Riviera Détente

Riviera Détente #2 et #3 – Croûte de likes

C'est vraiment un truc de petit jeune, avoir des projets.
Henry Michel

Une émission 100% détente, avec pour invité spécial Bertrand Delgoff.
On y parle de l’effet des alcools sur l’humour, de « Lulu le Rouquin » (le grand-père d’Henry Michel), de topless sur la plage, de Cathy et David Guetta, et de dilatation de membrane. Un Carnet Loisirs sur le thème de la saucisse et des délires de blancs, et une séance de méditation qui fera date.

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Bertrand : Riviera Détente, avec … Henri Michel. Je suis … Bertrand D***, en direct … de la Lambda Cave.

Henri : Riviera Détente : la Côte d’Azur se chauffe doucement au soleil d’hiver, la mer prend des couleurs turquoises et vient lécher les digues en roche où toi dans ton petit anorak tu attends, tu attends celui que tu aimes. Il arrive en chapi, il est beau, il sent la Cologne, il s’approche de toi, sa peau est fraîche, vous vous embrassez puis vous vous tenez la main pour marcher ensemble. Vos membranes se dilatent de bonheur. C’est l’amour dans la Riviera, c’est l’amour dans vos oreilles, et nous avons un invité spécial ce soir : c’est Bertrand. Ca va Bertrand ?

Bertrand : Ca va très bien.

Henri : Et alors y’a un petit problème on arrête tout de suite Bertrand parce que y’a un truc que je comprends pas : l’émission a à peine commencé et j’ai l’impression que tu as les membranes déjà dans un état de dilatation extrême.

Bertrand : Je suis … je suis une dilatation.

Henri : On annule l’émission ! On commence tu es déjà dans une dilatation qui dépasse les records de Riviera Détente ce n’est pas possible.

Bertrand : Et en même temps y’a déjà eu un numéro.

Henri : Y’a eu deux numéros !

Bertrand : Deux numéros.

Henri : Enfin, un numéro deux …

Bertrand : Tu vas galérer jusqu’au bout avec cette notation. Nan c’est le zéro mais en fait non.

Henri : Je trouvais ça très humble de commencer avec un numéro zéro.

Bertrand : Ouais ouais, et en fait à chaque fois tu dis « non ».

Henri : Et en fait ça a bien marché j’ai dit « on va le garder » et du coup y’a un décalage de numéro. Bah comme tu as les membranes dilatées …

Bertrand : Complètement.

Henri : … je déclare l’émission annulée. Et on relance le générique pour l’émission numéro .. euh alors attends, là c’est la troisième émission, c’est l’émission deux, donc l’émission deux est annulée pour cause de dilatation de membrane.

Bertrand : Bonsoir.

Henri : Bonsoir à tous, à la prochaine !

Bertrand : Riviera Détente, avec … Henri Michel. Je suis … Bertrand Degove, en direct … de la Lambda Cave.

Henri : Riviera Détente : la Côte d’Azur se chauffe doucement au soleil d’hiver, bla bla bla sur la digue se roulent des pelles, c’est l’amour, il fait beau. C’est triste et beau la mer pendant l’hiver sur la Riviera. Mais ici la chaleur est partout, les cigales sont en train de dormir dans de petits cocons de mucus et vont se réveiller au printemps. Et je suis avec Bertrand, ça va Bertrand ?

Bertrand : Ca va très bien.

Henri : Est-ce que tu fais moins le malin au niveau des membranes ou on annule l’émission ? Là ça m’arrangerait c’est du coup … on est sur l’émission numéro quatre … et c’est le numéro quatre.

Bertrand : Deux bis.

Henri : Nan, enfin c’est la troisième émission, c’est le numéro trois et il y avait une émission annulée donc ça nous fait la troisième émission donc c’est parfait.

Bertrand : C’est parfait.

Henri : Alors tu es en vacances ici ?

Bertrand : Tout-à-fait. Je suis en vacances …

Henri : Donc tu vis littéralement dans la Lambda Cave ?

Bertrand : Oui, exactement, j’ai …

Henri : On vient de réveillonner ensemble, on a peut-être quelques jours de retards par rapport au planning, j’essaye d’être discipliné t’as vu pour Riviera Détente. Depuis le début on est sur une émission tous les quinze jours.

Bertrand : Ouais c’est pas mal.

Henri : Et puis je peux vous dire que le travail que ça demande … quinze jours c’est pas de trop. [quelque chose] Quinze jours c’est pas de trop. Euh Bertrand on est à quoi là ? Au est au vin rouge ?

Bertrand : On est au vin rouge, tout-à-fait, alors …

Henri : On est au petit vin rouge.

Bertrand : Alors c’est un producteur qui travaille très bien.

Henri : Alors sers-moi parce que j’en ai plus et qu’on va en profiter pour euh …

Bertrand : Alors je vais essayer de pas en mettre sur l’ordinateur.

Henri : On a des bruitages fantastiques de vin rouge qui descend.

Bertrand : Voilà. C’est un Gamay d’Ardèche.

Henri : Alors avec Patrick la dernière fois on était aussi au vin rouge mais j’ai testé le champagne pendant quelques temps parce que je sais pas si je t’ai raconté mais j’ai trouvé une caisse de champagne dans la cave.

Bertrand : Comme ça.

Henri : Et euh … Un truc qu’on m’avait offert au boulot il y a quelques années et que j’ai laissé dormir. J’ai fait du coup plein plein d’émissions au champagne. Enfin, plein d’émissions, de twitchs, Player Lambda, de trucs comme ça – enfin, de Player Lambda c’est pas comme si y’avait d’émission – de twitchs au champagne. Et j’ai noté que suivant l’alcool que tu consommais ton type d’humour et ton attitude étaient différents.

Bertrand : Oui.

Henri : Je sais pas si t’as remarqué ça ?

Bertrand : Si si, si si.

Henri : Ah, c’est bien. Alors j’ai pris des notes et j’ai noté en fait tout ce que j’avais en fonction de l’alcool comment je suis rigolo ou pas rigolo ou machin. Alors champagne, c’est avec le champagne que j’ai eu cet effet parce que la dernière fois que j’ai fait un twitch j’ai prévenu d’avance, j’ai dit « faites gaffe » parce que le champagne je suis très tonique au début et après je suis d’une tristesse lamentable.

Bertrand : Ca commence … en fait ça commence fort et après y’a une …

Henri : Ouais, c’est vraiment des courbes. Alors le champagne j’ai marqué vif et acéré au début, plutôt décontract’, spirituel, descente complètement dark, gravité dans la descente, masque facial et stupéfaction. Tu vois « masque facial » c’est t’as le visage un peu paralysé et t’es tout le temps stupéfait et du coup t’as l’air super triste. Exemple : Nabila, j’ai marqué. Quand t’es bourré. Alors ensuite : ponch. Alors ponch j’ai marqué au début t’es rigolard, communicatif, termine en bas du front désarticulation et un peu salace.

Bertrand : Exemple ?

Henri : Joeystarr ! Mais c’est vrai hein ! Et le ponch j’ai un début très explosif, et j’avais fait un twitch cet été au ponch : le début était très drôle et à la fin tu n’arrives plus à articuler; le ponch. Alors pastis : j’ai marqué rigolard, communicatif, termine en bas du front aussi et dans les extrêmes. C’est-à-dire que tu fais tout de manière extrême. J’ai pas d’exemple.

Bertrand : T’as pas d’exemple ?

Henri : Charles Pasqua, je sais pas moi, on a beaucoup d’exemples dans la région quand même au pastis.

Bertrand : Ouais.

Henri : Gin ! Alors je connais moins de gin que toi je crois parce que le gin, t’aimes beaucoup le gin.

Bertrand : Oui, enfin, pas plus que ça.

Henri : Nan nan si si, je crois que …

Bertrand : Si si, effectivement je suis un spécialiste mondial.

Henri : J’ai marqué joyeux et intrépide au début du gin, grosse barre nasale et indécence en fin.

Bertrand : Assez souvent dans tes trucs y’a une indécence sur la fin.

Henri : Nan !

Bertrand : Ca s’appelle être bourré.

Henri : Nan nan y’a … le champagne je suis dark, stupéfait et dark pour le champagne.

Bertrand : En effet.

Henri : Pastis : extrême, et indécent pour le gin. Vodka alors ! Très intéressant la vodka, d’ailleurs on en a.

Bertrand : Ouais.

Henri : Vif et acéré, assez drôle au début, termine en perte de contrôle. Exemple : Dan Harmon. Alors lui, il boit que de la vodka, et la perte de contrôle est totale. Bon c’est désinhibition et tout ça, mais c’est pas tout-à-fait comme l’indécence : tu peux perdre le contrôle en étant super pudique.

