Riviera Détente #28 – Patrick Patrick Breaking The News

« Au fil de différentes distractions de toutes sortes, les plus jeunes pourront s’amuser avec la souris américaine, et partir ensemble pour une sorte de circuit touristique autour de ce qui sera demain, peut-être, le terrain de nouveaux rêves »

Henry Michel

Henry Michel retrouve Patrick Patrick pour accueillir Aurélie, journaliste officiant sur une grande chaîne d’info continue, venue profiter de la Riviera. Nous parlerons de son métier, des galets à Nice, de Thomas Pesquet, de style italien, d’une nouvelle discipline thérapeutique au carton assuré, et de plein d’autres choses – il y aura même un flash info.

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RIVIERA DÉTENTE ÉPISODE 28 – PATRICK PATRICK BREAKING THE NEWS
Retranscription

* Pré-générique Riviera Ferraille *

* Musique *
PATRICK – Riviera Détente, avec Henry Michel. Je suis Patrick Patrick.
AURÉLIE – Je suis Aurélie CXXXX, en direct de la Lambda Cave.
* Musique *
HENRY – L’été qui est là, entre nos pieds. Entre nos doigts de pieds, entre tous nos organes, qui défile comme un vent lumineux, qui amène avec la joie de se retrouver dans des barbecues entre amis, dans des petites baignades, dans ces, aussi, des pique-niques dans les parcs, pour vous qui n’habitez pas forcément sur le bord de mer, et puis qui ramène des mots que l’on aime. Des mots qui sont liés avec l’été. Tong. Norvégienne. Euh, y a quoi d’autre? Barbeuc. Qu’est-ce qu’il y a d’autre, Patrick?
PATRICK – Chips.
HENRY – Chips! C’est vrai que l’hiver, les chips sont proscrites. Et tous ces mots qui font que la plus belle des saisons, celle où on se retrouve entre amis, celle où les amours se solidifient, où se découvrent au détour d’un palmier, au détour d’un concours de pétanque, c’est l’été lumineux, c’est la saison de Riviera Détente, et nous sommes tous ensemble, en ce numéro 28 ouaaaaiiiiis!
* applaudissements *
HENRY – Et ce soir nous avons deux invités, avec le retour de mon… de mon troisième meilleur ami dans l’ordre de préférence. Il a perdu énormément de places en deux mois, il s’agit du très grand Patrick Patrick!
* applaudissements *
HENRY – Et une autre invitée qui nous vient tout droit de Paris, la capitale! * applaudissements *
PATRICK – Ooooh! Les vrais Français!
HENRY – Et c’est une invitée exceptionnelle parce que… attends, je vais baisser un peu la musique. J’ai fait des progrès techniquement, regarde.
* PATRICK rit *
HENRY – Voilà. C’est une invitée exceptionnelle parce que, on la voit à la télé, tu m’as dit que tu l’avais vue déjà à la télé, toi?
PATRICK – Oui, elle me parlait… de les choses.
HENRY – Elle présente les news sur une, sur la plus grande chaîne d’info française, vous l’avez… Ptet son nom vous dit rien, comme ça, mais si vous la voyez vous la reconnaitrez immédiatement, parce qu’elle berce nos journées. Et avec un métier qui est pas toujours facile, parce que des fois y a des news rigolotes, et des news pas rigolotes, et aujourd’hui vous allez voir à quel point elle est à se fendre la poire.
* rires *
HENRY – Et surtout elle fait d’excellentes imitations!
* rires *
PATRICK – C’est vrai?
HENRY – Non c’est pas vrai. C’est Aurélie CXXXX! Ouaaaaiiiis!
* applaudissements *
HENRY – Ca va Aurélie?
AURÉLIE – Très bien.
HENRY – Je suis très content que tu sois là.
PATRICK – Moi tu me poses pas la question du tout. Tu m’as présenté, tu me dis rien du tout à moi…
HENRY – Attends!
AURÉLIE – Comment ça va Patrick?
HENRY – Y a une partie spéciale où je…
PATRICK – Ah!
HENRY – Ca va Patrick?
PATRICK – Ouais. Super.
HENRY – Je le savais!
PATRICK – C’est bon.
HENRY – Tu vas toujours super. Euh, Aurélie, ça me fait plaisir que tu viennes. Tu…
AURÉLIE – Moi aussi ça me fait plaisir.
HENRY – Je sais que c’est très courageux de ta part, mais on va être nickel. Tu vas… tu vas vraiment pas sentir le temps passer, on va être de vrais gentlemen, Patrick est tout gentil, il… j’allais dire il s’est fait tout beau. Non! T’es venu en short…
PATRICK – Il s’est fait moche.
* rires *
HENRY – T’es venu tout moche. Alors Aurélie… Aurélie, tu es une amie, on va pas se mentir Aurélie, j’espère que tu me comptes parmi tes amis.
AURÉLIE – Oui.
HENRY – Bon.
* rires *
HENRY – C’est le pire oui de… Non et tu es en ce moment en visite sur la riviera?
AURÉLIE – Exactement.
HENRY – Tu t’es fait une petite semaine de décompression?
AURÉLIE – M-mh.
HENRY – C’est vrai? Ca t’arrive?
AURÉLIE – Oui.
HENRY – Et tu aimes bien la riviera, pour y retourner plusieurs fois?
AURÉLIE – Oui. Le temps est pas… la météo est pas magnifique en ce moment.
HENRY – Alors… on n’est pas directement responsable, en fait, de tout ce qui est météo, parce que c’est par rapport à l’atmosphère, j’explique rapidement pour les Rivieros, Patrick, peut-être tu en sais plus que moi?
PATRICK – Oui…
HENRY – C’est la mer qui s’évapore…
PATRICK – Non, c’est Dieu directement, qui décide.
* rires *
HENRY – Mais il fait tout, toutes les météos de France?
PATRICK – Selon qui est méchant ou gentil. Si y a le plus de gentils possible il fait du beau temps…
HENRY – * rire * Ca veut dire que tous les gens du nord c’est des saletés, c’est ça?
PATRICK – Oui. C’est des méchants. Bin oui, si ça se trouve.
HENRY – Non, non. Tu te rends compte le travail que ce serait s’il décidait pour chaque ville du nombre de nuages et tout? C’est impossible.
PATRICK – Bah et en même temps c’est Dieu hein, donc euh…
AURÉLIE – Il aimerait pas trop les Lillois dans ce cas-là.
PATRICK – Ouais.
HENRY – C’est ce que je disais… Alors, Dieu… Non c’est pas Dieu moi, c’est une histoire d’évaporation des mers, qui forme des nuages…
PATRICK – C’est très facile.
HENRY – Donc partout où y a pas de mer, il fait soleil, et partout où y a de la mer, y a des nuages. Et des lacs.
PATRICK – L’eau remonte dans les nuages, ça forme des nuages, ça remonte…
HENRY – Voilà. Ca fait comme une fumée d’eau.
PATRICK – C’est des cycles.
HENRY – Fumée d’eau. Et après ça tombe. Et après y a du soleil. Et euh… qu’est-ce que tu… Y a des endroits de la riviera que tu affectionnes, Aurélie?
AURÉLIE – Déjà je me demande elle va jusqu’à où… jusqu’où la riviera?
HENRY – Alors y a plusieurs définitions, c’est une très bonne question que tu poses. Dans la… dans l’émission on s’est fixé une règle géographique qui est très large.
AURÉLIE – Une limite? Est-ce qu’on peut parler de limite?
HENRY – Moi, pour moi, la riviera, je l’ai déjà dit plusieurs fois, c’est dans la tête. Donc, par exemple, je te donne un exemple: la riviera est à Rennes. Où on a tous nos meilleurs Rivieros.
AURÉLIE – On peut Rennais et Rivieros?
HENRY – Ohlalalala, mais… c’est la capitale de Riviera Détente, Rennes! Et sinon, ce qu’on appelle la french riviera, LA riviera de Riviera Détente, on a dit que c’était, je crois, de Saint Tropez à La Spezia en Italie. C’est-à-dire que j’inclus la riviera italienne.
AURÉLIE – Oui parce que quand on dit riviera, ça fait pas très français, comme ça, “riviera”.
HENRY – C’est vrai. C’est vrai. Alors on va partir que sur de la critique, immédiatement? C’est comme ça que ça va se passer?
PATRICK – Elle va nous faire un cours d’histoire.
AURÉLIE – Nan mais je ne demande pas, je me demandais si les italiens étaient pas plus Rivieros?
HENRY – Ah bin de toute façon, les italiens ont fait beaucoup sur la… une sorte de définition graphique de la riviera, on en parlera tout à l’heure ensemble de… Je sais que tu as très à coeur l’esthétique italienne, surtout de… celle de l’essor de la riviera dans les années cinquante, soixante, etc. On en parlera tout à l’heure…
AURÉLIE – Transition. Teasing! * rires *
HENRY – Voilà. Et donc Aurélie, tu présentes les infos sur une chaîne d’info continue, on te voit très souvent, d’accord?
AURÉLIE – M-mh.
HENRY – Et en fait, Patrick me disait…
PATRICK – Oui, d’accord.
HENRY – Pourquoi tu connais Aurélie? Et je dis “Bin écoute j’ai eu de la chance, parce qu’en fait, je l’ai connue juste avant qu’elle soit célèbre.”
PATRICK – Ah!
AURÉLIE – ‘fin célèbre, c’est gentil.
HENRY – Attends, t’es célèbre! Quand on te voit… Tu te rends compte qu’on te voit plus que… Fabrice Luchini! * silence, puis rires *
AURÉLIE – Silence…
HENRY – Non mais c’est vrai! Y a un rapport présence à l’antenne et sous les yeux des gens, tu te rends pas compte! Enfin, c’est pas très grave, mais on parle pas de célébrité, mais t’es très exposée, tu vois, aux regards des gens, finalement. Tu les accompagnes…
AURÉLIE – Tu veux dire au jour le jour, quoi?
HENRY – Oui. Mais tu t’en rends compte, finalement, que t’es dans les taxis, que tu… Tu penses, des fois, quand t’es sur le plateau, que…
AURÉLIE – Bin dans les taxis pas trop, parce que… sinon je ferais de la radio… * rires *
HENRY – C’est vrai! * rire * Je suis con! Non pas dans les taxis! Mais que t’es dans les… dans les agences bancaires, sur la télé qui passe…
AURÉLIE – Oui, dans des bars…
HENRY – Dans des milliers de foyers… Non mais c’est vrai, moi je trouve ça beau, parce que, moi je suis toujours très lié à ce qui est de l’ordre de l’esprit français, de la culture française, et je trouve que ces télés allumées avec les présentateurs qui font partie de la vie, je trouve ça beau.
AURÉLIE – Oui, y a des présentateurs, comme ça, qui vous ont accompagnés ou…? Par exemple, quand David Pujadas a dit “C’est mon dernier 20h” ça vous a fait un truc?
HENRY – Alors moi j’étais mal parce que sur Twitter, tout le monde était plutôt… plutôt méchant j’ai trouvé.
AURÉLIE – Ah ouais?
HENRY – Et moi, j’aimais beaucoup, bien sûr! Il faisait partie, oh! C’est pas non plus, j’étais pas gamin quand je le regardais, hein, mais je le trouvais sympathique, ce garçon, moi.
AURÉLIE – Et toi Patrick Patrick?
PATRICK – Je regarde JAMAIS la télé. Donc je sais pas.
AURÉLIE – Ah.
PATRICK – Je vois à peu près à quoi il ressemble, mais je…
HENRY – Ah David Pujadas t’es limite de pas savoir à quoi il ressemble? * rire *
PATRICK – J’ai appris… j’ai appris sur les réseaux sociaux qu’il partait, mais voilà.
AURÉLIE – Et pourquoi ce… cette…?
HENRY – T’as vu comme elle essaie de prendre le micro?
AURÉLIE – Ouais.
HENRY – Tu vas voir, comme je vais la mater! Elle va rien comprendre! * rires *
AURÉLIE – Non mais ça m’intéresse! Pourquoi ne pas regarder la télé? C’est vraiment pas du tout…
PATRICK – Parce que je…
AURÉLIE – …pas les infos ou pas la télé de manière générale?
PATRICK – Non, non, franchement, c’est pas du tout pour faire de la lèche, parce que je regarde les infos c’est un peu BFM parce que c’est très… très court, voilà, mais euh, je regarde pas la télé parce que je suis jamais devant la télé, c’est tout.
HENRY – Par contre, si tu pouvais parler DANS le micro…
PATRICK – Oui, bien sûr!
HENRY – Parce que par rapport à l’émission que j’essaie de produire, et animer…
AURÉLIE – Bin il disait qu’en fait, il regardait pas la télé. Si on résume. * rire *
HENRY – Non mais ça je le sais. De toute façon, les habitués se doutaient à 95% de la réponse de Patrick. * rires * Ca va mon Patrick?
