Riviera Détente #31 – Conversations II

Alors je sais pas si j’ai le droit de le dire, mais Raphaël Cadum m’a envoyé par erreur un texto…

Henry Michel

Un épisode à l’eau pétillante pour Henry Michel, état de sobriété forcé qui poussera à la confidence et au coup de gueule, sous l’oeil d’un Patrick Patrick qui, fort heureusement, restera lui-même. On y parlera de métro, de lois stupides, d’usurpations et de douleurs veineuses.

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RIVIERA DÉTENTE ÉPISODE 31 – CONVERSATIONS II
Retranscription

* Pré-générique Riviera Ferraille *

* Musique *
PATRICK – Riviera Détente, avec Henry Michel, je suis Patrick Patrick, en direct de la Lambda Cave. Riviera Détente, avec Henry Michel, je suis Patrick Patrick, en direct de la Lambda Cave! Riviera Détente, avec Henry Michel, je suis Patrick Patrick en direct de la Lambda Cave.
HENRY – Salut les Rivieros. Salut les Rivieras. Ca va? Il est vingt-deux heures, nous sommes à Grasse, sur la French Riviera, et nous sommes entre amis. Et si l’amitié ne se définissait pas seulement pas les moments de grandes joies ou de grandes peines, mais aussi par le partage de l’ennui, ces moments où le silence est plus épais, entre nos doigts, tandis que défilent sous nos yeux les mille lumières de la Riviera sur la corniche. Ce moment où le silence, on le voit, on l’observe, et où une migraine carabinée m’oblige à marcher à la Badoit ce soir, et allumer quand même le micro, pour passer un bon moment avec vous. Et si l’amitié qu’on vous porte, celle que vous nous portez, sortent peut-être, elle sortira un jour du cadre des loisirs, du divertissement, pour même nous donner du plaisir à nous ennuyer ensemble, dans la douceur et la bienveillance. Eh bin c’est ce que je vous propose aujourd’hui. C’est ce que nous vous proposons aujourd’hui, et bienvenus dans Riviera Détente numéro trente-et-un! * applaudissements *
* musique *
HENRY – En compagnie… en compagnie de mon fidèle… de mon meilleur ami * PATRICK rit * Patrick Patrick. Ca va Patrick?
PATRICK – Ouais, super.
HENRY – La forme?
PATRICK – Toujours.
HENRY – Ca fait… oh ça fait, c’est bien là, tu es revenu dans un rythme un peu normal.
PATRICK – Ah ouais?
HENRY – Ouais. Non?
PATRICK – Euh non, comme d’hab’.
HENRY – Ouais, c’est comme d’hab’.
PATRICK – C’est psychologique.
HENRY – ‘fin c’est bien. * rire * C’est psychologique. Alors bienvenus, on espère que la rentrée se passe bien pour vous. On va vous accompagner pendant une petite heure, parler de plein de choses, rigoler. Le seul truc c’est qu’on ne sait pas encore de quoi on va parler. * rires * C’est le principe de Riviera Détente. Alors, si vous êtes en vélo, par exemple, on va essayer de faire un petit point sur les manières dont les gens nous écoutent Patrick, tu sais?
PATRICK – Oui.
HENRY – Alors si vous êtes en vélo, eh bin imaginez qu’on roule en tandem à côté de vous.
PATRICK – Mouais…
HENRY – Patrick et moi. Qui… Tu serais à l’avant ou à l’arrière? C’est plus dur quoi, à l’avant ou à l’arrière, le tandem?
PATRICK – Je pense à…
HENRY – T’as déjà fait du tandem? Moi j’ai jamais fait.
PATRICK – Jamais. Jamais une seule fois. T’en as déjà fait, toi?