Bertrand : Ouais.

Henri : Tu peux te … je sais pas … perte de contrôle totale quoi. Tu contrôles plus ce que tu dis, ce que tu fais, à la vodka.

Bertrand : Ouais.

Henri : Vin rosé.

Bertrand : Ah.

Henri : Trop de dossiers sur le vin rosé. Rigolard, bavard, plutôt acéré, termine souvent en stupéfaction et masque facial, comme le champagne, c’est drôle.

Bertrand : Donc le vin rosé et le champagne finalement …

Henri : Ouais bah c’est des cousins de toute façon un peu. Et euh … vin blanc : rigolard, acéré, perte rapide d’articulation. Beaucoup plus rapide dans la pente, c’est drôle hein ? Bah si bois deux verres de blanc je vais être désarticulé plus rapidement que deux verres de rouge.

Bertrand : Ah ouais ? Mais pas que deux verres de vodka par exemple ?

Henri : Ah beh si, vodka j’ai mis … Nan, nan nan, pas vodka, j’ai mis …

Bertrand : Alors que vodka t’as une élocution parfaite ?

Henri : Oui !

Bertrand : Jusqu’au bout ?

Henri : Oui !

Bertrand : Alors t’es complètement fou, mais tu parles hyper limpide.

Henri : et enfin vin rouge c’est le meilleur compromis parce que j’ai marqué : rigolard, vif et acéré, comme on est actuellement, ça envoie, termine en décroissance dans l’articulation mais c’est régulier.

Bertrand : Ouais.

Henri : C’est-à-dire tu perds une syllabe toutes les dix minutes.

Bertrand : Faut pas faire une émission trop longue, mais en même temps les gens t’accompagnent donc ils s’en rendent pas compte à la fin, c’est pas un truc qui tombe.

Henri : La drôlerie : décroissant dans l’articulation et la drôlerie, mais permet des moments de grâce.

Bertrand : Ouais.

Henri : C’est-à-dire tu peux taper des lucarnes.

Bertrand : Une fulgurance à un moment sur la fin.

Henri : Ouais Ouais. Tu trouves pas que …

Bertrand : T’es obligé de garder les gens jusqu’au bout quoi.

Henri : Qu’est-ce que t’en penses de tout ça ? Est-ce que t’es …

Bertrand : Alors moi c’est plus sur la … alors je sais puisque je ne fais pas de twitch et de direct humoristique …

Henri : Mais sur l’humour en général ?

Bertrand : En revanche je l’ai fais … je me suis rendu compte de … on faisait des soirées quand on était étudiant, avec des partenaires qui nous filaient de la picole gratos grosso modo.

Henri : Ouais ouais.

Bertrand : Et en fonction de la soirée, c’était le pot Beaujolais, le truc offert par Ricard ou le pot bière je-sais-pas-quoi, c’était pas du tout les mêmes soirées.

Henri : Ah ouais.

Bertrand : C’est-à-dire que alors le pot Beaujolais … ça se termine en baston. C’est-à-dire high kick, violent quoi ! Le pot à la bière bizarrement les gens à la fin c’était un peu tristoune, ça pleurait, c’est machin … des tentatives de suicide dans les coins.

Henri : Ah ouais ?

Bertrand : Et le Ricard, le Ricard les gens étaient fous !

Henri : Ah ouais ouais.

Bertrand : Le Ricard c’est violent.

Henri : Ah ouais.

Bertrand : Enfin tu vois c’est …

Henri : Ah ouais ouais.

Bertrand : Et vraiment on voyait, même nous on organisait un peu les soirées on faisait attention en fonction de la typologie, enfin de l’alcool que tu servais.

Henri : AH ouais.

Bertrand : Tu savais exactement comment ça allait se finir.

Henri : Et toi sur une soirée y’a un alcool que tu préfères prendre parce que tu sais que tu seras plus intéressant que sur un autre alcool ?

Bertrand : Plus intéressant ?

Henri : Mais pas que … tu seras plus dans le contrôle.

Bertrand : Nan.

Henri : Nan, tu fais pas gaffe ?

Bertrand : Euuuh …

Henri : Enfin, pas dans le contrôle, au contraire, mais dans le « ça je sais gérer ».

Bertrand : Ouais plutôt vin rouge, à ce moment-là.

Henri : Ouais, ouais.

Bertrand : Si je devais être sûr de tenir la soirée.

Henri : Et il y a un alcool qui te change le plus ?

Bertrand : C’est le whisky.

Henri : Ah oui !

Bertrand : Mais en même temps j’adore ça ! Mais je deviens fou, à la fin. Et je sais que je deviens, ouais ouais … Je pense que ça rend fou le whisky, tout simplement. Mais … nan mais c’est vrai : les soirées où je ne me souviens vraiment plus de rien, ou le truc où j’ai fait vraiment n’importe quoi, tout oublié, en général c’était pas mal lié au whisky. Et en même temps j’adore ça !

Henri : Moi les soirées où j’ai fait le pire truc … c’est un peu trop tôt dans la saison de Riviera Détente pour que je raconte les trucs les plus dingues … soirée étudiant, des plans très compliqués, c’était au pastis, c’était au pastis.

Bertrand : Ouais.

Henri : Pastis, c’est tous les conflits au fusil à pompe dans la région et tout, ça démarre …

Bertrand : C’est lié au pastis.

Henri : Ca démarre trois heures avant par « Allez, un petit pastis ? ».

Bertrand : Ca commence par un truc hyper sympa, un truc entre voisins « Mais enfin vous allez pas rester tout seul, c’est dommage, venez ! ».

Henri : On pourrait faire une série comme ça où t’as une situation de fin, et avant t’as une ellipse, c’est juste la contrainte artistique c’est que l’ellipse c’est juste une phrase. Tu vois ?

Bertrand : Ouais ouais.

Henri : « Je te sers un petit pastis ? ».

Bertrand : Et puis à la fin t’as le mec.

Henri : Ou alors « Faut que je te parle », tu vois ? Et le dénouement à chaque fois c’est qu’une phrase. Euh je sais pas moi … « Alors ce test de grossesse ? ». Tu vois ? Tu vois que des trucs … « On a crevé », avec une situation chaotique au début, et un truc à la fin. Ca y est : brief, reco, Powerpoint, …

Bertrand : Tac !

Henri : Tchac tchac ! Alors …

Bertrand : Hop, ça tombe !

Henri : Pour les personnes qui connaissent pas Bertrand : c’est mon ami, et c’est aussi une personne qui m’a accompagné quand … dans mes grands moments 2011-2012 quand je faisais des trucs.

Bertrand : La grande époque !

Henri : Il a produit des trucs pour moi, on a fait les Craypions ensemble, on a fêté des trucs à Cannes et voilà c’est pour ça on fait des reco maintenant qu’on a des idées, un Powerpoint …

Bertrand : On les note.

Henri : Un petit Powerpoint ! Et hop c’est parti !

Bertrand : Hop là !

Henri : Envoyé à deux-trois chaînes.

Bertrand : [quelque chose] diffusable.

Henri : Sans réponse, ni mail, et hop ! c’est parti pour un autre !

Bertrand : On le met dans le dossier Projets de la DropBox.

Henri : Alors dans DropBox j’ai un truc qui s’appelle « La Direction » avec Bertrand.

Bertrand : Ah bon ?

Henri : Alors dedans y’a même des trucs dont je t’ai pas encore parlé, tu vois ?

Bertrand : Moi je m’étais dit que pendant ces jours-ci on pouvait se faire : un jour un projet. Bon alors ça qu’est-ce qu’on fait, où est-ce qu’on en est, est-ce qu’on le jette à la poubelle, est-ce que … ?

Henri : Ouais mais c’est vraiment un truc de petit jeune …

Bertrand : Et puis finalement j’ai dormi toute la journée.

Henri : C’est vraiment un truc de petit jeune avoir des projets. Avec la maturité …

Bertrand : Tu les étouffes …

Henri : Tu les étouffes ouais.

Bertrand : Ca ne marchera jamais.

Henri : Je vais reprendre un verre. Mais là l’important c’est de faire. Ca sert plus à rien de parler, ça sert plus de demander de l’argent des chaînes, elles ont plus de chaînes pour les gens comme moi. C’est pas grave, on fait Twitch et je vais tout construire, je vais construire TF1 ici.

Bertrand : Ouais.

Henri : Déjà, déjà ça ressemble …

Bertrand : TF1 a commencé comme ça je pense. Ils ont commencé dans les mêmes …

Henri : TF1 a commencé dans un garage.

Bertrand : Ouais.

Henri : Excuse-moi Bertrand mais on a quand même un planning à respecter au niveau de l’émission et c’est l’heure du Carnet Loisir, y’en a deux ce soir.