PATRICK – Ouais, super!
HENRY – Pourquoi tu viens plus dans Riviera Détente?
PATRICK – Mais je viens!
HENRY – J’ai eu beaucoup de mails d’insultes. Franchement… j’ai des gens qui pleuraient.
* PATRICK rit *
HENRY – Ils disent Patrick Patrick c’est fini. Riviera Détente c’est fini. Je dois même dire que j’ai confié à deux-trois personnes, dont toi, que j’allais arrêter l’émission, le mois dernier.
PATRICK – Oui. Oui, oui, j’ai eu peur.
HENRY – Parce que sans toi, y a pas de Riviera Détente hein!
PATRICK – Mais non mais je suis là! Et pas moins qu’avant.
HENRY – Rhooo! Quel menteur! Mais regarde la liste des épisodes!
PATRICK – Ouais.
HENRY – Où tu étais, et la liste des épisodes où tu étais pas!
PATRICK – On va y aller, on va regarder.
HENRY – Ah bin d’accord, on regarde après. Donc je disais que je connaissais Aurélie, et que… hum! Donc j’ai eu la chance de la connaître juste avant qu’elle… tu vois? Qu’elle fasse de la télé, etc. C’est très pratique! C’est génial, que c’est la meilleure des situations. Parce que tu peux faire la théorie du chantage à la grosse tête. C’est-à-dire que, une fois que tu la connais juste avant, et après elle fait de la télé, tu dis “Aurélie, viens! Je viens à Paris, viens on boit des coups et tout” elle te dit “Non mais je peux pas j’ai du boulot” et tu dis “Haaaan comme elle a pris la grosse têêêête!”
AURÉLIE – Ah mais je dis jamais non!
HENRY – Voilà, c’est ça! C’est ça qui est bien! C’est que t’es coincée! Donc j’ai dit “Aurélie! Oh t’es à Cannes? Bin viens, on fait Riviera Détente.” Tu dis “Non, franchement, je sais pas… J’ai écouté les émissions… Sylvain le comptable, et tout…” * rires * “Oh la GROSSE TÊÊÊTE! Madaaaame! Elle fait de la téléééé! Ca y est!” Donc c’est génial, tu vois?
PATRICK – T’as écouté Sylvain le comptable?
HENRY – Non. Elle a pas tout écouté. J’ose même pas lui demander ce qu’elle a écouté, mais je sais qu’elle a écouté la dernière émission et peut-être la première.
AURÉLIE – Ouais. Ca c’est sûr.
HENRY – Je pense qu’elle a fait la première et la dernière.
* AURÉLIE rit *
PATRICK – La dernière, c’est quoi?
HENRY – Je vais t’expliquer exactement comment ça s’est passé, parce que je connais sa tête. Elle a écouté la première, vaguement, y a un an peut-être quand je lui ai dit d’écouter Riviera Détente. Ca en était là…
PATRICK – Un an et demi?
HENRY – Et quand je lui ai dit qu’elle allait passer dans l’émission, elle s’est dit “je vais quand même écouter de quoi il s’agit…” * rires * Et elle a pas eu de pot, parce qu’elle est tombée sur une émission pas du tout emblématique, où on était très sage. C’était celle avec Naïko. Naïko!
PATRICK – Ah oui, d’accord!
HENRY – On était sages.
PATRICK – Oui, c’était pas…
HENRY – Ca va très bien se passer. En tout cas je suis très content de t’avoir. Donc tu es une Riviera à part entière, ici. Donc je compte sur toi pour interagir avec nous. On sera très correct pendant… Les gens vont découvrir que, en fait, derrière ce masque un peu formaté de… que tu le veuilles ou non.
AURÉLIE – Non. Non. * silence * Non, non.
HENRY – Ah euh… mais…
AURÉLIE – Qu’est-ce que t’entends par formaté, alors?
HENRY – Alors je vais te le dire: c’est pas du tout un… tu, tu…
PATRICK – Péjoratif?
HENRY – Je sais pourquoi tu es un peu sur la défensive, c’est qu’on dit que les présentateurs de news sont méga formatés comme des… tu vois,des robots ou des… C’est pas du tout ce que je voulais dire. Je disais qu’il y a un formatage au niveau de l’expression, de ce que tu peux t’autoriser en variations dans ta manière de parler, dans ta manière de même au niveau de l’expression du visage, etc. C’est normal! Y a un cadre! J’attendrais… je serais…
AURÉLIE – Après les cadres sont mouvants…
HENRY – Oui!
AURÉLIE – Non mais par exemple, selon qu’on soit en solo ou en duo, tout change, et y a des tranches où on est en solo où on se permet de faire toutes les blagues qui nous passent par la tête.
HENRY – Ah tu déconnes plus en solo qu’en duo? Je trouve que vous déconnez plus en duo.
AURÉLIE – Ca dépend des tranches, encore une fois. Par exemple, la matinale, première édition, c’est comme ça que ça s’appelle, mais oui, ils se permettent plus…
PATRICK – Excusez-nous!
AURÉLIE – Mais non! Mais non mais il y a une volonté, je pense, de bien appeler les choses, mais oui, ils se permettent de faire plus de blagues etc. que d’autres tranches.
HENRY – Ah bah ouais!
AURÉLIE – Et c’est intéressant de voir que chacune a sa couleur, donc du coup, on peut pas vraiment parler de formatage.
HENRY – Ce que je veux dire, c’est que y a un spectre d’expressions faciales, un registre vocal, de ton, etc. qui est induit par les côdes de la télévision d’actualité…
AURÉLIE – * se moquant * Les côdes! * rires *
PATRICK – Je… j’ai failli rebondir, je me suis dit “non, je vais être tout seul à…”
HENRY – Vous dites codes?
PATRICK – Les codes.
AURÉLIE – Les codes!
HENRY – Ah ouais, je dis côde. J’ai toujours dit côde.
PATRICK – Les côdes de glace.
HENRY – Vous dites code? Mais vous êtes pas du sud, vous?
AURÉLIE – Tout le monde dit code, hein, tout le monde dit code.
HENRY – Bin moi je dis côde. * rires * J’ai toujours dit côde.
AURÉLIE – On demandera aux Rivieros, on fera un sondage. * rires *
HENRY – Ah non, non mais, de toute façon, dans Player Lambda, souvent on a des problèmes de prononciation, on me le reproche souvent.
AURÉLIE – Mais moi j’ai fait toute mon enfance à Bordeaux, où on appelait les poches… ‘fin… les poches, ça n’existe que là-bas, en fait.
HENRY – Ah oui, oui, les poches! C’est les sacs plastique, ouais.
AURÉLIE – Et quand tu dis les poches à Paris, tout le monde te regarde…
HENRY – Ah c’est comme le débat chocolatine – pain au chocolat, qu’on va surtout pas commencer ici…
AURÉLIE – Non. Non mais pour en revenir à ce que tu disais…
HENRY – Mais j’avais pas terminé! J’ai pas terminé!
AURÉLIE – * en riant * Ah oui, pardon. Vas-y.
HENRY – C’est très dur, tu vois, je pensais que… En fait, ce que je voulais dire…
AURÉLIE – Termine, et après je surenchéris.
HENRY – Alors je sais pas si je vais terminer maintenant. Non, ce que je veux dire, je vais t’expliquer. C’est que je trouve que, au niveau de la présentation, par rapport à celle des années soixante, que j’aimais beaucoup, moi, c’est que vous êtes…
AURÉLIE – Où il y avait plus un grain de voix, plus une écriture, peut-être.
HENRY – Moi je trouvais ça plus humain il y a soixante ans. Mais je vous trouve très humains, etc. mais disons qu’on était tenu dans le langage, dans les années soixante, et un peu affaissés, physiquement, c’est-à-dire physiquement, y avait pas la même tenue que maintenant. Et par contre, dans le langage, on était soutenu, et à la fois très humain. Alors que maintenant, physiquement vous êtes très droits, très nickels, vous êtes tous beaux.
AURÉLIE – Franchement non hein.
HENRY – Si.
AURÉLIE – Non!
HENRY – Vous êtes, na-na, et au niveau de la…
AURÉLIE – On nous demande pas d’être beau hein!
HENRY – Au niveau de la parole… Ah non mais c’est pas, je suis pas en train de dire que vous êtes embauchés parce que vous êtes beaux! Mais vous êtes tous beaux!
PATRICK – Eh toi! Faut que tu sois beau!
HENRY – Et je trouve que… Alors, je vais te dire! Au lieu de… parce que là c’est vrai que j’ai du mal…
AURÉLIE – Ouais vas-y, fais des exemples, sois concret, vas-y.
HENRY – Moderne, maintenant, c’est je me tiens bien droit, euh… je sais pas quoi raconter euh…
AURÉLIE – Eh bin Patrick Patrick est d’accord avec toi, hein.
HENRY – Actualité. Patrick Patrick est venu cette semaine, blablablabla. Y a soixante ans, c’était, hum, c’était déjà plus affaissé, comme ça…
PATRICK – T’avais la cigarette à la bouche.
HENRY – J’avais la cigarette, j’ai… * prenant un ton digne de l’ORTF * “Nos chers amis, nos chers téléspectateurs seront heureux de savoir que le jeune Mickey Mouse sera présent à Disneyland durant tout l’après-midi. Au fil de différentes distractions de toutes sortes, les plus jeunes pourront s’amuser avec la souris américaine, et partir ensemble ensuite pour une sorte de circuit touristique autour de ce qui sera demain, peut-être, le terrain de nouveaux rêves.” Tu vois? Donc y avait un côté… écrit, soutenu, dans le langage, et affaissé dans le physique.
AURÉLIE – C’est vrai que le lancement de une minute, on ne fait plus, maintenant. C’est… has been. * HENRY rit * Non mais c’est vrai, parce que ça endort tout le monde. Y a un rythme. Y a un rythme, mais après, on doit pas gommer nos personnalités! Ce qui fait que les gens vont regarder Bourdin le matin, c’est parce que c’est Bourdin! On va pas se leurrer! C’est parce que, justement, il a un…
HENRY – Oui mais c’est pas pareil! C’est pas une émission d’actualités. C’est un…
AURÉLIE – Mais c’est la même idée! Tu viens aussi passer un moment avec quelqu’un. C’est ça que je veux dire. C’est qu’on n’est pas tous pareil, et que les gens viennent non seulement chercher de l’info, mais ils viennent aussi chercher un humain.
HENRY – Oui, oui. Oui, oui.
AURÉLIE – ‘fin, c’est mon point de vue, encore, c’est tout est discutable.
HENRY – Je me rappelle même plus pourquoi on parlait de ça…
AURÉLIE – Je sais… plus.
* rires *
* interlude musical *
HENRY – Riviera Détente on revient. En compagnie de Patrick Patrick! * applaudissements * et de Aurélie CXXXX * applaudissements * Alors Aurélie tu n’as pas répondu à ma première question. Je vais avoir beaucoup de mal pendant cette émission, hein! C’est… On voit que…
AURÉLIE – Pourquoi tu dis ça?
HENRY – Parce que c’est très dur de garder le gouvernail avec quelqu’un comme toi. Je te demandais: qu’est-ce que tu aimais de la riviera?
AURÉLIE – Plein de choses.
HENRY – Bon déjà t’es venue combien de fois? Faisons un petit point. Trois fois?
AURÉLIE – Tu veux dire à…? Non, pas forcément, non. Je pense pas…
HENRY – Ah y a toutes les fois où t’es venue sans me prévenir, c’est ça? * rires *
AURÉLIE – Non. Non je dirais moins de dix fois.
HENRY – Ah ouais? Et euh…
AURÉLIE – Qu’est-ce qu’on met dans la riviera, déjà?
HENRY – Ah oui, je ne t’ai pas répondu non plus!
AURÉLIE – Ah! * rires *
HENRY – C’est un catch-up. Alors, si j’ai répondu!
PATRICK – Si, si! J’ai retenu, moi.
AURÉLIE – Non! Non t’as répondu, t’as dit jusqu’où elle allait, mais t’as pas dit où elle commençait.
HENRY – Saint Tropez… * rire * Quelle menteuse! Saint Tropez à La Spezia.
PATRICK – La ligne de départ Saint Tropez, mais t’as pas dit la fin.
* rires *
HENRY – Saint Tropez à La Spezia, en Italie. Voilà. Donc est-ce qu’il y a des coins, là, par exemple, là, on va dire les Alpes Maritimes, pour simplifier le truc.
AURÉLIE – Non mais y a un endroit que tu m’avais montré que j’avais trouvé magnifique.
HENRY – Ouais.
AURÉLIE – Ca s’appelait Saint Jean Cap Ferrat.
PATRICK – Sergent?
AURÉLIE – Non c’est Saint Jean!
HENRY – SERGEEEENT CAP FERRAT! Gaaaarde à vous!