HENRY – Moi je préfère être à l’arrière comme ça tu vois pas si je pédale pas.
PATRICK – Eh ouais, moi aussi. Non.
HENRY – Parce que si je suis à l’avant, tu vois si je pédale pas.
PATRICK – Ouais. * rires * Moi je préfère être à l’arrière parce que j’ai aucune responsabilité, en fait.
HENRY – Ah non, non, non, moi je préfère être à l’arrière comme ça je peux faire des fucks pendant que tu pédales. * rires * Alors si vous êtes en vélo, voilà, on est en tandem, à côté de vous, et on fait votre performance. Quoi que vous fassiez, on est à côté de vous à vous parler dans l’oreille, à vous encourager. Allez, allez, cette côte! Telle descente! Hop attention à la voiture! Attention, essaie de rouler sur la piste cyclable, non? Non, c’est du vélo sportif, faut pas…
PATRICK – * en chuchotant * Attention y a un dos d’âne. * bruits de bisous *
HENRY – * en chuchotant * Attention y a un dos d’âne. Un dodaine. Et voilà. Donc si vous êtes en vélo on est à côté de vous en tandem. Si vous êtes en voiture, alors si vous avez un passager, je suis pas à côté de vous, mais si vous êtes tout seul, je suis à côté de vous, ou à l’arrière, et Patrick il est allongé sur le tableau de bord * rires * avec la main qui repose la tête comme ça…
PATRICK – Exactement. Sur le bras droit, en train de vous regarder.
HENRY – Et il vous laisse un peu de place pour que vous voyiez la route, * PATRICK rit * mais on est là, à côté de vous et on vous parle. Ca va bien? Attention les priorités, à droite.
PATRICK – Attention les polices.
HENRY – Attention le vélo! * rire * Oh c’est beau, y a un croisement des deux timelines. Voilà. Et si vous êtes dans le métro, alors soit on est assis en face, à côté de vous, les genoux bien serrés…
PATRICK – En face à côté de vous?
HENRY – Non, moi en face…
PATRICK – Ah oui.
HENRY – Toi à côté, tu vois?
PATRICK – D’accord.
HENRY – On vous regarde d’un air fixe, en souriant et on est vos copains. Ou on est des gens, des artistes qui arrivent pendant que vous êtes dans le métro, pour que… pour la distraction, tu sais, les gens qui viennent faire des guitares et des trucs comme ça.
PATRICK – Bin on peut faire une petite démonstration là!
HENRY – Alors attends, faut que je trouve un…
PATRICK – Une guitare?
HENRY – …un son de métro, attends. Coupe.
* son d’intérieur de métro *
HENRY – Bonjour! Salut! C’est… ??? Mesdames et Messieurs! * guitare * Ca va? Hoooo! Pourquoi y a… * la guitare s’arrête * Bonjour. Je suis Henry Michel et voici Patrick Patrick.
PATRICK – Patrick Patrick.
HENRY – Pourquoi vous nous regardez pas, Mesdames et Messieurs? Hooohooo!
PATRICK – Héééé!
HENRY – Héé on est là pour jouer…
PATRICK – Avant de… d’interpréter des chansons, on va vous… on va faire passer un chapeau…
HENRY – Préparez votre argent.
PATRICK – …pour que vous nous donniez un peu d’argent.
HENRY – Voilà! Sinon on joue pas.
PATRICK – Sinon on fait rien.
HENRY – Si vous donnez pas d’argent, on joue pas. Je vous donne des démonstrations.
PATRICK – Des gens.
* guitare *
PATRICK – * chante * J’ai fait un-e petit-e bêtise
J’ai tué un tout p’tit peu des gens
Y a la police qui me recherche
Alors je vous d’mande votre aide