Bertrand : C’est parfait.

Henri : Alors c’est parti pour le carnet loisir. Alors on a un nouveau logiciel qui permet de lancer le jingle en direct, c’est très très propre. C’est parti pour le carnet loisir ! Voilà. Ca va partir. J’ai … oh non ça part pas, pourquoi ça part pas ? Parce que … ah !

Henri : Alors Bertrand, sais-tu combien il existe de saucisses différentes dans le monde ?

Bertrand : Dans le monde ?!

Henri : Ouais.

Bertrand : Autant sur l’Europe je sais, mais dans le monde … J’en ai aucune idée !

Henri : Mortau, Strasbourg, saucisse de Toulouse, boudin, Frankfurter Würstchen, chorizo, Wiener, chipolata, Montbéliard, Suffolk, Bratwurst, … Il existe plus de trois milles saucisses différentes dans le monde, Bertrand, trois mille ! C’est pour célébrer la saucisse que la ville de Menton organise le week-end prochain « le festival mondial de la saucisse à Menton ». Toutes les saucisses seront célébrées pendant près de trois jours pour les petits et les grands. Dégustation de saucisse, saucisse gonflable, atelier de fabrication de la saucisse, conférences autour de l’avenir de la saucisse dans le monde, Daech menace-t’il ma saucisse ? En présence de Patrice Etchebest. Nan c’est le frère de Philippe, moins connu mais tout aussi forte-tête. Il est pas cuisinier non plus, il est mécanicien, mais au rayon Saucisse il a de quoi rivaliser avec son frère. Alors Dimanche à 18h Bertrand, pour la clôture du festival, une attraction plutôt spectaculaire va être mise en place puisqu’un gigantesque mur percé de 425 trous desquels dépasseront des saucisses de tous les pays sera offert aux festivaliers qui les yeux bandés devront empoigner et déguster le plus de saucisses possibles en devinant leur pays d’origine. Alors rendez-vous tous au festival de la saucisse à Menton, dont Riviera Détente est bien sûr le partenaire. Tu vas y aller Bertrand au festival de la saucisse ?

Bertrand : Ah ouais, tout ce qui est glory hole de saucisse … m’intéresse absolument ! C’est le week-end prochain en revanche ?

Henri : Ouais !

Bertrand : Je ne peux pas.

Henri : Ah merde.
Henri : Alors y’a un disclaimer que j’ai pas fait au début de l’émission c’est que Bertrand est en villégiature en ce moment ici. Disclaimer : il est parisien, ce qui a quand même souillé le concept de Riviera Détente de faire venir un parisien au bout de trois jours, de trois épisodes, mais je suis assez confiant dans la souplesse de la membrane de Bertrand depuis quelques jours quand même ici pour venir m’aider à vous dilater la membrane pendant le temps de l’émission. Et en fait j’ai appris récemment … j’ai appris tout plein de choses sur mon grand-père récemment figures-toi. Mon grand-père je l’ai pas connu, il est mort en 62. Il était pêcheur au Lavandou. Pêcheur des années … donc t’imagines la période années 50-60 du Lavandou. Pêcheur de métier. C’était un personnage assez particulier qui bossait quand il avait besoin d’argent, quoi tu vois il bossait Printemps-Eté, et l’hiver il était chez lui et cætera, il sculptait des totems dans des écorces de chêne-liège, il faisait des trucs africains, alors qu’il avait …

Bertrand : Rien à voir avec l’Afrique !

Henri : Nan mais enfin il disait pas ça fait africain, on dirait vraiment de l’art primitif africain, c’était de beaux trucs j’avais vu, et ce qui m’a vraiment le plus impressionné c’est que ma mère m’en avait parlé il y a quelques années mais j’avais pas fait attention à cette époque : y’a un type qui a écrit un livre, un roman, mais pas chez n’importe qui, chez euh … chez Fayard ? Ou je me rappelle plus, j’ai déjà oublié le truc. Chez JC Lattès.

Bertrand : Grosse maison d’édition !

Henri : Bah attends, c’est connu Lattès, nan ?

Bertrand : Euuuuuh …

Henri : Un peu, si, si si, JC Lattès, si si si. Bah attends écoutes t’édites un roman toi chez JC Lattès ?

Bertrand : Bon.

Henri : Alors le truc fort c’est qu’il a écrit un roman …

Bertrand : Oui.

Henri : Qui s’appelle « Le loup des Maures », M-A-U-R-E-S, le massif des Maures, du côté de Cavalaire et cætera. Et ce qui est fort c’est que mon grand-père est un personnage du roman.

Bertrand : Ah ouais ?

Henri : Mon grand-père s’appelait Lucien, et on l’appelait Lulu le Rouquin. Le jour où il est mort, le drapeau de la ville du Lavandou était en berne quoi, c’était un personnage vraiment tu vois, charisme, emblématique et cætera. Et on m’avait parlé de ce roman qui le mettait en scène, et ce qui est dingue c’est que tu lis des trucs sur ton grand-père et c’est un personnage absolument héroïque, la manière dont ils en parlent. Donc j’ai relevé des extraits, le truc il est disponible sur iBooks, je l’avais acheté, mais je sais pas je l’avais jamais … j’avais jamais lu car ma mère m’en avait parlé une ou deux fois mais sans plus en fait, que l’auteur qui s’appelle Claude Gritti, il est de la région, du Lavandou et tout, machin. Et donc voilà des passages qui parent de mon grand-père. « Pêcheur et bohème, robuste et libertaire, rien ni personne n’effrayait le Rouquin. Lulu c’était le diminutif de son prénom, le Rouquin son surnom. ». On fait pas attention au niveau littéraire du truc mais ce qu’il raconte du personnage. Plus loin dans le truc …

Bertrand : Tu peux pas le faire avec un accent, le … ?

Henri : Nan nan, parce que c’est beau, c’est beau, …

Bertrand : C’est beau je trouve tout ce qui est avec un accent …

Henri : « Tu tombes à pic, j’ai préparé une bouillabaisse, lui dit le Rouquin », c’est mon grand-père qui parle. « Surnommé ainsi pour ses cheveux et ses poils roux », on s’en doute un peu, « et ses tâches de rousseur. C’était un homme à femmes. LA gueule taillée à coup de serpe, qui dégageait quelque chose d’indéfinissable, surtout par son regard électrisant. Un séducteur sans pareil, qui étonnait toujours ses amis lorsque sa moustache et ses sourcils, également roux, frétillaient à la vue d’une belle femme. Lulu le Rouquin était irrésistible. Une bouillabaisse ? Cela fait bien deux ans que je n’en ai pas mangé. Non, repris le pêcheur de salins », c’est mon grand-père, « j’ai dit UN bouillabaïsse. En provençal on dit un et pas une, ça te la coupe hein ? ». C’est génial tu lis un roman où il y a ton grand-père ! Alors il y a un truc génial où il parle. « Pour les amis, il n’y a que du noble que j’ai pêché hier avec mes batudins et mes emborgnées. Ascumbre, ne va pas me dire qu’elle n’est pas bonne sinon la prochaine fois je te ferai manger des regardelles ! Eh oui, tu pourras me regarder déguster, ton estomac criera famine tant qu’il le voudra, les arêtes de mes poissons ne te resteront pas en travers de la gorge. Tu n’auras que le fumet que tu humeras pour contenter ta fringale. Lulu éclata de rire, l’ami avait compris : le savoir-faire et le grand cœur du Rouquin étaient dans la bassine galvanisée qui lui servait de marmite. Lorsqu’il vida le bouillon sur le pain dur frotté d’ail » le personnage principal « respira les vapeurs à plein nez. Lulu versa la bouillabaisse dans une faouque et place ce grand plat creux en liège au milieu de la table. ». Donc il y a beaucoup de détails sur le fait que mon grand-père aimait le liège, il était très liège, et donc c’est vraiment des trucs qui me font croire que c’était …

Bertrand : Vraiment lui.

Henri : C’était vrai … enfin en tout cas la moustache, le rouquin, tout ça je le savais, c’était un homme très très beau. C’est de famille hein !

Bertrand : Oui, les rouquins sont très très beaux effectivement.

Henri : Et dans tout … T’es pas obligé d’être aimable à ce point-là. Et dans tout le roman, donc il vient … c’est l’histoire d’un mec en cavale et tout et qui … le Rouquin vient le sauver. Il le prend en bateau et il l’amène d’île en île, comme ça il est en cavale, et il lui dit : « Tout arrive, d’habitude je vois la mer au raz des flots, d’ici la vue est formidable. D’un seul coup d’œil je découvre mes îles, de vraies sirènes pas vrai ? Regarde comme elles sont langoureuses et plus affriolantes les unes que les autres. Je comprends ton amour elles et pour les petits oiseaux que tu y pièges. Contant de sa description romantique, le Rouquin avait la moustache frétillante, son visage taillé à coup de serpe », encore ! « sa peau rose bébé, son front picoté de taches de rousseur et ses yeux bleu azur qui s’écarquillaient de désir pour jeter un regard pénétrant, intense et pétillant, auquel peu de femmes résistaient. ». C’est beau hein, quand même ?