AURÉLIE – C’est ça? C’est Saint Jean, non?
HENRY – Oui, Saint Jean Cap Ferrat, en effet, la petite promenade, comme ça, le long des villas, etc. C’est magnifique, ouais.
AURÉLIE – C’est magnifique.
HENRY – Et c’est vraiment là, c’est le circuit pour tout de suite faire faire “waw” donc tu vois, à la personne qui visite, c’est vrai que c’était joli. Ah bin ça me fait plaisir que ton coin préféré c’était avec moi.
AURÉLIE – Ouais. C’est assez mystérieux comme coin. C’est beau et mystérieux. Je trouve.
HENRY – C’est… oui, c’est un peu feutré. Tu vois? Patrick. Qu’est-ce que tu en penses de Saint Jean Cap Ferrat?
PATRICK – Je me gratte l’oeil, oui.
HENRY – Tu te grattes l’oeil! Et qu’est-ce que je dois…? Ah oui, y a Aurélie qui me fait beaucoup rire avec les noms des villes des Alpes Maritimes. Elle voulait me parler de Pégomas, * rires * elle me dit “Faudrait que je visite les champs de Grasse de Patogas?” * rires * Alors que c’est Pégomas.
PATRICK – Soquette?
AURÉLIE – Mais sinon…
HENRY – C’est magnifique! Le cerveau qui imagine qu’il y a dans la région des villes qui s’appellent Patogas, quoi, direct. Voilà. Et Cannes t’aimes bien? Nice? T’es plutôt Nice?
AURÉLIE – Euh… Je connais pas assez les deux, en fait.
HENRY – D’accord. Ok. Donc euh, Saint Jean Cap Ferrat…
AURÉLIE – Disons qu’il y a un truc qui me fatigue à Nice, c’est les galets.
HENRY – Ah! Alors, y a un, y a vraiment deux écoles. Y a deux écoles, c’est un vrai débat qu’on lance, là, à l’échelle nationale: galets ou pas galets, euh… Disons que, c’est un peu métaphysique encore une fois, je pense que le sable, c’est à la fois une contrainte et un plaisir. Le galet annule à la fois la contrainte, donc c’est quand même assez agréable de rentrer de la plage sans avoir du sable entre les orteils dans…
AURÉLIE – Je sais pas.
PATRICK – Et dans ta serviette! T’arrives t’es juste tout mouillé.
HENRY – Au niveau serviette, c’est une contrainte, mais ça enlève le plaisir.
AURÉLIE – Va t’allonger sur des galets hein! Euh… Patrick.
PATRICK – C’est fait. En fait, nous on habite ici depuis quelques années.
* rires *
PATRICK – On connaît un petit peu… Allez-y! Va marcher sur des galets, pour voir!
HENRY – Ah bin on t’attendait, justement, pour aller à la plage à Nice.
AURÉLIE – Non mais, c’est un plaisir de s’allonger sur les galets?
PATRICK – Non mais t’as pas le sable, t’as pas…
HENRY – T’as les serviettes un peu, tu sais, les serviettes un petit peu…
AURÉLIE – Y a des gens qui ont même des chaises.
HENRY – Y a des gens qui ont des chaises, y a des gens, mais y a des serviettes un peu…
PATRICK – Y a des gens qui ont des maisons!
HENRY – Qui ont des chaussures, on peut avoir… Non mais y a des serviettes un peu molletonnées pour Nice, tu vois? Y a toute une industrie de serviettes un peu spéciales galets…
AURÉLIE – Il faut au moins ça hein, franchement!
HENRY – Mais tu vois, en même temps, avec les galets, l’avantage, c’est quand tu reviens, tu fous…
AURÉLIE – T’as pas de sable dans les chaussures, j’ai compris mais…
HENRY – …pas des galets partout dans la voiture, tu te secoues pas les cheveux et t’as des galets qui tombent, dans la douche etc.
PATRICK – T’as des galets dans l’oreille.
* HENRY rit *
HENRY – T’as pas de galets dans l’oreille, dans les yeux… Tu vois? C’est le grand avantage. Mais c’est une belle métaphore de ces petites choses de la vie, qu’on aime parce qu’elles sont des petits désagréments. Hein?
PATRICK – Oui, oui.
HENRY – Et le sable, bin j’aime bien, j’aime bien me faire engueuler par ma femme parce que je conduis avec les pieds pleins de sable, comme ça. J’adore cette sensation du sable…
AURÉLIE – C’est presque comme si on prolongeait le moment, je trouve.
PATRICK – Oui, oui.
HENRY – Exactement.
PATRICK – C’est un peu ça.
HENRY – Tout à fait. Et la… c’est ouais, c’est une belle définition, et c’est même émouvant quand, même, des fois, que tu prennes une douche ou pas hein, selon la tignasse que t’as, bin sur le cuir chevelu, que t’as encore un peu de sable, et t’es au boulot et tu sens le sable, c’est comme si la plage elle t’accompagnait au boulot quoi, tu vois? Et c’est… ouais, moi je… Mais bon, les galets, en même temps, j’ai été étudiant pendant cinq ans à Nice et j’ai connu les galets, et j’ai appris à les aimer.
AURÉLIE – Comment t’as fait?
HENRY – Bin je te dis, en appréciant le côté ready-made, c’est-à-dire hop tu vas à la plage, tu peux tout à fait faire du shopping après.
AURÉLIE – Ouais.
HENRY – Tu comprends? Alors qu’avec le sable… Pfff. Ca colle, ça pègue…
AURÉLIE – Toi aussi Patrick c’est ça?
PATRICK – Oui, oui, complètement, oui.
AURÉLIE – Ton approche…?
PATRICK – Absolument.
HENRY – Mais alors toi t’es plutôt dans l’arrière-pays niçois, donc quand tu vas à la plage, c’est plutôt la niçoise?
PATRICK – Oui mais c’est comme la télé, j’y vais très peu à la plage. Mais euh…
HENRY – Donc Patrick joue du saxophone, avec sa chérie.
* PATRICK rit *
PATRICK – Même pas en plus!
* rires *
HENRY – * bruite le saxophone à la bouche * Buu-pup, buuu buuu puuup. Non, non mais voilà. Donc la plage à galets…
AURÉLIE – Très bonne imitation! * rire *
HENRY – Pardon?
AURÉLIE – Très belle imitation. * rires *
PATRICK – Moi j’imite le saxophone! * imitant HENRY * Peuuu peuu peuuuuu! Peuu beeeuuu beuuu * rires *
AURÉLIE – Y avait aussi le mouvement. Dommage que c’est pas filmé parce que…
PATRICK – Papam papaam paaam papam * rires *
HENRY – Veu veu, veu veu veu veu mais non, c’était pas mal! Idééééé eveu veuveuveu… Bon alors la riviera, ok. Saint Jean Cap Ferrat, pas trop Nice.
AURÉLIE – Mais si, j’aime bien, je trouve ça magnifique, la couleur que la mer peut avoir etc. J’avais juste une petite critique sur les galets.
PATRICK – Ah oui mais…
HENRY – Écoute, on va transmettre…
PATRICK – À Monsieur Estrosi.
HENRY – On va transmettre à Monsieur Estrosi. On va enlever les galets. Et tu sais que c’est interdit d’embarquer des galets et tout hein?
PATRICK – interdiction!
AURÉLIE – Ah! Je ne savais pas.
HENRY – Ah oui, oui.
PATRICK – Y a combien, c’est quoi l’amende?
HENRY – Sept cent balles.
* rires *
PATRICK – Par gramme de galets. * rires * Le policier qui sait pas trop…
HENRY – Non! La punition c’est que tu dois donner le galet et le policier il te le renvoie dans la tête, comme ça. Non mais c’est très interdit hein. Alors que le sable, tu peux…
PATRICK – TRÈS interdit. * rires * Y a les trucs interdits un peu. * rires *
HENRY – Nan mais ouais…
PATRICK – Puis c’est BEAUCOUP interdit. * rires *
HENRY – Attention, ramassage de galets très interdit.
AURÉLIE – Oui alors quand tu fais des pots de sable pour, en souvenir, quand tu vas à un endroit euh…
HENRY – Des pots de sable?
PATRICK – T’as déjà fait ça toi? T’as ramené un…
AURÉLIE – Ouais, ouais, quand tu vas à des endroits du bout du monde, tu dis euh…
HENRY – Ca se fait à l’Île Maurice, ça se fait aussi aux Seychelles…
AURÉLIE – Je ramène un peu de sable.
PATRICK – Oui mais pas un pot! Une bouteille, un truc comme ça?
AURÉLIE – Un pot? Un pot, dans le sens comme un pot de confiture, tu vois?
HENRY – Un pot de confiture de sable? Alors j’ai jamais entendu parler de ça.
AURÉLIE – Mais moi ouais.
HENRY – Y a des gens qui remplissent des petites bouteilles, des petites mignonettes, mais des pots!? Ah ouais, c’est assez ambitieux, ouais.
AURÉLIE – Après, le résultat est le même.
PATRICK – Des amphores. * rires *
HENRY – Ton coffre. T’imagine qui tape dans le coffre.
PATRICK – Y a plus de place dans la voiture.
HENRY – Tu as des… je crois que tu as des petites origines liées à l’Île Maurice?
AURÉLIE – Oui! Oui. Ouais. * rire *
HENRY – Pourquoi tu rigoles?
AURÉLIE – Parce que t’as amené l’Île Maurice dans la conversation…
HENRY – Bin on parle d’Île Maurice, là.
AURÉLIE – Euh ouais.
HENRY – Et je parlais de l’Île Maurice tout à l’heure.
AURÉLIE – On parlait de ça, ouais…
HENRY – T’aimes bien l’Île Maurice? Tu connais?
AURÉLIE – Ouais. Ouais, ouais.
HENRY – D’accord. Excuse-moi d’essayer de faire intéresser les gens à d’où tu es, de qui tu viens…
AURÉLIE – Non mais, t’as des Rivieros mauriciens, c’est ce que tu disais?
HENRY – Mais j’en ai pleeeeiiiin!
AURÉLIE – Donc ils ont dû te raconter déjà…
HENRY – Sur toi? Non, ils m’ont rien raconté.
AURÉLIE – Sur l’Île Maurice.
HENRY – Ah sur l’Île Maurice oui, puis je connais bien l’Île Maurice aussi.
AURÉLIE – T’en as gardé quel souvenir, toi?
HENRY – Ah mais moi j’ai été reçu comme un roi à chaque fois, donc mon souvenir est biaisé. Honnêtement hein! La première fois que j’y suis allé j’étais à Trou-aux-Biches chez des amis, c’est un coin magnifiiique, après c’était pour le travail dans des supers hotels, où grâce justement aux amis mauriciens que j’ai sur place je peux, j’ai pu voir la ville, les villes, etc. etc. Traverser vraiment l’île, mais moi j’adore. J’ai beaucoup d’affection pour le peuple mauricien, les gens sont super sympas, j’ai super bien mangé… Voilà.
AURÉLIE – Ouais, c’est un petit paradis.
HENRY – Voilà. Avec beaucoup de contrastes, bien sûr, mais les gens sont d’une gentillesse incroyable. Et toi Patrick, t’es allé à l’Île Maurice?
PATRICK – Ouais. * rires *
AURÉLIE – C’est vrai?
HENRY – Quelle est ta ville emblématique, pour toi, à l’Île Maurice?
PATRICK – Yon. * rires *
HENRY – Yon. Toute l’Île Maurice c’est que des villes françaises sans la première lettre. Yon, Oulouse, Aris… * rires * Ontpellier… * rires *
PATRICK – Arseille. * rires *
HENRY – Capitale de l’Île Maurice: Arseille. Alors, je voulais parler un petit peu de l’esthétique de la riviera, Aurélie. Sur ton compte Twitter, qui est public je crois?
AURÉLIE – Ouais.
HENRY – Ouais. Tu… y a un truc que… je me demande si c’est pas toi qui l’a vraiment démocratisé sur Twitter, parce que, depuis que je te connais, ça doit faire… sept ans? Tu… Aurélie prend beaucoup de… d’images fixes de films avec, de films, tu vois, alors ça va de… on va dire que ton coeur de spécialité c’est les films italiens néoréalistes, néoréalisme rose, je crois que tu aimes beaucoup cette période, c’est ça?
AURÉLIE – M-mh.
HENRY – Voilà. Et elle fait des captures où il y a le sous titre, tu vois?
PATRICK – Oui.
HENRY – Donc ça fait à la fois un petit truc un peu contemporain, où t’as à la fois une juxtaposition d’image et de phrase, et un peu de sub-tweet à mon avis des fois.
AURÉLIE – Parfois ça se juxtapose à l’actu, c’est ce que tu veux dire?
HENRY – Ouais. Ouais. Et puis peut-être à une communication que t’as à passer à quelqu’un, ou… non?
