENRY – vous lisez ce truc, ça date du dix-neuvième, ne pensez pas histoire de pirates chiante, l’île au trésor, aux trucs rasoirs, … vraiment je supporte pas ce genre de littérature. Vous le lisez, mais c’est aussi prenant qu’un Game of Thrones. C’est hallucinant cette histoire. Nordhoff et Hall, et c’est réédité dans des supers maisons d’édition chaque année. Les révoltés du Bounty, Men against the Sea et Pitcairn Island, c’est l’histoire la plus badass que je connaisse de Pitcairn, voilà.
RAPHAËL – Mais est-ce que t’es en train de me dire que les descendants… les habitants c’est les habitants…
HENRY – Mais bien sûr !
RAPHAËL – …c’est les descendants…
HENRY – Et ils ont tous comme nom de famille Christian, Christian du même Fletcher Christian qui a foutu Bligh dans la barque !
RAPHAËL – Et c’est vraiment leur ancêtre ?
HENRY – Mais oui ! C’est super congénitaux.
RAPHAËL – Donc ils sont tous…
HENRY – Bien sûr. Et ils ont fait des arbres… alors il y avait déjà beaucoup de marins qui sont venus déjà avec des gamins. Donc déjà le pool génétique…
RAPHAËL – Hum.
HENRY – Mais par contre il y a des généticiens du monde entier…
RAPHAËL – Ouais ?
HENRY – …qui ont fait des études sur Pitcairn.
RAPHAËL – C’est dingue.
HENRY – Parce qu’au niveau de l’écosystème, de la manière dont les hommes ont bouleversé l’écosystème, ils sont soixante-sept et tout c’est passionnant, au niveau de la génétique c’est passionnant parce que avec beaucoup de soins les mecs, comme il y en a qui font des feuilles de route pour les bateaux – les feuilles de navigation – ils faisaient les cartes de génome pour dire « bon, lui il peut baiser elle et elle, et lui… »
RAPHAËL – Des cartes de génome ?
HENRY – Bah t’es obligé de dire…
RAPHAËL – C’est dingue !
HENRY – non mais de dire vite fait…
RAPHAËL – Ouais.
HENRY – …elle, elle peut baiser lui et lui…
RAPHAËL – Je vois.
HENRY – …lui il peut baiser, machin et tout.
RAPHAËL – T’imagines comment t’es obligé d’organiser ta société, en fonction des personnes que tu peux niquer ou pas ?
HENRY – C’est génial !
RAPHAËL – C’est dingue…
HENRY – Moi j’adore le concept !
RAPHAËL – T’imagines on fait ça à Cannes : alors toi, toi tu peux aller dans le carré d’or, parce qu’en général c’est les gens…
HENRY – C’est ce qu’on fait Raphaël, t’es juste pas dans la liste. T’es juste pas au courant !
RAPHAËL – Ah, c’est ça !
HENRY – Y’a un forum…
RAPHAËL – C’est dingue !
HENRY – …où on se dit… on dit qui peut baiser qui. Mais c’est une histoire de dingue. Et le truc fou c’est ce moment où les mecs ils ont cru qu’ils ont gagné au loto quoi : il y a douze femmes, huit marins, quelques enfants.
RAPHAËL – Nan, le vrai qui a gagné au loto…
HENRY – John Adams ?
RAPHAËL – John Adams !
HENRY – John Adams ! Ouais, mais… il était plutôt rigoureux le mec, genre il imposait la Bible et tout parce qu’il voulait pas que ça se reproduise quoi. Au bah déjà, c’est le seul survivant : les femmes les ont tués à coup de pioche, à coup de pierre, ç’était un massacre, dans le livre ils racontent ça mais c’est hallucinant quoi.
RAPHAËL – En fait il a pris son devoir de repeuple…
HENRY – Ah ouais ouais ouais, repeupleur, vraiment à fond. Peut-être il y avait un petit côté Michel Blanc en disant « Bon, je suis désolé, mais ce soir… »
RAPHAËL – « il va falloir y passer ! »
HENRY – « il va falloir y passer pour repeupler. »
RAPHAËL – C’est dingue. C’est énorme cette histoire.