Bertrand : Eh beh !

Henri : Attends, c’est la classe quand même …

Bertrand : Ouais ouais.

Henri : D’avoir un roman sur …

Bertrand : Sur ton grand-père.

Henri : Et c’est un type très lyrique dans le roman donc il parte du thym, du romarin c’est un peu le cliché du personnage provençal mais bon c’est un mec du Sud qui l’a écrit donc il a le droit. C’aurait été un parisien qui aurait écrit ça …

Bertrand : Alors là !

Henri : Je lui aurais cassé la gueule ! C’est vrai que c’est un petit peu cliché …

Bertrand : [quelque chose] total

Henri : Un petit peu clicheton sur le côté « manger ma bouillabaisse, regarde les cigales » mais là c’est quand même une documentation incroyable sur le grand-père. Et tout ça pour quoi ? C’est qu’il y a toujours une admiration, notamment avec mon cousin germain, pour ce personnage qui était beau, qui avait du succès avec les gens et tout, et alors de deux choses : il recevait les parisiens en vacances, les parisiens qui venaient, il était tellement connu dans le Lavandou qu’il les accueillait tous pour manger la bouillabaisse dans sa propriété tu vois, avec les canisses, les sculptures en liège et tout ça, des producteurs, des écrivais, des gens de la haute quoi, tu vois, qui venaient dans la propriété de Lulu pour manger la bouillabaisse. Et il faisait la conversation, il les faisait marrer et cætera. J’ai trouvé un parallélisme rigolo pour Riviera Détente, avant d’enregistrer le truc, et je sais que mon cousin et moi on a une admiration mutuelle pour ce personnage de pêcheur, sauf que mon cousin il a fait des métiers très physiques tu vois, donc il est baraqué et cætera, c’est lui qui lui ressemble le plus à mon grand-père. Et finalement j’ai toujours été envieux de ce cousin qui a plus les gènes du grand-père, qui est … comment dire ? C’est un métier physique, et j’ai toujours une admiration incroyable pour les métiers physiques, le côté pêcheur tu vois, et les mecs … enfin j’allais dire les « vrais mecs » mais c’est sexiste de dire ça maintenant, mais les vrais mecs qui ont les visages burinés, tout ça, et des fois je me dis souvent « mais putain mais qu’est-ce que dirait mon grand-père quand il me voit faire un selfie sur Instagram avec un minion quoi », tu vois ? Et je te jure que j’y pense souvent.

Bertrand : Ouais.

Henri : Je veux dire … on va toucher encore des thèmes super indélicats avec le féminisme et cætera, mais … je dis pas que c’est pas bien mais … il y a une … dé-robustisation de la figure masculine tu vois, de génération en génération, pour pas dire dé-virilisation. On s’est adapté à notre époque, on a moins besoin d’être costaud qu’avant et les femmes font beaucoup plus de choses et cætera donc tu vois ? Par contre j’ai une image d’aïeul qui est putain une espèce de stéréotype du mec et des fois je me dis « mais putain, qu’est-ce qu’il penserait de mes petits bras frêles et des mes jeux vidéos quoi ? ».

Bertrand : En même temps, je suis persuadé, il y a encore des personnages comme ça qui existent. C’est pas parce que c’était les années 60 et cætera …

Henri : Nan mais je sais … Je te parle plus de génération : on a des grands-parents qui ont fait la guerre et tout, et nous on est derrière des ordis, tu vois il y a le côté … je sais pas si tu vois, t’as regardé ta généalogie un petit peu, mais moi c’est que des métiers agriculteurs, charpentiers,

Bertrand : Oh nan nous on était directeurs d’usine …

Henri : On vendait des esclaves !

Bertrand : Ouais y’en a qui étaient dans l’import/export, ensuite toute la partie qui pendant la guerre se sont retrouvés en Amérique Latine, bizarrement à partir de 42 … Nan une famille assez … Nan nan nan. Nan moi j’ai une famille qui n’est pas du tout … enfin qui n’a pas fait de métiers du type pêcheur ou agriculteur et cætera.

Henri : C’était les métiers intellectuels et tout ça ?

Bertrand : Ouais plutôt, ouais.

Henri : Ah ouais ? Un énorme malaise …

Bertrand : Nan nan nan nan mais attends, au contraire moi je trouve ça beaucoup plus … je trouve que tu … Je pense que tu as beaucoup plus à apprendre, effectivement beaucoup plus de fierté, avec ce grand-père pêcheur.

Henri : Mais au niveau des générations est-ce que t’es pas d’accord qu’on … je sais pas quoi … qu’il y a un …

Bertrand : Ah mais non mais c’est sûr si ton grand-père tu essayes de lui expliquer Instagram …

Henri : Nan mais expliquer c’est pas le cas, c’est de dire « à quoi tu sers », tu vois ?

Bertrand : A quoi tu sers ?

Henri : Ouais.

Bertrand : Alors là …

Henri : Désolé ! Je peux rien faire pour toi !

Bertrand : A quoi tu sers ? Bah écoute … nan nan nan nan mais ….

Henri : Tu vois quoi !

Bertrand : Mais oui, c’est vrai ça n’a aucun sens. Et ça me fait penser : j’ai vu une photo de je sais pas … quelqu’un … une blogueuse mode qui arrivait en période de Noël, qui arrivait … qui a fait une photo pour dire je suis bien arrivée en famille, whaou, five days, all family, insta-bonheur, insta-kiff, insta-machin et le meuf, donc elle parle de sa famille dans le texte mais c’est une photo d’un sac Channel posé sur un lit quoi … et c’est un accessoire quoi, la meuf elle te parle de ouais, Noël, family et tout ça, redécouverte, le bonheur, et elle fait une photo d’un accessoire de mode posé sur un lit.

Henri : Ouais.

Bertrand : C’est vrai que là t’es dans un truc qui a plus aucun sens !

Henri : A l’inverse, j’aime bien pendant la période de Noël, c’est la seule période où tu vois les gens que tu connais d’Internet et tout qui sont peut-être un peu sophistiqués, hipster et tout, et qui photographient leur famille …

Bertrand : Ouais.

Henri : Et d’un coup tu vois des trucs super popu, tu vois ça te rattache à une certaine normalité sociale.
Bertrand : Y’avait un mec, bah justement ça rejoint un peu ton truc, y’a un mec qui commentait en disant « en période de Noël c’est là où on voit les vrais et les faux parisiens quoi : ceux qui sont pétés à mort, parisiens, pendant toute l’année et qui en fait retournent dans leur trou paumé avec leur famille et tout. ».

Henri : Ah oui.

Bertrand : Et tu vois le vrai … De toute façon, les parisiens les plus relous, sont pas des parisiens en général.

Henri : Oui mais c’est ce que disent les parisiens.

Bertrand : Oui, bah oui …

Henri : Mais c’est quoi un vrai parisien de toute façon ?

Bertrand : Mais ça existe pas un vrai parisien, enfin un vrai parisien …

Henri : C’est le mec qui de père-en-fils …

Bertrand : Qui de père-en-fils n’a pas bougé de Paris. Moi j’en connais quelques-uns où le mec a toujours habité dans le 18e, ses parents habitaient dans le 18e, même ses grands-parents habitaient dans le 18e.

Henri : Ah ouais.

Bertrand : Voilà mais bon, vraiment … mais sinon la plupart, les plus relous, les gens qui se la … le plus hipster de Paris, bah les mecs ils viennent de … ils viennent du Mans !

Henri : C’est pour ça [quelque chose]

Bertrand : C’est pour ça que j’ai dis ça, pour pas le vexer. Nan mais tu vois, de villes où … Après je sais pas comment ils font quand il rentrent chez eux, est-ce qu’ils se déguisent pour pas se faire choper dans la rue …

Henri : Mais ce qui est formidable c’est qu’ils passent … Mais il faut des fois … comment dire ? … récolter le butin d’être à Paris en retrouvant tes anciens copains d’école de province pour faire le parisien tu vois.

Bertrand : Montrer que t’es …

Henri : Que tu récoltes tout le magot …

Bertrand : Ouais ouais mais non, montrer que t’as bien appris ta leçon, que tu te sapes plus comme eux, que toi t’auras pas d’enfants tout de suite, que t’es beaucoup plus … Et au niveau du look, aussi.