AURÉLIE – Ouais, ouais, ça peut arriver. * rires *
HENRY – Alors dis-moi, c’est une vraie passion que tu as pour le cinéma italien, ou pour le cinéma en général? T’aimes le cinéma… j’ai l’impression que tu aimes plus le cinéma de cette période-là, on va dire de soixante à quatre-vingt, que le cinéma contemporain. T’as beaucoup d’affection? Raconte…
AURÉLIE – Ouais, non, bin c’est difficile de raconter comme ça, mais oui, ce cinéma italien des années soixante, comme tu dis jusqu’à quatre-vingt, parce que quatre-vingt ça correspond à la fin, vraiment, d’une période du cinéma italien, j’ai beaucoup d’affection pour ça. Et après, d’où ça me vient d’avoir isolé ou pas tel ou tel moment? Je trouve qu’il y a des moments qui sont tellement magiques que t’as envie de les partager, ou y a des phrases, parfois quand tu vois un film, tu dis “mais, c’est presque du génie”. En quelques mots, en fait, ça dit beaucoup de choses.
HENRY – Oui. Et puis y a une sorte d’élégance liée à cette époque, aussi, je pense que tu es très sensible à ça. T’as des acteurs…
AURÉLIE – On ne fait plus du cinéma comme ça aujourd’hui.
HENRY – Ouais, et à la fois… * éclats de rire * Patrick!
AURÉLIE – Non mais par exemple, un exemple. Les films…
HENRY – Y a plus Mastroianni, non plus…
AURÉLIE – Non, voilà! Y a eu ce film, y a pas longtemps, La Grande Bellezza, où tout le monde disait c’est incroyable, etc.
HENRY – Ouais.
AURÉLIE – Moi quand je l’ai vu, j’ai trouvé que c’était juste… ‘fin… du plagiat de cette époque-là, que c’était même beaucoup moins bien, donc euh… On retrouve pas comme tu dis, y a plus trop de Marcello, ou de Sophia Loren, ou etc. Franchement, faut accepter, mais c’est une période qui est vraiment loin derrière nous. Le cinéma est très différent de… ‘fin on retrouvera jamais cette… cette période-là. On la retrouvera jamais, faut l’accepter.
HENRY – Non y avait une insouciance, une élégance, euh puis l’élégance italienne, c’est incroyable! C’est comme les… j’ai jamais compris ça, et là vraiment autant je suis fier de la France, et je pense que y a pas un épisode de Riviera Détente où je célèbre pas l’esprit français, alors c’est un truc… y a un truc incroyable, pourtant on a inventé la mode hein, mais tu vois un Italien… Ils ont un mot pour ça je l’ai oublié. Tu vas en Italie, tu vas à Vintimille, tu traverses la frontière, eh bin un italien qui porte la chemise… il la porte mieux que toi. Je te jure! C’est pas dans la tête! Ils ont un truc, ils portent la ceinture, le pantalon et la chemise, je mets ça, moi, on dirait que je me suis évadé d’un asile! Et eux, ils sont nickels. Et les ricains, c’est pareil pour tout ce qui est shorts. Short et T-shirt, un ricain, t’as beau… tu fais ce que tu veux, le short et le T-shirt ça tombera toujours nickel. Tu te rappelles à, au collège, au lycée? On avait des ricains qui venaient en… j’sais pas, des stagiaire, ou des trucs…
PATRICK – Ah oui, oui, oui.
HENRY – Des correspondances.
PATRICK – Des correspondances.
AURÉLIE – Ouais, ouais.
HENRY – Les mecs, tu voyais à cinq cent mètres…
PATRICK – C’est vrai, c’est vrai.
HENRY – …qu’ils étaient américains.
AURÉLIE – Ils étaient taillés pour ça.
PATRICK – C’est la casquette aussi. C’est super bien.
AURÉLIE – Non mais c’est quoi le vêtement du Français? Des types alors?
HENRY – Oh putain ça me fait chier mais à l’étranger, c’est le short Queshua qui tombe… qui tombe comme une merde, c’est le T-shirt… Je sais pas comment expliquer! Surtout que je ne crois pas au déterminisme etc. Mais comment c’est possible que les Italiens portent si bien les fringues et les…
AURÉLIE – C’est vrai que les Italiens ont la classe, on peut le dire.
HENRY – Mais putain! C’est incroyable!
AURÉLIE – ‘fin…
HENRY – N’importe…
AURÉLIE – Mais ils en jouent aussi hein! Ils ont une démarche…
HENRY – Ah oui, ça ils sont très coquets.
AURÉLIE – Personne ne naît avec cette démarche-là, c’est un truc qu’ils travaillent.
HENRY – Ouais, ouais, je pense c’est culturel, c’est… ils sont très coquets, et y a une…
AURÉLIE – Ils sont dans la séduction, en permanence. Alors que c’est peut-être moins le cas chez nous, en tout cas dans la rue c’est moins spectacle. Chez eux t’as l’impression que c’est le show permanent. Que chez nous, dans la rue, bon tu te retournes rarement quoi franchement.
HENRY – En même temps ils ont inventé Mastroianni on a inventé Gainsbourg. Je trouve que c’est quand même une classe…
AURÉLIE – Autre.
HENRY – …tout aussi remarquable de séduire en étant… en sentant le whisky, en étant mal rasé…
AURÉLIE – C’est-à-dire qu’il faut aller se parler. Gainsbourg faut aller lui parler. Que Mastroianni t’as tout de suite envie de lui sauter dessus.
HENRY – Voilà. Voilà.
AURÉLIE – Mouais.
HENRY – Je te laisse la responsabilité de tes propos. * rires * Alors… Non mais c’est vrai, ce truc des fringues, tu trouves pas?
PATRICK – Ouais, ouais. À Vintimille peut-être pas, mais ouais.
HENRY – Attends, je vais te donner une anecdote.
PATRICK – Parce qu’à Vintimille t’as que des Français, en fait.
HENRY – Naaaan mais je ra… quand tu croises des Italiens à Vintimille, ‘fin je… * rires * Quand j’étais allé à New York, je suis allé rarement, mais je me suis fait… le seul luxe vraiment que je me suis fait de ma vie, c’est de me payer un week-end à New York pour passer mon ba… mon permis… J’avais eu mon permis bateau…
PATRICK – Mon BAC. * rires *
HENRY – Passer mon BAC. Le BAC américain. * rires * What are you… the Princess De Clève? Non, j’ai eu mon permis bateau, et j’ai voulu que mon premier ride, ce soit dans… sur l’Hudson River. Au pied de la Statue de la Liberté. J’ai cherché partout…
AURÉLIE – C’était un rêve depuis longtemps alors?
HENRY – Bin je me suis dit, putain, qu’est-ce que tu pourrais faire de plus génial, comme ça, sans aller à Pitcairn, quoi, tu vois? Et donc en fait j’ai trouvé un type qui avait une sorte de licence de garde-côte, donc c’était un des seuls qui pouvait aller au pied de la Statue de la Liberté, et qui louait son bateau à l’heure pour les journalistes qui voulaient faire des plans de New York. Donc c’était un service pour les journalistes. Donc je l’ai appelé, je lui ai dit “Voilà, je viens d’avoir mon permis, je suis un particulier, j’ai…” Je me rappelle “…j’ai deux cent dollars, est-ce que vous pouvez me faire piloter votre bateau sur l’Hudson, devant la Statue de la Liberté et tout?” Et le mec il a fait “Ouais” et on a fait genre trois heures de bateau. Et y avait aussi les bateaux des Navy Seals, ces espèces de boudins de onze mètres etc. et ça a été magique. Bref, tout ça pour dire quoi? C’est que quand on est arrivé sur le bateau, je sais pas si j’en avais parlé déjà avec Bertrand, c’est que, en France, quand tu fais du bateau, on te file un gilet de sauvetage, y a marqué euh… “Sea Loisir” au Typp-Ex, et tu ressembles à rien et t’es ridicule et tout le monde se fout de ta gueule, tu vois? T’es boudiné dans ton gilet de sauvetage, il est minable, il sent le sel, etc. Lui il nous a mis sur le bateau, il nous a filé le matos à mettre: tout de suite les super lunettes one again qui te protègent les yeux, le gros blouson mais pile à ta taille, méga… méga ample avec les bons velcros qui serrent aux bons endroits, les putain de gants mais, super stylés avec les doigts bien plats, genre en daim, genre t’es le marin t’es… Et on était lookés, ma femme et moi, mais on aurait dit un film, on était dans un Marvel quoi. C’était méga looké. Et c’était le pauvre mec qui avait dans son fond de cale des vêtements pour faire, tu vois? Et donc les ricains, pour tout ce qui est casual, ils ont quand même, ça tombe paf. Voilà.
PATRICK – Eh bin voilà. * rires *
AURÉLIE – Non c’était une bonne anecdote.
HENRY – Ca te fait chier en fait!
PATRICK – Non mais c’est… C’est super!
AURÉLIE – Ouais, on s’y est… ouais, on a tout vu. On s’y croyait.
* interlude musical *
HENRY – Alors les amis, je voudrais mettre à l’épreuve Patrick Patrick et Aurélie…
PATRICK – Ah.
HENRY – …sur le métier d’Aurélie. J’ai découvert un truc, je sais pas si tu sais, Patrick, là aussi on… ça enlève bien des clichés sur le métier de journaliste, c’est que honnêtement, sans vexer ou quoi que ce soit, parce que j’ai connu Aurélie quand elle était au desk et qu’elle écrivait les news etc. Mais je croyais qu’une fois que tu passais à l’antenne sur le plateau, on les écrivait toutes à cent pour cent pour toi, et que toi tu faisais que lire etc. Et que genre les souris et les ordis, tu sais, que tu vois sur les plateaux, honnêtement je croyais que c’était plus ou moins pour faire jolie quoi. Sérieux hein! Je croyais que c’était pour faire genre “ouais on est connectés sur Internet”. Et en fait, ce qu’Aurélie m’a appris, mais bien long… depuis le début hein! C’est que même pendant les sujets, ils regardent les dépêches, eux! Qui sont sur le plateau…
PATRICK – En direct.
HENRY – …en direct! Et ils écrivent leurs textes!
AURÉLIE – Tous les textes sont écrits par nous, hein, si y a besoin de le rappeler…
HENRY – Non mais c’est… Je ne le savais pas…
AURÉLIE – On ne dit que ce qu’on écrit.
HENRY – Je ne savais pas du tout! C’est-à-dire que c’est pas des gens qui leur écrivent les textes.
PATRICK – Et alors toi quand tu écrivais des textes, c’est pour qui?
AURÉLIE – Ah bin alors ça c’est une autre histoire, c’est que… là on va trop dans les détails, mais ça correspond au fonctionnement d’anciennes rédactions. À une certaine époque.
HENRY – Avant…
AURÉLIE – C’est une époque qui est révolue maintenant, où c’est vrai que certains présentateurs avaient des assistants qui pouvaient les seconder sur certains textes. Mais ça n’existe plus aujourd’hui, en tout cas ça n’a jamais existé euh… dans la chaîne où je travaille.
HENRY – D’accord. Ok. Donc c’est fou, parce que moi je savais pas du tout. Et genre, quand le sujet passe, elle regarde les trucs, et elle rédige ses phrases, qu’elle envoie au prompteur. Franchement, je trouve ça super intéressant. Parce que je suis sûr que quatre-vingt-dix pour cent des gens ne le savent pas. Sérieux.
AURÉLIE – Après, qu’importe!
PATRICK – Ou seraient incapables de le faire.
HENRY – Ah non, non, non! Pas qu’importe, parce que je trouve ça génial, parce que moi déjà, pour moi être sur un plateau de télé, filmé, déjà pour moi c’est… tu vois c’est fort, mais en plus, c’est l’usine pour eux, ils ont l’habitude tu vois, ils sont tellement habitués qu’en plus ils… En fait, ils bossent…
PATRICK – En fait c’est génial c’est comme quand moi je donne cours, en fait, j’ai une idée dans ma tête… * se rapprochant du micro * Ouais, putain. Moi je donne cours, j’ai une idée dans ma tête, et au moment où j’ai l’idée, je me l’écris sur mon écran, ‘fin sur mon clavier, qui me l’envoie sur un écran, et à ce moment-là je le dis aux élèves.
HENRY – Ouais, c’est ça.
PATRICK – Mais c’est euh… c’est de la folie quoi!
HENRY – Ouais. Alors on va faire un jeu. Aurélie n’est pas au courant. Et euh… quelle heure il est?
AURÉLIE – Il est tard.
HENRY – Il est presque minuit. Donc je vous sollicite… Je sollicite vos cerveaux, ils vont devoir être à fond. On va faire une dépêche, d’accord? Avec un qui-quoi-où-quand-comment-combien-pourquoi. Et tu vas devoir rédiger ta phrase de lancement, et on va faire comme si t’étais dans une émission… t’étais sur un plateau de news, et que tu devais dire la news. * rire * La tête de Patrick! Alors, on va faire le qui-quoi-où-quand-comment-pourquoi ensemble. Dis le nom de quelqu’un, Aurélie.