HENRY – Non mais c’est fou et tapez Pitcairn vous allez voir. Alors, ils font commerce du nom de domaine, des timbres…
RAPHAËL – Du nom de domaine ?
HENRY – Ouais, le « .pn » de Pitcairn, du timbre, des timbres donc, et du miel. C’est un des miels les plus purs au monde, et qui est vendu une fortune. Donc vous tapez « Pitcairn honey » et vous verrez, sur Internet, c’est le miel le plus pur au monde.
RAPHAËL – Et ils dépendent de la Nouvelle-Zélande ?
HENRY – Ouais.
RAPHAËL – Ça veut dire qu’ils ont pas… enfin que leur gouvernement… ils ont pas de gouvernement propre à l’île, c’est ça ?
HENRY – Alors ils ont une histoire incroyable. Y’a un maire, je crois qui s’appelle commandeur ou un autre nom bizarre et figure-toi qu’il y a douze ans environ, une fille de Pitcairn revient en disant qu’il y a au moins cinq patriarches de l’île qui violent, dès douze ans, tous les enfants. Ça se passe dans les années 2000, ok ?
RAPHAËL – Ouais.
HENRY – Scandale en Nouvelle-Zélande, ça a été très médiatisé. Tous les membres… tous les doyens… tous les mecs… tous les vieux quoi, tous les tontons, ils se tapaient toutes les nénettes vers les onze-douze ans quoi.
HENRY – Et… heu c’était mi-viol mi… soi-disant « c’est notre culture » etc. quoi… C’était super glauque.
RAPHAËL – Chaud…
HENRY – Et tous les mecs se sont retrouvés en prison et genre y en a qui étaient en prison sur L’ILE ! T’es sur une ile de quarante personnes et dans une espèce de cage où t’es… et ce qui est fou… et moi je rêve de faire un film de cinéma un jour…. c’est le jour où t’envoies un jeune agent de Nouvelle-Zélande en bateau, t’sais…
RAPHAËL – En mode Shutter Island… Shutter Island !
HENRY – …enquêter… venir enquêter sur Pitcairn… donc tous les gens te regardent de travers… Mais c’est devenue hyper marrant, tu regardes ils ont fait Google Earth, maintenant c’est… fou la technologie. Moi quand j’ai connus Pitcairn, quand il n’y avait pas encore l’Internet haut débit, quand y’avait pleins de trucs qui n’existaient pas qui existent maintenant quoi. Maintenant ils sont en QUAD ! Ils sont soixante…
RAPHAËL – Sur l’ile ?
HENRY – …ils sont tous en Quad… ils ont des relais satellites, ils ont Internet haut débit, ils ont tout ce que tu veux quoi… Tu vois…
RAPHAËL – C’est dingue…
HENRY – Mais ce qui est fou aussi… heu… qu’est-ce que je voulais dire… sur Pitcairn… Ouais ! donc il y a de la musique de Pitcairn, il y a un language de Pitcairn… y a… y a vraiment tout un… tout un truc autour de ça… c’est… c’est incroyable… c’est incroyable…
De A à Z toute cette histoire est incroyable…

* La septième de Beethoven reprend plus fort et finit la séquence Pitcairn *

HENRY – Alors RAPHAËL, heu… tu m’as dit que tu avais une petite femme tout à l’heure ?
RAPHAËL – Mmmoui…
HENRY – Enfin, petite c’est une expression… qui date des années cinquante… parce qu’elle est peut être aussi grande que toi…
RAPHAËL – J’ai une femme effectivement.
HENRY – Et vous faites quoi le weekend pour vous distraire un peu ? Vous sortez, vous voyez d’autres marins ? Vous parlez ?
* RAPHAËL commence à chantonner… *
RAPHAËL – À l’auberge de la Patchole…
HENRY – Ahh ahh ! C’est Patchole !
RAPHAËL – …salade et alcool…
HENRY – Elle est bien ta version Jazzy ! J’la connaissais pas cette version Jazzy… ça fait comment ?
RAPHAËL – Bossanova… tu sais ou pas ? Mmhm mhmm…
* Ils commencent à chantonner en murmurant *
HENRY – Ah ouais ! Attends, passe-moi la guitare…
RAPHAËL – Ah ouais !