Henri : Ah ouais, le look, ouais, c’est vrai, ouais …

Bertrand : Mais …

Henri : Nous on est tous en treillis ici et c’est toujours très émouvant de nous voir arriver avec des pulls …

Bertrand : Et en quad ! Et en quad !

Henri : Ah ouais Bertrand il se fait réveiller, mais il se fait pas réveiller par la circulation, dans la maison, il se réveiller par des quads dans la colline.

Bertrand : Ouais y’a un blaireau qui s’est fait offert un quad visiblement pour Noël et j’aurais préféré que ça match avec l’autre voisin qui s’est fait offrir un fusil, et qu’il voit quel est le cadeau le plus pertinent des deux.
Bertrand : Riviera Détente, avec Henri Michel.

Henri : Riviera Détente, on est toujours avec notre invité spécial, non résident, Bertrand. Ca va Bertrand ?

Bertrand : Ca va très bien.

Henri : Tu as ce qu’il faut ? Tu as à boire ?

Bertrand : Ecoute, j’ai à boire.

Henri : Est-ce que tes membranes se dilatent progressivement ?

Bertrand : Euuuh … ui, progressivement.

Henri : T’as besoin d’un petit coup de plus ?

Bertrand : Euuuh … Oui ‘fin j’ose pas … ‘fin je vais pas … abuser.

Henri : Tu veux quoi ?

Bertrand : Bah euuuh j’ai … ‘fin, la première émission que tu as faite, je crois que t’as fait un truc de méditation.

Henri : Oui !

Bertrand : Et euuuh siiii … y’a moyen … ?

Henri : Ah t’aimerais bien une petite séance de méditation ?

Bertrand : Bah euh tant que je suis là, tu vois …

Henri : D’accord !

Bertrand : Ce serait sympa.

Henri : Bah on va faire péter ça ! Alors tu vas fermer doucement les yeux …

Bertrand : Oui …

Henri : Et c’est parti pour une séance de méditation alors ok !

Henri : Ramou vishna, ayour veda. Rama vishnou, ayour vedou. Vos yeux sont fermés, vos membres sont relachés, votre posture est confortable, vos pieds posés bien à plat au sol, vous vous concentrez sur votre souffle. Vous êtes un tube, un tube qui laisse passer le son, l’air, la lumière : vous ne retenez rien. Tout le bruit environnant, les pensées négatives, les petites douleurs, les inquiétudes s’échappent à travers vous, de vos narines à votre anu. Vous n’êtes plus qu’un tube, un tube en acier tiède, vous êtes lisses et chauds, comme une aubergine sous le soleil : vous êtes un tube-aubergine. Vous êtes Ramou-Vashna, le dieu-tube-aubergine. Le souffle de vie vous traverse, vos membranes se dilatent. Maintenant je voudrais que vous vous visualisiez en train de poster une photo sur Instagram. En quelques secondes, les likes s’enchaînent : 5, 10, 15, 20, 30, 60; vous ne contrôlez plus rien. 200 likes, 400 likes, 600 likes, et ce moment exact où le nombre de like ne correspond plus à aucune logique par rapport à la photo de départ, qui n’était que celle de vos tibias dans une baignoire. 2000 likes, 5000 likes, 100 000 likes, l’écran de votre téléphone se fissure et laisse échapper les likes qui se mettent à vous entourer et vous détacher du sol. 500 000 likes, 700 000 likes, vous êtes embaumés d’une carapace de likes. En lévitation au-dessus du sol, vous êtes un dieu-tube-aubergine en croûte de like, littéralement en croûte de like. Pour retrouver votre corps intérieur, vous devez vous imaginer casser votre croûte de like du dos d’une cuillère, comme la croûte d’une crème brûlée. Vous êtes une crème brûlée où le caramel serait une croûte de like qui révèle un dieu-tube-aubergine.
Henri : C’est toi qui viens de faire [bruit de bouche] ?

Bertrand : Tout-à-fait.

Henri : Alors la dernière fois on parlait des différences de … on a vécu tous les deux dans des villes complètement différentes : toi à Paris …

Bertrand : A Chatou !

Henri : A Chatou, c’est dans les Yvelines nan ?

Bertrand : Ouais, c’est ça : 78400.

Henri : Et moi sur la Riviera. On parlait des différences d’être né sous ces latitudes différentes, un peu comme la chanson de Renaud et Axelle Red : « Petit gamin de Chatou … ». Et en fait le truc le plus marquant qu’on a relevé, c’est le rapport au corps. C’est que moi, à partir de … ouais 15-16 ans on allait à la plage, bien sûr de Mai à Septembre, avec les copains les copines et tout. Et que surtout à cette époque-là, peut-être moins maintenant, y’a un peu moins de topless sur les plages, mais j’ai vécu entouré de seins tout l’été, mais même si c’était pas les seins de mes copines d’ailleurs, alors voilà c’était les seins de … ma mère, de mes sœurs et des autres femmes sur la plage, dans les années 80. Depuis tout gamin c’était le topless, mais à mort ! Tu regardes les archives de 40 Degrés à l’Ombre, c’était méga-topless !

Bertrand : Ah ouais je vois ! Quand y’en a dans le public …

Henri : Même y’en avait dans le … Nan mais tu voyais …

Bertrand : Ah y’a un concert ?

Henri : Attends tu voyais pas mais quand y’avait un chanteur, un mec qui chantait, en playback, y’avait des panneaux sur la plage, de gens qui n’assistaient pas à l’émission mais qui bronzaient …

Bertrand : Qui se baladaient tranquilles …

Henri : Et le cadreur qui restait 40 secondes sur le topless, tu vois ? Et c’est vrai que bon, je dis pas que ça crée pas de l’émotion, mais on s’y habituait terriblement et je peux vraiment dire qu’entre l’âge de 16 à 19 ans, toutes les copines de la bande on avait vu au moins une fois leurs nichons quoi.

Bertrand : Ah ouais.

Henri : Sans Instagram, sans Twitter et tout. Parce que c’était drôle cette magie de une fois passé la frontière de la plage, tu descends les petits escaliers, t’es sur le sable, eh bien le cerveau l’interprétait différemment que si en cours elle avait montré … enfin si dans d’autres circonstances ç’aurait été terriblement érotique et insoutenable, mais sur la plage …

Bertrand : T’as le droit.

Henri : Euh ouais. Et puis on s’y était habitué, et cætera. Et tu me disais toi au niveau des nibards comme ça …

Bertrand : Ah bah non !

Henri : Des copines et même des autres gens, t’as pas ce rapport-là quoi …

Bertrand : Nan nan non, ça n’existe pas. C’est-à-dire que oui oui, non mais toi en fait finalement tu vois étant petit les gens en maillot et cætera. Enfin y’a une espèce de truc, chose un peu … Enfin après, le maillot sur la plage c’est complètement accepté. Alors nous la plage, c’est les vacances quoi, tu vois, c’est quinze jours dans l’année.

Henri : Ouais.

Bertrand : Ou une semaine. Mais il y a quelque chose effectivement, sur la plage un moment, comme tu dis on descend le … il y a la route, pars sur la route, tout le monde super pudique attention, mais tu descends les marches et alors là c’est tout le monde à poil ! Il y a aucun problème.

Henri : Mais même la une différence entre les sous-vêtements et le maillot. Une fille aurait été gênée que tu la voies en soutif …
Bertrand : De temps en temps … alors par contre topless y’a aucun problème !

Henri : Ou en maillot super sexy, ça passe.

Bertrand : Ouais ouais, c’est ça. Non mais nous, du Nord, de la Loire en tout cas, t’as pas ce truc au corps. Moi je m’en rappelle du truc, c’était la piscine tu vois ?

Henri : Ah ouais. Oh bah ouais, vous aviez la piscine.

Bertrand : Oui mais la piscine, la piscine de l’école, enfin avec l’école où t’es … tu dois avoir le moule-bite, le truc pas possible, les filles maillot une-pièce, le truc, il faut froid et tout, et c’est les pires souvenirs. Ouais c’était ahlala infernal ! La piscine c’est … tu chopes froid en sortant, et c’était à chaque fois plus …

Henri : Attention !

Bertrand : C’est work in progress dans ta cave. Tu sais en sport au lycée tu as, t’as des sessions trucs athlétisme, piscine et puis après c’était quel autre truc ?

Henri : Gym.

Bertrand : Ou les sports co. Ouais gym, le truc le plus relou. Ouais enfin tous étaient relous. Mais la piscine je sais pas pourquoi ils te la mettaient tout le temps pendant l’hiver ! C’était l’hiver donc tu sortais, t’avais froid.

Henri : Tu fumais, tu fumais !