AURÉLIE – Patrick Patrick.
HENRY – Patrick Patrick. Tu marques Patrick Patrick parce que ça va être la somme de ces mots, tu vas devoir faire une news avec. Quoi? Qu’est-ce qu’il a fait, Patrick?
PATRICK – Il a mangé.
HENRY – Non mais… faut un peu plus, plus. Faut que ce soit une information.
PATRICK – Il a mangé une araignée.
HENRY – Il a mangé une araignée, d’accord. Où? Euh… Au meeting du Bourget. Quand? Aurélie.
AURÉLIE – Il y a dix ans.
HENRY – * rire * C’est une news? Tu peux faire une info sur un truc d’il y a dix ans? * rires * Ca dépend: s’il y a une autre news de maintenant.
HENRY – Non, non, euh… Non. Normalement on doit faire une news, on n’aura pas de deuxième quand, quoi.
AURÉLIE – D’accord. Avant-hier.
HENRY – La pauvre, elle a que des questions je lui dis non, réponds un… réponds exactement ce que je veux. Avant-hier. Comment? Patrick. * silence * Un accoutrement ou un état? Particulier?
PATRICK – En récitant l’alphabet.
HENRY – * en riant * En récitant l’alphabet putain… Ok… On note tous, là, les Rivieros, tels que vous nous voyez, on a des papiers, on note tous. Combien? Euh… Patrick Patrick a mangé une araignée au meeting du Bourget avant-hier en récitant l’alphabet euh… pendant quinze minutes.
* bruits d’outils d’écriture sur le papier *
HENRY – Et pourquoi? Donc ça peut être en revendication, contestation ou a… quelque chose de particulier ou…
AURÉLIE – Après une rupture amoureuse.
HENRY – * rire * Après une rupture amoureuse. Euh ok. Ce que je vais faire, c’est que je vais vous laisser moi le temps de télécharger la musique d’une chaîne info, je vous laisse le temps de rédiger votre lancement, et ensuite, vous devrez faire le lancement comme si vous étiez dans les conditions de plateau.
PATRICK – Ouais mais c’est… c’est elle la pro, moi je…
HENRY – Nan mais c’est…
AURÉLIE – Nan parce que justement…
HENRY – Moi ce qui m’intéresse c’est d’avoir la pro…
AURÉLIE – C’est tellement loufoque que c’est pas…
HENRY – …dire “une nouvelle vient de tomber au salon de..” Montrer, ça va être super classe!
PATRICK – Ouais.
HENRY – Les gens ils vont dire “Waaah”, et toi, tu fais à ta manière, c’est ça qui est… les gens vont être morts de rire du truc, quoi, tu vois? Voilà. Cinq minutes sont passées, où Aurélie et Patrick ont été studieux, ils ont digéré cette info qui m’a l’air très importante. Bon,je vais commencer pour montrer l’exemple, parce que sinon ça fait trop… le mec qui montre pas l’exemple. Alors c’est parti.
* générique de flash info *
HENRY – Riviera News bonjour, Des nouvelles du salon du Bourget où nous venons d’apprendre que Patrick Patrick, le troisième meilleur ami du célèbre humoriste Henry Michel, aurait avalé une araignée avant-hier, par déception/rupture amoureuse. Nous vous tenons au courant dès qu’on peut. En attendant, allez acheter Le Meilleur Chef au Monde, la nouvelle d’Henry Michel, disponible sur Amazon.
AURÉLIE – C’est pas mal, franchement!
* applaudissements *
PATRICK – Ca fait… T’as pas tout dit hein!
HENRY – Comment ça j’ai pas tout dit?
PATRICK – En récitant l’alphabet…
HENRY – En récitant l’alphabet? Ah je l’avais pas…
AURÉLIE – Moi j’avais pendant une quinzaine de minutes.
HENRY – J’avais pas la news. Quinze minutes? Ah ouais? J’ai pas la news. Vous avez de meilleures sources que moi. * rires * Vous avez une meilleure agence que moi. Alors attendez, je retrouve le contrôle du volume… Alors, à toi Patrick. T’es prêt?
PATRICK – Oui.
HENRY – Alors attends, tu attends la musique, je te fais le lancement, je suis à la réalisation, moi. D’accord?
* générique de flash info *
HENRY – * avec un accent américain * Et maintenant, en direct des Studios Riviera News, Patrick Patrick, for les actualités.
PATRICK – Nous venons d’apprendre à l’instant que pendant quinze minutes, suite à une rupture amoureuse, le célèbre Patrick Patrick a décidé de manger une araignée. D’après les premiers témoins présents au Salon du Bourget, Patrick Patrick a voulu réciter l’alphabet, mais en ne choisissant que les voyelles, pour plus de facilité. D’où la merde dans laquelle il est depuis deux jours maintenant.
HENRY – C’est bien! Putain! Bravo!
AURÉLIE – Dis donc!
* applaudissements *
HENRY – C’est bien!
PATRICK – Oui hein!
HENRY – Tu m’as bien niqué parce que moi j’y suis allé la fleur au fusil en me disant Patrick il va… * PATRICK rit * Il va faire blu blu blu et… Putain. Je vais faire… Je vais avoir Aurélie CXXXX. J’ai… je suis un peu fier, quoi. C’est mon plus b… mon premier gros contrat sur Riviera Ferraille. * rires * Alors attention…
PATRICK – Attends, tends, tends…
* générique de flash info *
HENRY – Et maintenant, en direct des Studios Riviera News, Aurélie CXXXX, pour les informations.
AURÉLIE – Bonsoir à tous, bienvenus dans Riviera Détente. C’est l’information de la soirée. Alors qu’il était au Salon du Bourget, le célèbre animateur Patrick Patrick a mangé une araignée. Selon nos informations, il récitait l’alphabet depuis une quinzaine de minutes au moment des faits. On ignore quelles étaient ses motivations. Pas de réaction officielle pour l’instant. On sait qu’il sortait tout juste d’une rupture amoureuse.
HENRY – HO HO HO HO HOOOO!
* applaudissements *
HENRY – Ohlalalalaaa c’est énorme! J’adoooore! Ah c’est énorme!
PATRICK – C’est génial!
HENRY – Bin tu vois, Aurélie, tu dis qu’il n’y a pas de… qu’y a pas de tonalité, y a pas de truc, c’est quand même énorme! C’est, tout de suite, tu sais pas pourquoi, ça fait… ça fait news quoi! Trop forte. Merci, merci de t’être prêtée au jeu.
AURÉLIE – Vous faisiez très news tous les deux, quand même.
* HENRY rit *
AURÉLIE – Non mais c’est vrai!
PATRICK – Oui mais là, LÀ, là j’avais peur, en fait.
HENRY – Ouais!
PATRICK – Alors que c’était moi.
HENRY – C’est exactement ça! C’est exactement ça.
PATRICK – Je me disais “mais putain mais qu’est-ce qu’il s’est passé?” J’avais peur en fait, de ton truc.
HENRY – Est-ce que c’est parce que, finalement, sa voix fait déjà partie de notre inconscient… auditif, lié à des news?
PATRICK – Oui mais non, parce que tu as dit “Il mange une araignée depuis quinze minutes.” Ca, ça change tout!
* AURÉLIE rit *
PATRICK – Moi j’ai dit “pendant quinze minutes il a mangé une araignée”, c’est fini, c’est mort…
HENRY – Ah oui, oui, oui! Elle, elle est dans l’instant.
PATRICK – Elle est entr… Il est en train depuis quinze minutes, donc soyez attentifs à ce qui va se passer!
HENRY – Ah ouais, ouais, ouais.
PATRICK – Et c’est ça…
HENRY – * rire * Ah c’est excellent! C’était vraiment encore mieux que ce que je voulais. C’est top! Merci.
PATRICK – Et on connaît pas encore les motivations?
HENRY – Non!
PATRICK – Moi… moi il est rupture amoureuse et voilà.
HENRY – Il est bleeee…
PATRICK – Il est mort. * rires *
HENRY – Ohlala…
* interlude musical *
HENRY – Alors Aurélie j’ai un petit cadeau pour toi. C’est une chanson magnifique que j’ai déjà passée dans Riviera Détente. Tu aimes bien Sophia Loren?
AURÉLIE – Oui.
HENRY – Je sais que tu préfères Claudia Cardinale.
AURÉLIE – Non j’aime bien.
HENRY – Ah bin c’est une chanson magnifique de Sophia Loren, une très belle bossa. Dieu sait que les acteurs ont essayé de faire des bossas, de temps en temps, qui étaient pas des vraies bossas. Mais alors celle-ci, c’est une petite merveille, elle fait partie des dix chansons de ma vie je pense.
* Sophia Loren – De jour en jour *
HENRY – Tandis que je parlais et qu’Aurélie écoutait, des étoiles dans les yeux, cette chanson de Sophia Loren, Patrick parcourant son téléphone, à la recherche encore de nouvelles sur le monde, je n’ai jamais su ce que faisait Patrick au téléphone, mais il est tout le temps au téléphone dans Riviera Détente. Il avait un oeil… un oeil gentil, un peu quand même, et il n’avait plus de vin dans son verre. Et Aurélie, cherchant frénétiquement sur son portable à son tour, si cette chanson de Sophia Loren venait d’un film, ou si cela avait été une initiative artistique personnelle, décidée à la va-vite, au coeur des années soixante-dix où il fallait absolument sortir sa bossa. Et Aurélie se demande “Mais, devrais-je sortir ma propre bossa nova? Pour faire partie de la cour des grands. À qui demanderais-je la composition? À Patrick Patrick? Ou Henry Michel?” C’est sous ces interrogations que je les regardais, admiratif et heureux, de les avoir devant moi. Ces deux amis, aux horizons si différents, et pourtant, avec cette lueur dans le coeur, qui faisait d’eux mes vrais amis.
* Sophia Loren – De jour en jour *
HENRY – Alors ça t’a plu, Aurélie, cette chanson?
AURÉLIE – Magnifique!
HENRY – Elle est belle hein?
AURÉLIE – Oui.
HENRY – Elle est très douce. Je te l’enverrai. Je t’enverrai un compact disc. * rires * Je t’enverrai un compact disc pour que tu… Tu as encore un lecteur de compact discs?
PATRICK – Bin oui.
HENRY – Ah je… T’as un lecteur de compact discs?
AURÉLIE – Oui, oui, j’en ai encore un.
HENRY – D’accord. Je suis le seul. Enfin moi j’ai ptet l’ordi si je veux écouter un compact disc, mais j’écoute plus du tout de compact discs.
PATRICK – Euh bin si!
HENRY – Ok! * rires * Alors on continue. C’est… J’avais parlé de l’improvisation, je voulais donner des petites news. J’ai fini mon année. En même temps il restait que trois cours, je suis inscrit à la Ligue d’Impro…
AURÉLIE – Et t’as fait les trois cours?
HENRY – J’ai fait les trois cours, et c’était génial! J’ai adoré, comme j’en ai parlé déjà dans les autres épisodes, les gens sont super gentils, c’est une grande cour de récré, tu fais des trucs que t’avais pas fait depuis des années. C’est joueur. C’est comme Twitter sans la méchanceté, en fait. Tu vois? Tu peux vraiment te lâcher complet, et même quand tu te plantes, les gens sont cools et vraiment j’ai hâte de reprendre en septembre, et de faire des matches, et de connaître encore mieux ces gens, c’est vraiment chouette, et ça m’a… Et en fait, j’ai eu peur de, est-ce que je serai à la hauteur etc. ¨Parce que dans Riviera Détente on fait des impros mais c’est pas la même came, tu vois, c’est, je disais, c’était une discipline un peu cousine. Et en fait, là où bon, je pense que, sur les impros il faut créer une histoire et tout ça, c’est vrai que j’étais plutôt, j’étais pas paniqué, quoi, ça s’est bien passé, mais alors là où j’étais mal, c’était tout ce qui implique le physique, tu vois? L’expression physique. Et je me suis rendu compte d’un truc, et là ça va être, on va aller de fil en aiguille à un truc très important pour Riviera Détente, comme d’habitude ça va être un… ça va passer du coq à l’âne, mais… tu vois y a même des exercices où à un moment tu dois t’accroupir ou t’allonger, par terre en faisant des trucs, tu vois, pour, je sais pas, sur une impro, quand t’as un tableau etc. Et je me suis rendu compte, j’ai dit “Mais c’est quand la dernière fois que je me suis accroupi?” Je peux me mettre à genoux et tout ça, mais s’accroupir, tu sais, vraiment faire le… Tu sais? Comment dire? S’accroupir, quoi!
AURÉLIE – Et quand tu t’es mis à genoux, c’était pour quoi?