HENRY – On va essayer de faire une version bossa…
* RAPHAËL a du mal à attraper la guitare *
HENRY – Attends non, elle est là-bas…
* Bruits de guitare qui manque de tomber au sol… *
HENRY – Oh… Je l’ai jamais faite à la guitare hein… C’est une exclu là !
* Bruits de guitare *
RAPHAËL – Bah écoute c’est pour répondre à ta question hein !
* Bruits de guitare *
HENRY – Mais c’est toi qui m’a donné envie de la faire en…
RAPHAËL – Bah ouais !
HENRY – Je peux pas la faire en bossanova moi, c’est des accords en…
RAPHAËL – Mais si !
HENRY – C’est des accords de Français… c’est des accords de blancs ça !
RAPHAËL – Mais si, si…
* Tentative d’accords de bossanova *
RAPHAËL – Écoute, écoute…
HENRY – Non, on peut pas faire de la bossa sur des accords majeurs comme ça…
* RAPHAËL commence à chantonner, Henry à jouer des accords … *
RAPHAËL – 7, 8, 9…10, 11, 12…
* Claquements de doigts pour le rythme. *
RAPHAËL & HENRY – En avant la partouze… à l’auberge de la Patchole… salade et alcool, et (incompréhensible) soleil… et (incompréhensible) soirée sans pareil… regarde bien tes MAINS ! Elles sont sur ta COPINE… (incompréhensible) regarde bien tes mains… elles sont sur ta voisine…
* Blanc de quelques secondes *
HENRY – Ah merde j’ai perdu…
* Reprise des accords bossa *
HENRY – Vendredi après-midi, sympathisons aux thermes… Dimanche et samedi on échange nos…
RAPHAËL – germes…
HENRY – spermes !
* Rires collectif *
HENRY – C’est parti pour un weekend…
RAPHAËL & HENRY – PAAARFAIT !
HENRY – Ha bah c’est pas mal !
RAPHAËL – C’est pas mal !
HENRY – C’est pas mal, putain on va toucher double de subventions là de l’auberge de la Patchole… Bah écoute RAPHAËL, j’ai été très content de t’avoir ce soir pour parler de la mer… heu… Méditerranée… Vraiment… je suis content que l’on soit allé au FOND de la problématique.
RAPHAËL – Ouais je pense que… non… je….
HENRY – Hein ?
RAPHAËL – J’aurais pas dit mieux…
HENRY – Ce…
RAPHAËL – Le plaisir était partagé.
HENRY – Moi je pense que l’on regardera plus la Mer pareil après cette émission.
RAPHAËL – Je l’espère.
HENRY – Heu… la Mer c’est la seule entité qui a caressée tous vos corps.
RAPHAËL – Tous nos corps ? Tu veux dire tous les.. tous… tous…
HENRY – Les corps de tous ceux qui se sont baigné dans la Méditerranée… C’est la seule entité qui a caressée TOUS vos corps…tous nos corps… sauf les Rivieros qui ne sont pas baignés dans la Méditerranée encore… mais tous ceux qui se sont baignés dans la Méditerranée, la mer a caressée tous les corps… c’est la seule… la chose qui a caressé tous les corps.
RAPHAËL – D’accord… C’est une auberge de la Patchole géante…
HENRY – Non. C’est notre… notre maitresse commune.
RAPHAËL – C’est beau ce que tu dis.
HENRY – Ouais, ouais c’est beau. Alors j’étais très content que tu sois là.
RAPHAËL – Plaisir partagé.
HENRY – C’est très important pour moi dans Riviera Détente d’accueillir des nouvelles personnes pour… Tu vois, Riviera Détente c’est comme un gigantesque tableau, de peinture, et à chaque personne amène sa touche de couleur, son ambiance, son…
RAPHAËL – Je suis très content de faire partie de la communauté. Vraiment.
HENRY – Ouais, ouais, ouais, ouais… et ça m’a fait plaisir de parler de vraies choses de notre région, des mystères de la Mer de ces anecdotes extraordinaires, surtout les miennes hein, on va pas… on va pas se voiler la face…
* Rires *
HENRY – Il est dégouté ! Écoute ça m’a fait très plaisir ! Je suis très content d’avoir eu la bonne idée de te faire venir… Tu reviendras c’est sûr.