Bertrand : T’étais là, tu fumais en sortant du truc. A reprendre le bus là … aïe, pardon … et ouais et voilà et c’était le seul moment, c’était le moment sexy, éventuellement où tu pouvais approcher le corps d’une jeune fille à ce moment-la.

Henri : Ouais ouais ouais. Et l’été tu faisais quoi finalement quand … j’imagine vous ne partiez pas en vacances tout l’été ? T’étais assez isolé finalement à Chatou, tu faisais comment quand t’étais gamin pour … Tu faisais quoi l’été ?

Bertrand : Moi je faisais du skate.

Herni : Aaaahh !

Bertrand : Du skateboard ! Aucun contact avec une fille, à aucun moment.

Henri : Ah, ça n’avait pas la côte avec les filles, à l’époque ?

Bertrand ? Le skate ? Bah écoute … nan, nan, nan, j’ai pas l’impression, nan. Pas dans mon souvenir en tout cas.

Henri : Y’avait une grosse communauté de skatos à Cannes aussi.

Bertrand : Ah bon ?

Henri : Bah moi j’en étais pas.

Bertrand : Ah ouais. Mais nan c’était très cool, enfin je sais pas si c’était cool de faire du skate. C’était quoi le truc le plus cool ?

Henri : Bah c’était le skate, la guitare.

Bertrand : La guitare ! Bien, guitariste d’un groupe …

Henri : Bah moi j’étais guitaro.

Bertrand : Ouais ouais, ça c’est bien, toujours.

Henri : Sur la plage t’es obligé, c’est un meuble de la plage la guitare.

Bertrand : Oui mais alors justement le truc c’est vrai que … j’ai découvert que plus tu vas dans le Nord de la France, notamment Lille, même des villes comme Boulogne-sur-Mer dont t’as pas entendu parler à part Franck Ribéry et Outreau, y’a énormément de musiciens parce que ça pèle …

Henri : Ouais ouais.

Bertrand : Et donc t’as des studios de répétition et donc les gens, de Septembre à Juin, grosso modo quand il fait froid, ils sont dans des studios de répétition pour … et ils font de la musique, et puis c’est l’endroit sympa tu vois, où tu peux aller. Donc il y a énormément de groupes et voilà, et moi mon pote faisait de la musique et tout mais en groupe, c’est pas la guitare sur la hanche, le truc c’est qui est guitariste, qui est bassiste, … Fallait bien choisir ton camp : des guitaristes y’en avait beaucoup …

Henri : Ouais.

Bertrand : Bassistes, batteurs : beaucoup plus recherchés quand même comme profession, enfin comme rôle dans le groupe et voilà, et effectivement bah ouais tu t’enfermes …

Henri : Et nous c’est quand même pas un hasard quand même parce qu’il y a des héritages culturels et musicaux. Comme par hasard, les rois de la fête : Guetta, Cathy et David, ils sont du Sud.

Bertrand : Ils sont du Sud ?

Henri : Ils sont du Sud ! Ils se sont rencontrés dans le train Bandol-je-sais-pas-quoi.

Bertrand : Ah bon.

Henri : C’est peut-être Frank Lebœuf. Attends y’en avait un … Frank Lebœuf il est de Bandol, mais ça n’a rien avoir avec Guetta !

Bertrand : Franck ! DJ Connu …

Henri : Nan nan les Guetta ils sont complètement du Sud, Bertrand.

Bertrand : Ah bon.

Henri : Ah complètement ! Cathy en tout cas c’est sûr. David …

Bertrand : Un peu moins !

Henri : Je vais voir sur Wikipédia. Enfin bref on s’en fout ! Jean-Roch …

Bertrand : Jean-Roch …

Henri : Il est du Sud.

Bertrand : Mouais.

Henri : et y’en avait un troisième que j’ai oublié … Jean-Roch, les Guetta, et un autre homme de la nuit comme ça.
Bertrand : Un autre mec bien

Henri : Nan c’est pas la … Philippe Corti.

Bertrand : Ah … Philippe Corti !

Henri : Il est du Sud.

Bertrand : Très important. Ouais mais c’est des DJ, c’est des mecs qui mettent des disques.

Henri : Voilà.

Bertrand : C’est pas des groupes qui mettent le truc, on se met à plusieurs dans un local de répétition.

Henri : Alors David Guetta il est né à Paris donc voilà.

Bertrand : Mais il est venu très souvent dans le Sud. C’est le frère de Bernard Guetta, France Inter, ma radio préférée.

Henri : Mais j’étai sûr qu’il était … j’étais sûr qu’il était … Alors Cathy Guetta elle est née à Dakar. Bon bah c’est sûr …

Bertrand : C’est hyper au Sud ! Ca compense.

Henri : Alors Cathy Guetta, née d’un père militaire camerounais et d’une mère française, elle a passé son enfance à Toulon.

Bertrand : Ah ouais, ouais.

Henri : Et elle a rencontré David Guetta dans le Var.

Bertrand : D’accord. Et il venait …

Henri : Tout ça pour dire … Quoi ? Nan, mais c’est vrai que ça … ça peut pas trop … ça remet, mais enfin Jean-Roch, bon, Jean-Roch …

Bertrand : Oui. Ouais mais c’est de DJ, on met des disques, c’est pas des groupes de rock.

Henri : Ah nan mais j’ai pas dit que c’était des musiciens.

Bertrand : Y’a aucun groupe … Une fois j’étais venu avec un groupe de musique à un festival sur un parking à Toulon, et les mecs me disaient « nan mais nous en groupes de musique y’a jamais personne qui vient de par chez nous quoi ».

Henri : Ouais mais c’est pas vrai parce qu’on a quelques petits ovnis comme ça. Oh, il y a plein de groupes qui viennent du Sud, mais y’a …

Bertrand : Alors ?

Henri : C’est toujours des trucs un peu space. Y’a M83.

Bertrand : Mais c’est pas un groupe !

Henri : Beuh, M83 ils étaient deux …

Bertrand : C’est un mec.

Henri : Au départ, ils étaient deux M83.

Bertrand : Ouais mais c’est un mec, c’est de la musique électronique, c’est pas un groupe …

Henri : Tu veux quoi ? C’est un groupe un peu.

Bertrand : A partir de deux …

Henri : Et il y avait quoi ? Il y avait … bah après tu connais pas. Y’avait [quelque chose] !

Bertrand : Tu connais rien !

Henri : Y’a Hifiklub qui fait des trucs avec des anciens membres de Sonic Youth, qui font des projets très, très, très … comment tu dis ? le mot que tu utilises c’est quoi déjà ?

Bertrand : Exigeant ?

Henri : Très exigeants, voilà ! Nan, y’a pas une école rock du Sud, nan.

Bertrand : Y’a le mec de Marseille. En ce moment, y’a des mecs, allez Aix-en-Provence, où comment ça s’appelle ? Aline ? Husbands ? Ou des trucs comme ça.

Henri : Aline peut-être ?

Bertrand : Aline ils viennent d’Aix j’ai l’impression. Mais voilà ! Mais c’est des trucs plus …

Henri : C’est sûr que c’est pas Londres ! Des groupes de rock c’était …

Bertrand : Après ce sera pour une autre fois, mais on s’est rendu compte aussi avec des potes que tous les groupes de rock, les meilleurs groupes du monde, pour moi c’était un mélange américain/anglais.

Henri : Ouais.

Bertrand : En fait c’est que anglais.

Henri : Oh bah bien sûr.

Bertrand : Oh y’a pas un groupe … en fait les américains sont très bons en solo …

Henri : Les Beach Boys ?

Bertrand : Ouais, alors y’a les Beach Boys, et après y’a les trucs de métal, les Metallica, de hard rock ou Nirvana, tout ça, les trucs un petit peu …

Henri : Bah tout de même … Mais les Pixies ?

Bertrand : Les Pixies ?

Henri : Pavement ?

Bertrand : Ouais, ouais ouais, mais après si tu vas chercher vraiment dans d’autres

Henri : C’est la soirée des théories qui tiennent pas au bout d’une minute !

Bertrand : Nan mais si tu vas chercher vraiment dans les références absolues, si tu vas … les Beatles, les Rolling Stones, Led Zeppelin, les Who, Queen, …

Henri : Ouais.

Bertrand : Tous ces groupes-là …

Henri : Nan c’est vrai …

Bertrand : C’est que de l’anglais.

Henri : Ouais mais les Pixies, Pavement, Sonic Youth, notre génération, les Red Hot, c’est pas les Beatles on est d’accord, mais …
Bertrand : Mais les références, les trucs vraiment qui ont … les Oasis, Blur, …

Henri : Mais ouais ouais ouais c’est vrai.

Bertrand : Je dirais même Queen si tu vas chercher dans un domaine … un truc un peu plus populaire quoi.