Vous voudrez bien m’donner un peu
D’argent car j’en ai besoin
Si vous m’donnez pas votre argent
Bon courage pour vos rêves
HENRY – * rire * Personne nous regarde? Alors on est… On sort pas de prison! Donc déjà brav… euh… * applaudissements * C’est un plus par rapport à ceux que vous…
PATRICK – Nos concurrents.
HENRY – * rire * Nos concurrents. Et euh… on vient juste vous demander un peu d’argent, parce que c’est pour pouvoir s’acheter des bonbecs.
PATRICK – Alors j’ai récolté vingt centimes. Donc…
HENRY – Ah y a une dame qui t’a… Merci Madame!
PATRICK – Merci, c’est…
HENRY – Voilà! Ca c’est une dame bien par rapport à tous les autres dames du wagon là.
* PATRICK rit *
HENRY – * rire * Le mec qui se met à dos tout le monde… * rires *
PATRICK – Elle a des bien plus belles valeurs que certains d’autres. * rires *
HENRY – Ca fait exactement quarante secondes qu’on est entré! * rire * Alors. Vous voulez qu’on chante quoi? * rire * Personne nous regarde. Eh faut nous regarder hein! On est des êtres humains! Ho! Alors, pour vous donner le moral et du fil à retordre, on va chanter euh… La Compagnie Créole.
* guitare *
HENRY – Euh…
* guitare *
HENRY – Je vais tenter quelque chose. * rire *
* guitare *
HENRY – * chante * Décalecatan
EN CHOEUR – Décalecatan
Ohé, Ohé
Décalecatan, Décalecatan
Ohé ohé
HENRY – * chante * Au bal
EN CHOEUR – Au bal masqué ohé, ohé
HENRY – * chante * Elle danse, elle danse, elle danse au bal masqué
Oh! Écoutez, écoutez!
HENRY – * chante * Elle ne peut paaaas
PATRICK – Ho! Ho!
HENRY – * chante * S’arrêter ohé, ohé
PATRICK – Vas-y, attends deux secondes.
HENRY – * chante * Elle ne sait…
* la guitare s’arrête *
PATRICK – Arrête. Arrête, arrête. Y a un Monsieur là-bas qui nous regarde pas.
HENRY – Monsieur!
PATRICK – S’il-vous-plaît, Monsieur.
HENRY – On fait de la musique.
* guitare *
HENRY – * chante * Danser, danser, danseeeeer
Pendant toute l’année
On prépare les costumes
* la guitare s’arrête *
HENRY – Attendez, j’ai pas les paroles.
* chante * Dracula
Casanova
PATRICK – * chante * Cendrillon
HENRY – * rire * Y a pas de Cendrillon…
PATRICK – Je connais pas les paroles.
HENRY – * chante * C’est un vrai plaisir
De respecter les coutiumes
* la guitare s’arrête *
HENRY – Les coutiumes.
PATRICK – Les coutioumes! * rires *
HENRY – Les coutioules!
PATRICK – Ils s’en foutent tellement…
HENRY – * chante * Cendrillon * rire *
Napoléon 8.10
PATRICK – * en riant * Ils font des mots plus compliqués…
HENRY – * chante * Aujourd’huiiiii, iiii… merde.
Je fais ce qu’il me plaît, me plaît
EN CHOEUR – Devinez, devinez, devinez quiiii je suis
HENRY – * chante * Derrière mon loup,
Je fais ce qui me plaît, me plaît
Aujourd’hui,
PATRICK – * chante * aujourd’hui
HENRY – * chante * tout est permis
PATRICK – * chante * tout est permis
HENRY – * chante * Aujourd’hui,
PATRICK – * chante * aujourd’hui
HENRY – * chante * tout est permis
PATRICK – * chante * tout est permis
* applaudissements *
HENRY – Heureusement qu’on applaudit un peu parce que… on n’est jamais bien servi hein!
PATRICK – Bravo le duo!
HENRY – Patrick va passer avec une petite… alors y a encore un peu de yaourt, parce c’est, on a mangé du yaourt, et vous pouvez mettre vos pièces dans le… merci.
* le bruit de métro disparaît *
HENRY – Voilà. Alors là c’est si on était dans le métro, Patrick, avec les gens. Y a aussi d’autres cas de figure, c’est les gens qui dorment… qui écoutent Riviera Détente dans le lit.
PATRICK – Ouais?
HENRY – Voilà. Donc on fait comme si on rentrait… T’as déjà réussi, toi, dans ta jeunesse, dans ton adolescence, je voulais dormir avec juste une copine, t’as déjà réussi à dormir avec une copine?
PATRICK – Oui. Sans arrière pensée, oui.
HENRY – Sans arrière pensée. Moi j’ai jamais pu de ma vie. J’ai… j’étais irréprochable, mais j’ai… j’en suis incapable. J’ai toujours refusé. J’ai toujours dormi dans la… je préfère dormir dans la litière du chat, mais c’est du hardware pur et dur, j’en suis incapable. Voilà. Ou alors j’arriverais pas, j’arrive pas à dormir, tu vois? Genre * en chuchotant * “Ah, bon bin bonne nuit, chacun de son côté. * soupir * * respiration * T’arrives bien à dormir toi? Moi j’arrive pas trop à dormir… C’est… Pas envie, euh… Ah? Tu dors déjà? Bon bin je vais regarder la télé alors… “ * toujours en chuchotant * Patrick, t’es de quel côté des Rivieros, toi? Alors, ça dépend, c’est soit un Riviero tout seul, donc on est tous les trois dans le lit, soit une Riviera, soit un couple de Rivieros. Toi t’es de quel côté Patrick?
PATRICK – Plutôt du côté gauche.
HENRY – D’accord. * chuchote * Bin moi je suis du côté droit. Voilà. Bienvenus dans Riviera Détente, nous sommes dans votre lit, à côté de vous. Moi je suis de votre côté, et Patrick du, de l’autre côté.
PATRICK – * chuchote * Ca va? * petits bruits de bisous * * rires *