RAPHAËL – Avec plaisir !
HENRY – Heu…
HENRY – Avec joie vraiment.
RAPHAËL – Heu… je suis content… En fait tu… je pense que tu serais le vrai RAPHAËL… de la bande….
* Rires collectif *
HENRY – C’est pas gentil de dire ça… c’est totalement méchant… j’arrive pas à être méchant… RAPHAËL El Comman…. Le commandant El Chinito…
RAPHAËL – El Chinito. C’est désormais mon nom…
HENRY – Ça y est, fait partie de la troupe. Heu… Je vous donne rendez-vous dans quinze jours les Rivieros… Alors, pleins de choses les Rivieros : première chose, il y a une Newsletter à laquelle il faut ABSOLUMENT que vous vous abonniez parce qu’il y a vraiment des news que vous n’aurez nulle part ailleurs. Vous aurez pas sur Facebook, vous aurez pas sur Twitter… donc abonnez vous à cette newsletter… Pour vous abonnez il suffit d’aller sur henrymichel.com ou d’aller sur henrymichel.com/riviera-detente … y a pleins de trucs à… du moment que vous allez sur le site vous aurez un petit popup qui vous permet de vous inscrire… et là, c’est vraiment bien pour recevoir des news en avant première… voilà… et la deuxième chose c’est le groupe Facebook… LA PAGE FACEBOOK ! J’ai dit le groupe la dernière fois du coup les gens ils ont cherché un groupe… mais moi je suis vieux moi, je sais pas la différence entre Page et Groupe…
RAPHAËL – Tssssss…
HENRY – Donc c’est une PAGE FACEBOOK, vous pouvez vous inscrire, c’est très sympa… Heu, qu’est ce que je peux vous conseiller d’autre ? la chaine Twitch… le compte Twitter : @henrymichel, @bienfrag pour Patrick Patrick… et toi c’est ? Raphzz. Raphsz ? Tu veux dire ton twitter ?
RAPHAËL – Je te laisse le dire pour voir si t’es un…
HENRY – Raph Zeitoun ?
RAPHAËL – Non ça c’est… Raph Zeitoun c’est sur Instagram.
* Rires d’Henry *
HENRY – C’est quoi ton nom… ton… ton… Twitter ?
RAPHAËL – Mon twitter c’est @RAPHAËLZeitoun.
HENRY – @RAPHAËLZeitoun d’accord… mais du coup tu as pris un pseudo pour Twitter ? donc tu t’appelles El Chin…
RAPHAËL – Non non…
HENRY – El Chinito dans la vraie vie et tu as…
RAPHAËL – Si tu veux je remplace mon nom…
HENRY – …pris RAPHAËL Zeitoun sur Twitter.
* Rires d’Henry *
RAPHAËL – Ce que je peux proposer c’est que je change mon nom sur Twitter en El Chinito…
* Rires d’Henry *
RAPHAËL – Comme ça les Rivieros ils pourront me retrouver facilement…
HENRY – Oui… Ne serait-ce pas dans le pseudo mais dans le nom oui… Ça, ce serait, ce serait appréciable…
RAPHAËL – Oui pas dans le pseudo mais dans le nom…
HENRY – Je te cache pas que ce serait appréciable.
RAPHAËL – @RAPHAËLZeitounElChinito…
HENRY – Voilà…. et puis heuuuu… ben, gros bisous à tous… à bientôt… Parlez de l’émission ! Voyez on est pas aidé par les articles de presse des collègues puisqu’ils sortent leurs propres podcasts et, du coup, ils parlent pas des autres podcasts… Mais heu, parlez de nous autour de vous, recommandez l’émission, tout ça, tout ça… voilà… On vous fait de gros gros bisous et à la prochaine, salut Raph MERCI !
RAPHAËL – Salut Henry Michel !
HENRY – Et bon… bon… bon… Comment on dit ?
RAPHAËL – Bon vent, bonne mer comme on dit.
HENRY – Bonne mer ?
RAPHAËL – Bon vent, bonne mer.
HENRY – * accent Marseillais * Oh… bonne mère…
RAPHAËL – Bisous les Rivieros !
HENRY – Bisous !!!!

* Musique rock à base de riffs de guitare électrique et de flute à bec *