Henri : Ouais. Oh mais les anglais c’est les meilleurs de toutes façons.
Henri : Un nouveau carnet loisir : la ville de Nice organise Mercredi prochain la première journée internationale des délires de blanc sous la houlette de monsieur Christian Estrosi. Une journée entière destinée aux délires des blancs avec un espace de troc sur le thème du camping, initiation à la harpe, à l’équitation et au cyclisme, démonstration sur place de scooters Vespa et de trottinettes sur la Promenade des Anglais. Ce sera suivi par une dégustation de macarons à la lavande et d’omelettes aux champignons. L’après-midi sera agrémentée d’une animation musicale avec la présence exceptionnelle du groupe LEJ.
Henri : Tu sais que depuis que j’ai commencé Riviera Détente, j’ai fait des émissions tout ça, j’ai eu des coups de fils, et j’ai fait des interventions, de la part de personnes, on va dire de la société civile, bien placées, pour dilater … venir à domicile dilater leurs membranes ?

Bertrand : Ah ouais ?

Henri : Ouais, pas en mode Riviera où là c’est collectif, c’est-à-dire que toutes les membranes se dilatent à l’écoute de l’émission, mais venir directement à domicile pour faire la dilatation de membrane.

Bertrand : C’est-à-dire c’est des … des quoi ? Des personnalités qui ont découvert l’émission ?

Henri : Des personnes que je ne peux pas citer mais disons des présentateurs du 20h, des hommes politiques, des présidents de la République française, des choses comme ça.

Bertrand : Ah ouais ouais ouais ! D’accord, et qui ont découvert l’émission

Henri : Voilà.

Bertrand : Et qui veulent venir ici?

Henri : Nan nan, qui veulent que je vienne.

Bertrand : Que tu viennes ? Toi tu déplaces ?

Henri : Dilater leur membrane, mais en privé.

Bertrand : D’accord.

Henri : Et j’ai reçu un coup de fil, j’étais en train de faire la cuisine avec les gamins, j’ai reçu un coup de fil, bon je peux pas dire qui c’est, mais c’était .
..
Bertrand : Oh, donne-nous un petit indice quand même !

Henri : « Bonjour, je vous appelle afin que vous dilatez ma membrane. Il faudrait que vous veniez à l’Elysée pour me dilater ma membrane. »

Bertrand : Ah ouais ! On dit pas qui c’est ?

Henri : Nan ! J’ai pris le Paris-Nice, l’avion normal, j’arrive à l’Elysée, vigile, l’entrée, « bonjour », « monsieur ? », …

Bertrand : Tu rentres pas où à l’Elysée ?

Henri : L’entrée, tu passes à l’entrée, ils ont un registre …

Bertrand : La grande entrée ? Ou la rue du Coq ?

Henri : Je connais pas, j’ai pris un taxi, j’ai dis « l’Elysée », même pas un Uber parce que c’est trop parisien ! Au taxi d’ailleurs, à chaque fois que je prends un taxi je dis « je suis pour vous, je suis de votre côté », il m’a fait « merci », et il a remis RMC Info.

Bertrand : Il a rallumé sa clope !

Henri : Il a rallumé sa clope !

Bertrand : Ah bah ça tombe bien !

Henri : Ecoute, il m’a fait payer cent trente euros de trajet Orly-l’Elysée.

Bertrand : C’est le prix, hein, en ce moment.

Henri : Je suis sorti et voilà, tu vas à l’entrée, y’a un espèce de flic comme ça, tu dis « bonjour, Henri Michel » …

Bertrand : « Ah, on vous attendait ! »

Henri : « dilatation de membrane », je suis dans le registre, ils te font rentrer dans un truc, y’a le concierge de l’Elysée, …

Bertrand : Et quand ils te demandent « de quelle société ? », à chaque fois t’es obligé, quand tu vas à n’importe quel endroit tu peux pas être free-lance ou juste un mec qui va voir quelqu’un. Tu fais « Henri Michel ? » « Oui. » « De quelle société ? » « Dilatation de membrane ! ».

Henri : J’ai dit « Riviera Détente », « Riviera Détente ».

Bertrand : Et le mec « Riviera … ».

Henri : Tout de suite il s’est levé, il connaissait l’émission.

Bertrand : Ah ouais.

Henri : A mon avis c’est un Rivieros. Et il m’a fait rentrer, tu rentres ans la cour, il y a un silence terrible, les gravillons *cri cri cri cri*, tu rentres y’a un concierge de l’Elysée qui t’attend, il te dit « Monsieur Hollande », enfin … je veux pas dire qui c’est ! « va vous recevoir et cætera », tu attends dans un petit lobby, j’ai attendu, et puis …

Bertrand : T’as attendu assez longtemps ?

Henri : Un quart d’heure ! Un quart d’heure, y’avait des magazines, y’avait Gala, Voici, trucs sur la petite table.

Bertrand : La petite table basse avec des Points de Vue, des Paris Match sur l’élection de Chirac en 88.

Henri : Il y avait un Lui, il y avait un Lui; et il est sorti, il a fait « bonjour, bienvenue, je vous attends ».

Bertrand : Mais c’est … on peut pas dire qui c’est ?

Henri : « pour dilater ma membrane », et on est rentré, il m’ a dit « comment ça se passe ? », je lui ait dit « bah écoutez, vous vous asseyez, [quelque chose], je vous raconte des trucs et on va écouter de la musique ensemble et vos membranes vont se dilater. » On a fait une petite séance de 20 minutes.

Bertrand : T’avais amené une petite guitare ? Un petit truc ?

Henri : Une petite guitare, j’avais un petit poste, j’ai mis des morceaux et sa membrane s’est dilatée immédiatement.

Bertrand : C’est Incroyable !

Henri : Je lui ai dit « vous avez des facilités quand même dans la dilatation de membrane, il y a des bons publics et de mauvais publics ». J’ai eu beaucoup plus de difficulté …

Bertrand : T’as eu des gens plus …

Henri : Oh la la !

Bertrand : Plus … Quel type de profession ?

Henri : J’ai eu des membranes … Oh la la ! Quel type de profession ? J’ai eu des membranes très, très contactées dans le milieu de la pub, dans le milieu de …

Bertrand : La pub ? Ah bon.

Henri : Tout ce qui est …

Bertrand : La presse ?

Henri : La presse, la presse en ligne. J’ai eu des chefs de presse, la membrane mais c’était du … y’avait rien à faire !

Bertrand : Dans la presse en ligne ?

Henri : Tu passais pas un doigt dans la membrane, c’était de la pierre, et je leur en ai collé pour 16 séances.

Bertrand : Ah ouais.

Henri : J’ai jamais vu des membranes comme ça. J’ai dit « c’est pas compliqué, vos membranes c’est ni fait ni à faire »

Bertrand : Irrécupérable !

Henri : Irrécupérable. Et je lui fait « vous avez pris des vacances récemment », il me fait « nan j’ai pas pris de vacances depuis 5-6 ans » « eh bah voilà, faut venir un petit peu dans le Sud, je peux rien faire avec cette membrane-là, faut la faire changer. Je connais des endroits à Moscou où tu peux te faire changer la membrane, mais bon, tu te retrouves avec une membrane … tu sais pas d’où elle sort : du Brésil ou … »

Bertrand : Eh donc attends, parce que à l’Elysée on peut pas dire sur qui tu es intervenu ?

Henri : Ouais.

Bertrand : Parce qu’en plus il t’arriverait des bricoles.

Henri : Ouais ouais.

Bertrand : T’as signé un papelard ? T’as signé des trucs ?

Henri : Ouais un petit …

Bertrand : Ou ça se fait simplement ?

Henri : C’est une photocop’, tout le monde se le repasse, NDA, de base quoi, de tournage …

Bertrand : Ah ouais.

Henri : Et j’ai signé, je suis reparti.

Bertrand : Et t’es reparti. Et ça a duré 20 minutes ?

Henri : 25 Minutes.

Bertrand : 25 minutes.

Henri : Ouais ouais. Oh bah sa membrane y’avait … on aurait dit qu’il n’avait pas besoin que je lui dilate la membrane, juste me montrer à quel point elle était dilatée.

Bertrand : Ah ouais ? C’était pour le show off ?

Henri : C’était genre ouais genre complètement show off ! J’ai dit « monsieur » …

Bertrand : C’était pour que toi derrière t’ailles voir d’autres mecs et dire « attendez, les gars, j’ai eu un mec … »

Henri : J’ai dit « monsieur le président, y’a rien à faire pour votre membrane, elle est complètement dilatée quoi, d’ailleurs faites attention … »

Bertrand : C’était à quelle date ?