HENRY – Bin je sais pas, c’était pour faire le zouave sur une… sur un truc où il fallait faire pareil que les autres, je sais pas. C’est pas le truc, mais c’est que je me dis “Putain mais, ça fait combien de temps que je ne me suis pas accroupi?” Tu sais, la marche en canard que tu faisais au judo, là, comme ça? Avec les années qui passent, tu…
PATRICK – Je me souviens plus.
HENRY – …tu vas au boulot, métro…
AURÉLIE – J’ai jamais fait de judo.
HENRY – Bélo, moutro. Euh, moutro * rire * Bélo-moutro!
PATRICK – Moutros-Moutros Gali.
HENRY – Ce qui est beaucoup plus dangereux que le métro. LE moutro, vraiment, tu le prends quand t’es super en retard, t’as, et y a plus de stations de métro. Et non mais, et là je me suis mis à me dire, y avait plein d’autres trucs que s’accroupir, des gestes, des trucs que tu fais avec le corps que tu fais pas dans, que tu fais plus dans ton quotidien, avec un boulot, où tu te lèves le matin, tu…
AURÉLIE – Moi je m’accroupis souvent, moi. Quand t’as des… Non mais * rires * Non mais quand tes affaires sont…
PATRICK – On va passer au prochain chapitre, ensuite on dit quoi?
HENRY – Tu t’accroupis à quelle occasion?
AURÉLIE – Quand tes affaires sont par terre, où quand tu ramasses un sac, t’es obligé de… Tu vois?
HENRY – Son sac… je, je suis PHOBIQUE des sacs posés par terre, déjà.
AURÉLIE – Moi je le fais souvent.
HENRY – OH! Tu te rends compte du nombre de germes que t’as dans… dans… par terre?
AURÉLIE – Après y a des germes partout hein! Quand tu prends le moutro, c’est encore pire! * rires *
HENRY – Non! Parce que le moutro est propre, contrairement au métro.
PATRICK – Les femmes s’accroupissent beaucoup plus que les hommes.
HENRY – Aaaah…
PATRICK – Non, attends, regarde. Démonstration. * PATRICK se lève * C’est vrai hein.
HENRY – De quoi? Qu’est-ce que tu fais?
PATRICK – Je fais tomber un truc, toi t’es un homme…
HENRY – Tu te penches.
PATRICK – Tu fais comme ça.
HENRY – Voilà.
AURÉLIE – Ah ouais c’est vrai il a raison.
PATRICK – Une femme elle fait comme ça.
HENRY – Donc, ah ouais elle ne se penche pas pour pas que la position soit équivoque etc.
AURÉLIE – Parce qu’on a souvent des jupes.
HENRY – Bon, ‘fin on s’en fout d’accroupir, je veux juste parler d’un truc, c’est que tu fasses des gestes du corps que tu n’as plus l’habitude de faire. Et ça m’a rappelé, une nouvelle, j’ai mis toute la semaine à la retrouver, d’Hermann Hesse, que j’avais lue y a vingt-cinq ans, et qui était dans les contes extraordinaires. Et je l’ai lue y a vingt-cinq ans donc je me rappelle pas, parce que… Ce qui est important c’est ce dont je me rappelle, dans cette nouvelle. Peut-être ce n’est pas arrivé dans la nouvelle. C’est que le type, à un moment, dit… il rencontre une tribu où les gens sont capables… Alors, je sais pas si c’est exactement ça dans la nouvelle, les Rivieros étudieront, ils sont capables de faire une roulade en l’air. Ou de léviter. Un des deux trucs. Mais en tout cas, il dit un truc, il dit “Un vrai homme…” Non. “Tu seras… tu restes un vrai en homme en vie tant que tu… régulièrement ta tête passe sous ton corps.” “Tant que régulièrement tu as la tête en bas.” Voilà, il dit ça, à peu de choses près, dans la nouvelle. En fait, ça m’avait marqué, j’avais quel âge quand j’ai lu ça? Donc y a vingt-cinq ans j’avais quatorze ans. Ca m’a marqué à vie. Où il disait “ Normalement, tu es un homme à peu près équilibré tant que tu as régulièrement la tête en bas.” Et en fait, ça veut dire que… on s’habitue tellement à des positions de notre quotidien, de nos tâches quotidiennes, qu’on a perdu presque le sens du jeu du corps, tu vois? Et que les gestes inédits, on n’en fait plus, quoi. Et ça m’a… je sais pas pourquoi ça m’a déprimé profondément. Alors au delà de la prise de poids etc. que j’ai eue, et de savoir dire “oh putain je peux plus piquer un cent mètres comme avant” et que j’aimerais bien d’ailleurs retrouver la forme pour le faire, au delà de ça, même si j’avais pas eu ça, dans ton quotidien, tu est tellement habitué à un certain nombre de tâches qu’il y a plein de choses que tu ne fais plus avec ton corps. Et le yoga, finalement, c’est sympa, parce que les… tu amènes tes vertèbres et ton corps à des extensions que le quotidien te permet pas d’apporter. Je pense que c’est ça qui te fait halluciner quand tu commences le yoga, c’est que tu fais faire à ton corps des trucs un peu fou-fous, tu dis “ouille-ouille-ouille mais ça fait mal j’ai jamais fait ça!” tu vois? Et moi, j’ai eu l’idée, du coup, d’une discipline. Ce que je propose c’est quelque chose de massif, et les Rivieros vont rire, mais en même temps vous savez avec nous, avec vous, avec cette communauté, que une simple idée peut devenir tout un mouvement. C’est une discipline que j’ai décidé d’appeler l’Agamemna * rire de PATRICK * Ca fait un peu krav-maga etc. Non, non! Mais je suis très sérieux. Et de créer, je déclare créé, de facto, dans cette émission, la FIAM, la Fédération Internationale d’AgaMemna, et je propose à tous les Rivieros, sur une petite formation gratuite, de devenir thérapeuthe d’Agamemna. Parce que y a plein de médecines douces maintenant etc. Alors en quoi ça consiste, une séance d’Agamemna? C’est que je vous réunis tous les trois, et le seul but, c’est de faire une succession de poses, comme du vogueing, tu connais la danse? Tu fais une succession de poses. Tu dois faire une succession de poses, à la seule condition que chaque pose que tu as faite, c’est une position que tu n’as jamais faite dans ta vie.
PATRICK – C’est dur.
AURÉLIE – Ah parce qu’arriver à conceptualiser ce qu’on n’a jamais fait euh…
HENRY – Attends! Y a deux… J’ai fait deux branches à cette discipline, parce que j’ai réfléchi à ça: le Agamemna combiné, c’est-à-dire avec des choses que t’as jamais faites tu le sais d’avance, par exemple t’as jamais fait… Moi j’ai jamais fait * prend une pose *
AURÉLIE – Ah ouais?
HENRY – J’ai jamais… Mais… Dans quelle situation… alors je fais une tête d’australopithèque et je fais le signe du rock’n’roll avec mes deux mains…
AURÉLIE – Bin en concert où…
HENRY – JAMAIS! Jamais, jamais je l’ai fait en concert.
AURÉLIE – …tu te laisses porter…
HENRY – Je te le garantis. Attends, j’ai pas terminé, je vais jusqu’au bout.
AURÉLIE – Je sais pas…
HENRY – Donc combiné, c’est l’association de ces deux gestes, d’accord? Et le Agamemna unique, c’est-à-dire une position où ça dépend pas de la combinaison de deux gestes, c’est vraiment un truc que j’ai jamais fait de ma vie. Euh… J’ai jamais fait ça de ma vie * prend une pose a priori inédite pour lui *
AURÉLIE – Ca d’accord, oui, je veux bien croire.
HENRY – D’accord?
AURÉLIE – Enfin j’espère.
HENRY – Donc là je viens de porter mon poing vers l’autre côté de l’oreille et d’appliquer mon poing droit sous le thorax. J’ai jamais eu cette position de ma vie. Et donc… Et ce qui est génial, c’est que au plus tu progresses dans la discipline, au plus tu es en difficulté, parce que tu auras fait tous les gestes que ton corps était capable de produire. Et encore, ce qui est génial, c’est que quand t’as atteint un niveau intense d’Agamemna, c’est que tu… tout peut être dans les variations au millimètre de tes doigts etc. Le seul truc c’est que tu dois pas tricher avec toi-même, c’est-à-dire que c’est facile de tricher, de dire “Ah ça je l’ai jamais fait, jamais fait, jamais fait…” et de faire une succession de poses que tu as déjà faites. Alors l’Agamemna consiste à adopter une série de postures successives où chaque posture est une posture que tu n’as jamais eue dans ta vie.
AURÉLIE – Ok.
HENRY – Et ça va réveiller ton corps à des endroits complètement inédits pour lui: chaque pose…
AURÉLIE – Est-ce que ça lui fait du bien à ton corps? Est-ce que ça le déstabilise pas? Est-ce que, après, il a pas…
HENRY – Tant que tu la fais, tant que t’es capable de la faire et que t’es pas en souffrance etc. ça fait pas de mal à ton corps, il suffit pas… C’est pas la peine de se plier en deux pour faire un truc que t’as jamais fait. J’ai jamais fait * prend une pose * J’ai jamais fait ça. Bon là je fais beaucoup de grimaces quand je donne des exemples, mais y a plein de trucs très, très bêtes qu’on n’a jamais fait. J’ai jamais fait ça. * prend une pose visiblement amusante pour un oeil extérieur *
* PATRICK rit *
AURÉLIE – Les gens voient pas, c’est dommage.
HENRY – J’ai jamais mis mes deux index sur la paupière droite. Jamais. Tu comprends? Donc c’est… Qu’est-ce que t’en penses, de ça? C’est bien comme discipline?
PATRICK – Ouais, euh…
HENRY – Et attends! Et donc, que j’invite… On va créer une Fédération, et les Rivieros seront invités, comme des sortes de suggestions de recettes de cuisine, à envoyer en photo des postures jamais faites, pour que toi ça te fasse des idées pour tes séances, d’avoir des postures jamais faites en Agamemna.
PATRICK – Moi je pense quand même qu’il faut un sacré… enfin, une sacrée dose de mémorisation… Tous les gestes que t’as pas faits.
HENRY – C’est pour ça que la captation photographique est très importante.
AURÉLIE – Non mais parfois on a l’impression d’avoir jamais fait, ‘fin jamais fait un geste alors qu’on l’a déjà fait, il a pas tort, Patrick Patrick.
HENRY – Ca dépend. Là, le coup des deux…
AURÉLIE – Parce que, y a des situations…
HENRY – Le coup des deux index sur la paupière j’ai jamais fait.
PATRICK – Ouais mais est-ce que tu as fait ça là * prend une pose * ou ça, là * prend une pose similaire mais légèrement différente *, je sais pas ce que t’as fait… Moi je… Il me semble que je t’ai déjà vu le faire!
HENRY – J’aime bien l’idée qu’il y ait un arbitrage… ou qu’il y ait une mémoire…
PATRICK – Faudrait que le mec il ait, sur sa tablette, il ait toutes les photos…
HENRY – Mais c’est ça! C’est ça que je trouve génial!
AURÉLIE – Est-ce que c’est pas dangereux? Parce qu’après tu vas vouloir repousser les limites, une fois que t’auras fait ça et ça, tu voudras faire des choses incroyables.
HENRY – Mais c’est ça, moi je pense que…
PATRICK – Non mais attends, ce qui est super intéressant, c’est que justement, tu dis plus tu avances, plus ça va être super fin au niveau de ton jeu. Ca c’est vachement intéressant, ça.
HENRy – C’est-à-dire que même, au moment-même où tu prépares le mouvement, tu fais une infinité de mouvements que tu n’as pas faits, tu vois, aussi. Donc c‘est un travail personnel, c’est comme quand tu joues tout seul, quand tu fais une discipline seul, t’es pas là pour tricher avec toi-même. Tu dois vraiment sincèrement… Et même si tu l’as déjà fait par hasard, y a six ans, c’est pas gravissime. Mais faut pas le faire. Tu te dis “Ah merde peut-être je l’ai fait, bon c’est pas grave.” C’est comme quand tu triches un peu en courant, ou que tu t’arrêtes, parce que t’es fatigué, tu vois? Donc voilà. Moi je pense qu’il faut lancer cette discipline, et je voudrais que vous essayiez, chacun à votre tour, de faire une position…
AURÉLIE – Et c’est un questionnement sur la première fois, aussi. En fait.
HENRY – Oui! Et c’est de faire chaque jour, tu te rends compte si tu fais une séance d’Agamemna, tu fais, en l’espace d’une demi heure, je sais pas moi, euh… deux cent choses que tu n’avais jamais faites de ta vie.
PATRICK – Oui mais c’est super facile au début…
HENRY – Ouais! C’est ça, c’est…
PATRICK – Et plus tu avances, plus c’est dur.
AURÉLIE – Mais même là, moi je… j’aurais du mal à…
HENRY – Oh! Tu rigoles ou quoi?
PATRICK – Moi j’ai une idée, moi.
HENRY – Toi!?
AURÉLIE – J’ai pas d’idée… Hahaha!
HENRY – Attends, surtout toi qui… qui… je peux t’en donner mille!
PATRICK – Ca j’ai jamais fait ça de ma vie.
HENRY – T’es sûr? Même en soulevant un truc et tout?
PATRICK – Ouais, ouais, sûr.
HENRY – Attends je la prends en photo, je la mettrai sur la page de l’émission. * bruit d’appareil photo réflexe * D’accord. Oh elle est très belle en plus, la photo. Aurélie. Tu peux faire un combiné, c’est-à-dire une expression faciale et une position de, tu vois, de corps, qui n’ont rien à voir. Mais tu l’as fait dix mille fois, ça, Aurélie!
AURÉLIE – Tu crois? Ca?
HENRY – Mais ça c’est une danse indienne! Si tu fais des danses un peu comme ça, genre sur Alabina, tu fais ça dix mille fois.
PATRICK – Ah ouais, j’ai une idée! Regardez, ça j’ai jamais fait. * rires *
AURÉLIE – Non mais j’ai aucune idée de ce que j’ai jamais pu faire! Ca je l’ai déjà fait…
HENRY – Mais enfin! Mais je t’en montre dix mille! T’as jamais fait euh…
AURÉLIE – Ouais mais attends vous avez fait des trucs de bras croisés…
HENRY – Ca aussi tu l’as déjà fait.
AURÉLIE – Ouais.
HENRY – Mais t’as jamais fait ça.
PATRICK – Juste tes doigts.
HENRY – Tu vois? Tu vois en quoi c’est important que le maître te donne des conseils.
PATRICK – Oui, ça c’est pas mal, ça.
HENRY – Mais elle l’a déjà fait mille fois!
AURÉLIE – Non, je crois pas, non.
PATRICK – Ca c’est du combiné.
HENRY – Refais?
AURÉLIE – Bin j’ai déjà…
HENRY – Ah oui!
PATRICK – Bin oui, t’as pas vu…
HENRY – Aaaah! C’est génial! * applaudissements *
PATRICK – Bravo!
HENRY – On peut pas refaire les trucs, c’est vrai!
AURÉLIE – Bin ouais!
HENRY – Non mais t’as jamais fait euh… Pfff…
AURÉLIE – Non, non… Ouais bin ça c’est sûr que j’ai jamais fait * rire * Non, non, prends pas de photo! * HENRY rit *
PATRICK – Non mais juste tes doigts, les uns avec les autres. * bruit d’appareil photo * Euh attends, attends je vais, j’ai trouvé un truc.
AURÉLIE – Tu touches tous tes doigts d’un coup?
PATRICK – Ouais, mais, dans l’inverse… * HENRY rit *
HENRY – Ils essayent… Patrick essaie de toucher tous ses doigts…
AURÉLIE – Attends, et avec les jambes, on n’a pas essayé avec les jambes!
HENRY – Mais, non mais…
PATRICK – Non mais attends, y a plus de possibilités avec les doigts qu’avec les jambes.
HENRY – Et c’est un travail debout, en plus, hein! Donc tous les organes du corps peuvent être…
PATRICK – Ouais!
HENRY – Euh, par exemple, je refais la même position de mes deux index sur la paupière, mais en levant le genou!
PATRICK – Oui, oui.
AURÉLIE- Ah ou d’accord.
HENRY – En levant le genou. C’est du combiné, ça. Tu vois la différence entre l’unique et le combiné?
AURÉLIE – Ok bin c’est… C’est intéressant.
HENRY – Voilà. Et donc euh… Je vais créer un site internet, de la Fédération Internationale d’Agamemna, et on va essayer de s’échanger des bons plans de mouvements inédits.
AURÉLIE – Et forcément, ceux qui sont souples pourront faire plus de trucs, quoi.
HENRY – Bin les yogis…
AuRÉLIE – Oui.
HENRY – …vont faire des trucs de fous…
PATRICK – Mais non parce que c’est…
HENRY – Mais une fois qu’ils l’ont fait, c’est fini!
AURÉLIE – Ils vont se monter dessus, ils vont faire des pyramides et tout, non.
PATRICK – Non parce que je pense que…
HENRY – C’est individuel.
PATRICK – …la richesse du truc c’est d’aller jusqu’au bout de son propre geste à soi, tu vois? C’est pas d’imiter celui qui a fait un truc que t’es pas capable de faire.
HENRY – Et puis de toute façon le mec ou la fille peut pas crâner dix fois puisque, une fois qu’il l’a fait c’est fini.
PATRICK – Voilà. Et euh…
AURÉLIE – Ah y aura un top cinq des cinq meilleures figures, ou…?
HENRY – Mais bien sûr!
AURÉLIE – Ouais d’accord.
HENRY – Je ne sais pas comment on va les juger mais…
PATRICK – Et est-ce que tu as le droit de refaire un truc qu’un autre a fait ou c’est…
HENRY – Bin c’est ça l’intérêt, ce que je dis depuis tout à l’heure! L’intérêt c’est de poster des idées de photos, de positions…
AURÉLIE – Pour inspirer les autres.
HENRY – Et t’auras des annuaires d’Agamemna, c’est LÀ où je vais gagner du pognon, * PATRICK rit * c’est qu’on va vendre des annuaires…
PATRICK – Donc je vais tous vous niquer.
HENRY – …de dix milliards d’idées, de photos de positions que tu n’as jamais faites. C’est fastoche, c’est moins dangereux que le yoga, j’ai envie de dire. Parce que tu peux le faire sans entraînement. T’as pas besoin de te tordre les vertèbres ou de faire des trucs où sans un instructeur…
AURÉLIE – Et il s’appellera comment, ce catalogue? Tu sais pas encore?
HENRY – Les positions Agamemna, Volume 1, Volume 2, Volume 3… Postures. J’aime bien aussi la notion de poses Agamemna. Poses Volume 1. Voilà. La référence. Un gros livre avec une photo en noir et blanc de mecs qui font n’importe quoi, et à l’intérieur des photos très sérieuses où le mec… * prend une pose * * rire de PATRICK * Mais tu vois! C’est vraiment dans la finesse de… * rires *
PATRICK – Le truc, que ça quoi. Avec le truc de super riche, quand tu fais comme ça quoi.
HENRY – Mais oui, ce qui est beau c’est la finesse au moindre millimètre de variation du mouvement. Je trouve que c’est une belle métaphore aussi de la vie, de cette capacité à vivre la tête à l’envers. Et je pense que mentalement, ce que j’ai réussi mentalement j’ai regretté de pas savoir le faire physiquement, c’est-à-dire que mentalement je pense que je me challenge beaucoup à faire des choses différentes tout le temps etc. Et ce que j’aimerais, je serai vraiment complet quand j’arriverai à physiquement me… être plus fier de ce que je fais, quoi, tu vois? De vivre plus souvent la tête à l’envers. Donc moi je trouve que c’est une belle leçon de vie. Quoi que vous fassiez, essayez de passer la tête à l’envers. C’est une métaphore. Ou pas! C’est comme, gamin tu te permets des positions hallucinantes que tu ne t’autorises pas adulte. Quand tu lis, gamin, à l’envers sur un canapé, tu vois comment les gamins sont capables de regarder la télé ou de bouquiner à l’envers, plié le long du coussin. Ou les chats! Qui sont des animaux complètement libres dans leur tête quoi. Les chats ils prennent des positions improbables!
PATRICK – C’est beau.
AURÉLIE – Oui.
* applaudissements *
* interlude musical *
HENRY – La dernière fois sur Twitter on a bien rigolé avec Patrick parce qu’on imaginait, c’était au moment où Thomas Pesquet revenait de la Station Spatiale Internationale, et avec deux-trois Twittos, dont Clément, on a déliré sur le fait qu’on fasse des canulars à Pesquet, au moment où il revient. Le premier truc c’était quoi? Le premier truc? Euh…
PATRICK – Euh… Que… que… Bin c’est toi qui l’a lancé, qu’en fait il était pas parti…
HENRY – Ah oui, oui, oui! Que personne le croie. Que personne croie qu’il soit parti, ce qui est horrible! Parce que le mec, il a passé quand même je sais pas combien, trois mois, quatre mois sur le truc, de faire “Naaaan, mais… T’es pas parti, en vrai.” C’est horrible! Si personne te croit, qu’est-ce que tu vas faire? Tu peux rien faire. Alors après toi t’as dit…
PATRICK – Non. C’est pas moi. Moi j’ai renchéri deux-trois fois…
HENRY – Après Clément, oui, essayait de dire que tout le monde est gaucher, que tout le monde fasse semblant d’être gaucher, et qu’en fait il met des mois à s’en rendre compte. Combien de mois il faudrait pour Pesquet de réaliser que tout le monde est devenu gaucher? C’est, à mon avis je peux passer une vie sans m’en rendre compte, moi, perso. Je regarde pas ce genre de détail chez les gens.
AURÉLIE – Moi aussi c’est pareil je regarde pas les…
PATRICK – Moi je m’en rends compte.
HENRY – Et Patrick alors, ça se voyait plus, c’était encore plus drôle, c’est…
PATRICK – Non, non! C’est toi qui a renchéri après, tu as dit “On enlevait toutes les vaches de la Terre.”
HENRY – Ah oui! * rires * Tu retires toutes les vaches de la Terre, et tu vois combien de temps il lui faut… Mais n’empêche, ça peut durer aussi des années, hein!
PATRICK – Ca, ça peut durer plus longtemps que les gauchers à mon avis.
HENRY – Non, plus longtemps, non.
PATRICK – Eh si parce que tu as plus à faire à des gens qui écrivent qu’à rencontrer des vaches.
AURÉLIE – Tu vois plus souvent des gens que des vaches, donc…
HENRY – Ouais mais il suffit qu’il aille une fois en Normandie, c’est mort! Tu vois pas une vache dans les prés, euh…
PATRICK – Même une fois mais…
HENRY – Ca dépend si les gens sont complices ou pas. Si les gens, en plus, on le droit de mentir, là ouais, ça peut durer des années. Genre “Y a pas de vaches? Y a plus de vaches?” “Non, nooon, elles se reposent, on les a…”
* rires *
PATRICK – On les a… elles font des petits repos. * HENRY rit aux éclats *
HENRY – Le mec complètement méchant: “Non, non, on est allé les… on est allé leur faire dire deux-trois…” * PATRICK rit *
PATRICK – Et le pire c’est qu’il n’y a aucun but…
HENRY – * rire * Oui!
PATRICK – …personnel pour celui qui fait la blague.
HENRY – Aucun autre but que la méchanceté pure. * rires * “Non, non, on est allé les… les a… leur faire un petit traitement.” Et toi après t’as proposé que toutes les marques changent à une lettre de différence.
PATRICK – Ouais. Mais c’est un autre jeu.
AURÉLIE – Ah ça c’est pas mal! Parce que ça il est obligé de s’en rendre compte, tout de suite.
HENRY – * en riant * Oui!
PATRICK – Oui, mais, voilà. Mais comme tout le monde le fait très sérieusement…
AURÉLIE – Alors Nike s’appelerait Nuke…
HENRY – Ouais, exactement! Le mec il l’accueillerait avec un truc Adidap. Et la première fois il dit “Ah bah c’est un faux pull.” Tu sais, un truc que t’as à Vintimille et tout, et puis la voiture qui l’attend: Penault, quoi, tu vois?
PATRICK – Ouais. Parce que c’est un autre jeu. Parce que vous, c’était jusqu’à où il va savoir que c’est une blague?
HENRY – Ouais là c’est tout de suite le…
PATRICK – Alors que là, tout de suite il “Putain mais…” * rires * “Y a un truc dans mon cerveau qui a déconné?”
AURÉLIE – Ouais là tu peux lui faire croire en lui disant “Mais ça s’est toujours appelé Penault en fait!”.
HENRY – Ouais, ouais, c’est… “Regardez, les archives…” Tu vois des vieilles photos d’usines Penault que t’as fait sur Photoshop! * rires *
PATRICK – Mais oui mais ça coûte super cher, toutes les voitures Renault…
HENRY – Tous les bâtiments! À Paris, y a tout!
PATRICK – Ouais.
AURÉLIE – Ou voir tout le monde a changé de prénom aussi.
HENRY – Ah ouais!
AURÉLIE – T’imagines?
PATRICK – Ah oui! Ca aussi.
HENRY – Ca c’est très… ouais, c’est le bon truc ça… Ah ouais, tous les prénoms. Là le mec il… Je pense qu’un scientifique comme Pesquet, il se fait ausculter par un médecin quoi. Il dit…
AURÉLIE – Ouais.