Henri : Oh c’était y’a … c’était juste après les attentats ! C’était le 16-17 Novembre.

Bertrand : Le 14 ! 14 Novembre !

Henri : 14 !

Bertrand : 17h je crois bien, il était, à peu près.

Henri : C’était voilà j’ai dit « y’a rien à faire monsieur, vous avez fait un très bon travail de dilatation ». Et voilà, je suis rentré. Mais c’est vrai que …

Bertrand : Et il te paye l’avion ? Tout à ce moment-là ?

Henri : Oui … un petit chequos. Bon après je facture à la dilatation de membrane donc là …

Bertrand : Bah là y’avait rien à faire.

Henri : Donc je lui ai mis le déplacement.

Bertrand : Des frais …

Henri : Et puis ça fait un peu de la pub. Je te cache pas que quand j’ai un client privé qui me demande une dilatation de membrane …

Bertrand : T’as un book !

Henri : J’ai un petit book avec des remerciements : « merci pour cette dilatation de membrane », tout ça …

Bertrand : Bah c’est vachement bien. Bah écoute c’est cool que ce soit un business qui en plus sorte de la région.

Henri : Mais moi c’est pas un business, c’est surtout faire du bien aux gens quoi, tu vois. Moi, des fois j’ai eu des demandes de dilatation de membranes de quelqu’un qui avait pas les moyens …

Bertand : Ah ouais ?

Henri : Quelqu’un qui me fait « je suis au chômage, et cætera … »

Bertrand : Tu fais un pro bono ? Tu fais comme dans les avocats américains ?

Henri : Ouais je fais un pro bono …

Bertrand : Où l’avocat, le méga, Denzel Washington, il bosse pour gratos.

Henri : Exactement !

Bertrand : Toi tu fais pro bono ?

Henri : Bah l’émission Riviera Détente c’est de la dilatation de membrane gratuite.

Bertrand : C’est gratos ouais, ouais.

Henri : Pour tous les rivieros. Après si y’a des rivieros qui sont un peu plus fortunés, ils savent qu’ils peuvent …

Bertrand : Ils peuvent faire des dons !

Henri : Alors y’a un Paypal. Pour une dilatation de membrane personnalisée, ils peuvent me contacter en privé, ou pourra faire ça quoi …

Bertrand : C’est vachement bien !

Henri : C’est normal !

Bertrand : Mais c’est vachement bien ce que tu fais.

Henri : Je pense qu’à un moment donné, quand il y a un don comme ça …

Bertrand : Des fois que tu puisses le faire au plus haut niveau de l’Etat, en plus …

Henri : Ouais, après …

Bertrand : Même avec des mecs qui sont community manager tu vois, des gens un peu plus …

Henri : Tu sais tu peux avoir n’importe quel métier, tu peux être né dans la soie et cætera, les membranes elles sont toutes identiques sur la Terre entière.

Bertrand : Ah c’est incroyable !

Henri : Quel que soit le Dieu auquel tu crois, les membranes sont toutes identiques ouais. C’est ça qui est beau. Et alors si je fais des membranes pro bono c’est grâce à l’auberge de la Patchole, que tu sais qui est notre partenaire.

Bertrand : Ah oui il paraît que c’est un gros partenariat !

Henri : En termes de podcast français, d’ailleurs je vais vous renvoyer vers une émission que faite là, récemment, Studio 404 …

Bertrand : Oui !

Henri : Lâm et ses chroniqueurs nous ont invités plein de podcasts français pour parler de la discipline, et tous les podcasts français galèrent à avoir des annonceurs, des trucs comme ça.

Bertrand : Oui, j’ai entendu ça, il paraît que c’est un peu compliqué.

Henri : Moi depuis le numéro un j’ai toujours trouvé : l’Auberge de la Patchole.

Bertrand : C’est un partenariat quoi.

Henri : C’est un partenariat local, et voilà en échange j’ai juste un petit jingle à passer, mais ça me fait plaisir parce que quand je l’enregistre pas je suis là-bas une fois sur deux.

Bertrand : Et vous vous êtes rencontrés comment ? Si on peut … On va pas …

Henri : Oh bah … c’est …

Bertrand : C’est …

Henri : C’est l’ambiance, l’été, tu rencontres une personne qui a fait ça et qui t’aménages donc par curiosité tu vas cogiter. Au début tu fais rien et puis après, de fur-en-mesure, … Alors tu sais y’a une grosse différence ? Au début je croyais que c’était un truc naturiste.

Bertrand : Hum.

Henri : Et en fait je voulais savoir la différence entre naturisme et échangisme.

Bertrand : Ouais.

Henri : Alors là-bas ils sont clairement échangistes.

Bertrand : Ah d’accord !

Henri : On peut dire que ce sont de gros échangistes.

Bertrand : D’accord. Quand t’es à poil, c’est pas pour … être à poil.

Henri : C’est un échangisme un peu rugueux.

Bertrand : Tu te promènes nu, mais pour une raison.

Henri : Ah oui.

Bertrand : T’es pas nu complètement juste pour aller jouer au ping-pong ou faire des randonnées.

Henri : Voilà. Alors en journée, alors je dis bien en journée hein, y’a des petits créneaux pour les familles, y’a une piscine et cætera. Mais passé 21h je te cache pas que il faut pas traîner dans le coin si tu viens pour faire du naturisme.

Bertrand : Y’a des gens qui viennent en famille alors ?

Henri : Ouais en journée y’a un petit créneau, avec une piscine et cætera, c’est très sympa, c’est juste pour le plaisir d’être tout nu quoi.

Bertrand : Ouais.

Henri : Mais après on entre dans le côté fédé sportive … Je te cache pas que …

Bertrand : Y’a un côté …

Henri : Mais c’est un endroit très très sympa et la …

Bertrand : Exigeant.

Henri : Et au niveau membrane …

Bertrand : Là-bas c’est très dilaté.

Henri : C’est balèze, ils appellent des gens pour les contracter. Ils font venir des gens de Paris-Villeneuve.

Bertrand : Parce que par chez nous on est tellement détendus, vous pouvez pas nous parler d’un truc un peu relou ? Vous pouvez pas nous … je sais pas … raconter vos trucs de boulot ? De machins …

Henri : Ils font venir des gens de Boulogne-sur-Mer et tout.

Bertrand : Ah ouais ouais ouais, pour leur raconter des trucs.

Henri : De Paris. Pour leur contracter les membranes.

Bertrand : D’accord.

Henri : Ah y’a eu des accidents terribles, des gens qui se sont pris les pieds dans leur membrane, littéralement.

Henri : Riviera Détente [contacts : site web et numéro de téléphone de Giovanna, en italien]
Henri : Voilà Bertrand, il est temps que tu reprennes ton avion, que tu remontes à Paris.

Bertrand : Et que tu te casses !

Henri : C’est la fin de notre Riviera Détente, donc numéro trois, le vrai, l’unique. Rendez-vous dans 15 jours avez le retour de Patrick Patrick. Bertrand ?

Bertrand : Bah tant mieux ce sera une émission … plus simple pour toi !

Henri : Nan, tu sais ça m’a fait plaisir de t’avoir et que tu sois présent sur ce premier numéro de Riviera Détente.

Bertrand : Ça me fait très plaisir.

Henri : Tu es le parrain. Et qu’est-ce que je voulais dire ? Oui alors écoutez Studio 404 spécial podcast où je parle notamment de Riviera Détente et de tout ce que j’ai envie de faire plus tard si vous partagez l’émission, si vous l’aimez, si vous en parlez autour de vous et cætera. Voilà donc l’émission dure trois heures, donc écoutez bien les trois heures !

Bertrand : 3h 20 il me semble !

Henri : 3h 20 pour … Nan mais c’est sympa, vous voyez d’ailleurs d’autres gens qui font des podcasts francophones, pas tout le temps de comédie, c’est des podcasts de conversation et ceatera. Et puis c’est un genre qui existe depuis très longtemps mais qui s’est pas assez développé en France par rapport à ce qui se passe aux States. Grosse envie de me barrer aux States.

Bertrand : Aux USA !

Henri : Aux USA, aux US&A. Je sais que y’a beaucoup de gens qui se sont mis un petit peu au podcast en me suivant sur Riviera Détente et tout, bah continues, écoutez les émissions des autres qui sont proposées dans cette émission bah voilà. On se retrouve dans quinze jours, j’espère que vos membranes sont dilatées, on repart avec un joli morceau de musique. Merci Bertrand, bon retour à Paris, et embrasse les parisiens pour moi.

Bertrand : T’inquiète pas.

Henri : Et les parisiennes !

Bertrand : Les parisiennes ….

Henri : Allez bisou.

Bertrand : Bisou … Il reste plus grand chose à boire …