HENRY – “Tout… j’ai pas les mêmes prénoms en tête quoi.” Ou alors, tout le monde parle et fait “ééééoooooon” à la fin. * rires * Le gars il peut devenir vraiment fou! “Bienvenu, vraiment, bienvenu de retour sur la Terrééééoooooon. “ * rires * “Ca va mon chériééééoooooon?”
PATRICK – En fait, il faut une concordance mondiale…
HENRY – Ah oui, oui, c’est vraiment, pendant qu’il est en haut, on coupe ses micros et tout ça, et on fait une réunion mais, retransmise dans toutes les télévisions du monde…
AURÉLIE – Là c’est un gros coup!
PATRICK – Mais dans toutes les langues?
HENRY – Ouais, ouais! “Bonjour Mesdames et Messieurs, nous vous appelons parce que nous voulons faire une farce à Thomas Pesquet.” Et partout, en Italie, et tout ça “E buongiorno, Nanana Pesquetti, nanana nana…” et “… with Thomas Pesquet…” Et tout le monde… Tout le monde se met d’accord. Il arrive, et…
PATRICK – Et c’est le mec le centre du monde, beaucoup plus que Trump ou…
HENRY – Truman Show, ouais, ouais. C’est ça. Et y a des gens qui le filment vingt-quatre sur vingt-quatre pour voir sa réaction.
AURÉLIE – C’est trop tard maintenant.
HENRY – Euh ouais mais il reste deux Russes. Il reste deux Russes.
PATRICK – Ah ouais…
HENRY – “Doubrejinééééoooooon.” * rires * “Ravachééééoooooon.” Mais moi, tu te rappelles avec Patrick, on avait un copain qui s’appelait Oussam… Non, c’était à toi ou à Oussam qu’on avait fait la blague? De Barry White? On avait fait, on avait dit…
PATRICK – * rire * C’est à moi.
HENRY – Ah ouais on avait mis tout le monde au courant, on avait mis dix-quinze copains, et on devait tous dire à Patrick que, il avait la coiffure de Barry White. Alors qu’il n’avait pas du tout la coiffure de Barry White, il avait une coiffure comme maintenant, mais on voulait voir à quel point, à un moment donné, il allait croire. Le seul problème c’est que je crois que tu ne connaissais pas trop sa coiffure à l’époque, mais…
PATRICK – Mais ouais! Je…
HENRY – Et donc, je le vois le matin, et je fais “Salut… Oh putain! Tu t’es fait la coiffure de Barry White?” Et après je pars. Et il a fait “Oh non…” Et après, Oussam il voit Patrick et “Ohalala! Barry White! Ca va ou quoi?” Et tu vois, le mec, il se pose des questions et tout. Mais si tout le monde te le dit tout le temps, c’est comme ça que…
PATRICK – Ouais mais aujourd’hui, t’as ton téléphone, tu mets Barry White, image, machin…
HENRY – Ah ouais, ouais, ouais. Ouais mais c’est encore pire! Parce que si tout le monde te dit…
PATRICK – Oui mais non, non. À cet âge-là, tu attendais le soir pour vérifier quelque part…
HENRY – Ah oui! Mais même où? Comment tu fais?
PATRICK – Mais je sais pas, à la télé…
HENRY – Si t’as pas de disque de Barry White chez toi, comment tu faisais? C’est ouf hein?
PATRICK – C’est vrai.
AURÉLIE – Mais ça avait donné quoi, du coup? T’avais vraiment cru?
PATRICK – Non…
HENRY – Mais il ne connaissait pas.
PATRICK – Non.
HENRY – C’était nul parce que…
AURÉLIE – Oui * rire *.
HENRY – Non mais c’est ouf! On réalise pas. En quatre-vingt-six, tu rentres chez toi, tu dois voir à quoi ressemble Barry White.
PATRICK – Ouais.
HENRY – Comment tu fais? C’est dingue. On réalise pas, quoi.
PATRICK – C’est vrai.
HENRY – Et nous on a connu les deux, on a connu les deux. Je pense que ça fait une force plus qu’une faiblesse, quoi.
PATRICK – Bien sûr!
HENRY – Les millenials qui sont tout fiers de connaître les trucs depuis qu’ils sont nés…
PATRICK – C’est ça.
HENRY – Nous c’est encore pire, parce qu’on est les pionniers, on avait la machette, on a coupé la…
AURÉLIE – Ouais mais t’avais pas cette facilité-là, donc t’engrengeais peut-être encore plus en te disant “Il faut que je sache, parce que l’encyclopédie c’est moi, en fait.”
HENRY – Ca j’en suis sûr. Ca j’en suis sûr que… on a pris plus goût à la mémorisation, sauf moi qui ai des problèmes de mémoire, mais oui, je pense que les gens ont développé le disque dur et plus tardivement la RAM, la mémoire RAM quoi, la mémoire vive, de savoir… Et puis l’orientation, la rapidité d’accès à l’information, et tout quoi. Mais c’est ouf ouais! L’accès à l’information, même tu voulais écouter un artiste, tu voulais te passionner pour un artiste, écouter tous ses disques… J’en avais parlé dans un Riviera Détente hein! T’allais à la médiathèque! Moi je me rappelle! Quand j’ai découvert Cassavates, je voulais absolument tout voir, j’ai fait chier, j’allais à la médiathèque de Noailles à Cannes, et j’attendais que la VHS soit dispo si y avait un autre connard qui l’avait empruntée, et j’allais la regarder…
AURÉLIE – Et toi c’est quoi ton film préféré de…?
HENRY – Oooh! Rho putain. Je les aime vraiment tous. Je crois que, quand même, si j’en avait qu’un à regarder, ce serait Une femme sous influence.
AURÉLIE – Magnifique, ouais.
HENRY – Euh… Husbands en deuxième et…
AURÉLIE – Ah ouais!
HENRY – Love Streams, le dernier que j’ai vraiment adoré, où son chien se transforme en son meilleur ami…
AURÉLIE – Et quand elle ramène tous les animaux, là, dans le… C’est dans celui-là? C’est dans Love Streams qu’elle ramène tout d’un coup plein d’animaux dans leur appart? Parce que lui, et son frère est super triste?
HENRY – Oui. Voilà.
AURÉLIE – Et à un moment, tu te rappelles pas? Elle vient avec plein, des chevaux nains, etc.
HENRY – Non ça, ça me dit rien, ça fait longtemps que j’ai pas vu.
AURÉLIE – C’est incroyable, là, elle est magnifique.
HENRY – Moi je me rappelle d’une scène où son chien se transforme en homme, et ça m’avait vachement touché quoi. Mais Une Femme sous influence c’est un…
AURÉLIE – Sublime!
HENRY – Extraordinaire.
AURÉLIE – Mais Husbands est vachement troublant aussi.
HENRY – Ooh! Moi c’est une image du bonheur entre amis qui m’a… quand tu vois les photos de tournage…
AURÉLIE – Entre mecs hein!
HENRY – Oui, oui, entre mecs. Quand tu vois les photos de tournage de Gazzara, Peter Falk et Cassavetes, moi c’est une image de la virilité et du bonheur… Moi ça m’a toujours fait rêver. Bref. ‘fin voilà, la ??? c’est plus dur sans Inter… avec… sans Internet.
* interlude musical *
HENRY – On arrive à la fin de notre épisode Riviera Détente numéro vingt-huit! Bravo! * applaudissements * Alors Aurélie, est-ce que t’as… est-ce que ton baptême de Riviera s’est bien passé?
AURÉLIE – Ah j’ai beaucoup aimé, oui.
HENRY – Est-ce que tu es contente?
AURÉLIE – Très.
HENRY – Est-ce que maintenant tu écouteras l’émission? * rires *
AURÉLIE – J’écoutais déjà!
HENRY – * chuchotant * C’est pas grave, ça reste entre nous. * normal * Ca va mon Patrick?
PATRICK – Super.
HENRY – T’as été bien reçu?
PATRICK – Génial.
HENRY – Est-ce que tu reviendras?
PATRICK – Ouais je suis chez moi, un peu.
HENRY – Ouais, t’es chez toi, sauf que tu viens une fois par mois, c’est bizarre pour quelqu’un qui est chez lui. * PATRICK rit * Quand est-ce que tu reviens? * rire * Putain…
PATRICK – J’ai toujours été une fois par mois ici.
HENRY – Non mais arrête de dire des conneries. Comment… Par quel miracle on a deux émissions par mois avec toi avant, en ne venant une fois par mois?
PATRICK – C’est les vacances!
HENRY – Pffff! N’importe quoi! * rire * Alors les Rivieros j’ai plein de messages! Euh premier message euh… on est au top partout, sauf en avis iTunes. On n’a pas assez d’avis iTunes, et ça c’est super important pour une chose: le classement iTunes. Alors j’aimerais que tous les Rivieros qui aiment l’émission, vous savez que l’émission est gratuite, y a pas de Patréon, y a pas de * prend un accent américain * crowdfunding, c’est gratuit c’est le produit c’est vous le produit. Donc vous allez laisser un avis sur iTunes. Et laisser un avis sur iTunes, c’est pas compliqué du tout, Patrick. Est-ce que tu peux nous expliquer comment on laisse un avis sur iTunes?
PATRICK – Très bien.
HENRY – Alors, vas-y.
PATRICK – Alors, vous allez sur iTunes point com…
HENRY – Ouais… Pour l’instant, tout est incorrect.
PATRICK – Vous cliquez sur la petite loupe, pour chercher Riviera Détente.
HENRY – Ouais…
PATRICK – Une fois que vous êtes sur la page de Riviera Détente, vous faites un petit coeur avec votre souris. * HENRY rit * Vous dessinez au maximum le plus grand coeur que vous pouvez.
HENRY – * rire * Voilà. Comme ça on laisse un avis. Voilà. Si vous êtes pas sûrs à cent pourcent de ces conseils-là, allez voir sur iTunes, y a marqué… Y a aussi un bouton plus simple, qui est marqué “Donnez votre avis” et en fait, pour des raisons un petit peu débiles, c’est énormément pris en compte dans les classements, et c’est important pour nous, qui n’avons pas de financement ou de moyen d’avoir un super classement. Sinon, qu’est-ce que je vous conseille? Je vous conseille d’écouter le Spoiler Arrière où on commence un SAS, avec Raphaël Cadum, Clément, on va avoir Bertrand, et c’est très, très drôle, on s’est vraiment marré, on n’avait jamais lu de SAS de notre vie. Sinon y a notre série estivale Spécial Rivieros. * applaudissements * Et sinon, si vous voulez une lecture d’été, j’ai sorti une ancienne nouvelle, une ancienne nouvelle qui s’appelle Le Meilleur Chef au Monde, et elle est sur Amazon! Vous l’avez en Kindle, vous l’avez en papier, et euh voilà, bin, si vous voulez lire une nouvelle, ça parle de bouffe, ça parle d’érotisme, c’est un peu cul, un peu fantastique, je pense que ça peut vous distraire. Y a pas beaucoup de pages et le livre est très cher. C’est… c’est le meilleur slogan que j’ai trouvé. * rire * En tout cas, voilà. Y a beaucoup de Rivieros qui… qui se le sont procuré en Kindle et qui ont l’air content, donc n’hésitez pas, et puis, ça pourra me donner d’autres envies, si j’ai, par exemple, la suite de La Guerre du Goût à sortir, eh bien de passer par ce système. Merci Patrick! Merci Aurélie! On te retrouve…
AURÉLIE – Merci Henry!
HENRY – On te retrouve sur la première chaîne d’info. Tu vas travailler en juillet et en août, Aurélie?
AURÉLIE – Ouais.
HENRY – Ohlala… C’est quoi comme… Combien d’heures en fait? Par jour?
AURÉLIE – Euh, à partir du moment où j’arrive euh… je réfléchis, ça fait à peu près huit heures. Huit-neuf heures.
HENRY – Ah on te voit à l’antenne pendant huit heures?
AURÉLIE – Non! Non, non.
HENRY – Ah.
AURÉLIE – Quand tu m’as demandé l’amplitude j’ai cru que c’était à partir du moment où on arrive.
HENRY – D’accord. On va te voir… On te voit combien de temps par jour à l’écran alors en juillet et en août?
AURÉLIE – Ah, trois à quatre heures, ça dépend.
HENRY – Oh c’est super. Voilà, bin les Rivieros… Les Rivieros s’assemblent. Tu vas voir l’accueil et l’amour. Déjà, déjà je pense que quand on est exposé on en reçoit beaucoup. Mais alors là, tu vas voir. Trois étoiles. Quatre étoiles. Comme un Riva qui file tout droit, qui part des côtes d’Antibes pour aller droit vers l’Italie, avec à bord Marcello Mastroianni, Serge Gainsbourg, et Patrick Patrick, en train de mâchonner une magnifique araignée, pleine de poils, et pleine d’espoir. Salut les Rivieros.
* musique *
* fin *