HENRY – Moi l’ASMR ça marche pas du tout. C’est censé détendre, moi ça me fait bander l’ASMR. Ca y est, je n’y arrive pas. Tu sais ce que c’est?
PATRICK – Ah pas du tout.
HENRY – Oh! Arrête. C’est des filles qui grattent des trucs, qui font des bruits de bouche et tout pour te détendre.
PATRICK – Naaaan!
HENRY – Moi ça me fout la gaule… c’est impossible!
PATRICK – SMR?
HENRY – ASMR.
PATRICK – Ca veut dire quoi?
HENRY – A… je sais pas. Asso… Asynchronous Sound Message…
PATRICK – Ohala! Super, t’es un… j… miam miam. * rires * Les rognons…
HENRY – * chuchote * Donc l’ASMR c’est ça, par exemple, tu vois je prends ma cigarette électronique et je vais fumer. * bruit de cigarette électronique et de fumée soufflée *
PATRICK – Oui.
HENRY – * chuchote * Je vais fumer, après tu grattes, tu vois, ma barbe. * bruit de poils de barbe grattés * Je gratte ma barbe, c’est de l’ASMR. Voilà. Moi, même en m’écoutant moi-même, je me fais bander.
PATRICk – Ah ouais, je comprends.
HENRY – Ah oui? * rires * C’est incroyable! Et y a des gens ça les détend, tu vois?
PATRICK – Oui, oui, je comprends.
HENRY – C’est fou! * chuchote * Alors, on est dans le lit avec vous, les Rivieros. On va écouter la suite de l’émission, mais c’est pour vous dire que quoi qu’il arrive, quelle que soit la mauvaise journée ou pas que vous avez passée, on va être ensemble. C’est la plus longue intro de l’histoire de Riviera Détente.
PATRICK – * chuchote * On vous abandonne pas du tout.
HENRY – * chuchote * On vous abandonnera jamais. Jusqu’à ce que physiquement ce sera possible. Mais même après, * voix agamemnesque * ON REVIENDRA VOUS PARLER DANS L’OREILLE LA NUIT. AGAMEMNON.
PATRICK – AGAMEMNON.
* interlude musical *
HENRY – Riviera Détente, épisode 3, on continue avec Patrick Patrick, qui a l’air de bien aller. Toi tu continues au vin rouge.
PATRICk – Ca va, moi je suis bien.
HENRY – Moi je suis malade alors je suis à la Badoit, je me suis fait insulté par les Rivieros…
PATRICK – Ils croyaient pas.
HENRY – …qui m’ont vu sur Twitter. On m’a dit “Quoi! Une Badoit? C’est un scandale!” C’est comme s’ils voyaient un guitariste célèbre qui dit “Je vais au concert!” avec un saxophone dans les mains, quoi, tu vois? * rire * Ils ont peur. Et dis-moi, est-ce que tu connais Braco?
PATRICK – Oui.
HENRY – T’en as déjà entendu parler? * rire * Quel con! Alors ça s’écrit Braco, et on dit Brat͡so.
PATRICk – Ouais…
HENRY – Alors j’ai halluciné, j’ai découvert ça y a quelques jours, c’est un type, alors son histoire elle est super chelou, c’est un type, il était marié, avec des enfants et tout, et il, je crois que c’est en Serbie ou un truc comme ça, et il rencontre un mec, qui est un guérisseur et tout, et il part vivre avec… * rire * Voilà. Genre il est inspiré à mort et tout * rire * Et c’est une histoire très ampoulée juste pour dire que le mec, en fait, il était amoureux, quoi, mais bon, c’est pas grave. Non mais ils disent “non, j’étais inspiré par ce guérisseur et tout”, et le guérisseur il est mort. Et quand il est mort y a une espèce de petit transfert etc. Et Braco il s’est découvert guérisseur, et je te jure que c’est vrai, il fait du “gazing”. Shoegazing… ouais gazing. En fait, il guérit rien qu’en te regardant dans les yeux. * PATRICK rit * Et donc au début il voyait des gens en tête à tête, “Ah bonjour Monsieur, j’ai mal au dos, en fait vous voulez pas…” et il la regarde, la vieille, dans les yeux, et elle fait “Oh mais ça va super” et elle repart en courant. Et il faisait des trucs comme ça. Au fur et à mesure, les gens ils étaient tellement attirés par ses pouvoirs qu’il a commencé à les réunir dans des salles, et donc il commence, il regarde tous les gens dans la salle, comme ça, et maintenant il fait le tour du monde,…
PATRICK – C’est vrai?
HENRY – …des salles entières de milliers de personnes, où il regarde tout le monde un par un, et les gens ils pleurent, et ils ont le droit d’amener avec eux des photos de gens malades et tout…
PATRICK – Oui, bin oui…
HENRY – …qu’ils mettent sur le torse, pas plus de deux personnes par personne, et il regarde comme ça… Et le mec il a un physique trop gentil, en fait c’est son physique qui fait ça: il a les yeux, tu sais, il a l’extérieur des yeux qui va vers le bas, donc il a un petit côté un peu malheureux, et il sourit, et il regarde comme ça malheureux, et toutes les vieilles elles font la queue et tout, et euh, et ce qui est fou, c’est qu’il fait des trucs en live streaming… en caméra, il peut nous guérir etc. quoi.
PATRICK – Ah ouais?!
HENRY – Et là, je te jure que c’est vrai, on est quel jour? On est le douze septembre? Le treize septembre, eh bin je crois qu’il… c’est le seul soir de l’année où y a un live streaming de lui. Braco. Donc c’est lui * rire * Tu vois? Regarde, c’est lui. Et là y a un live streaming, go to live streaming, et je crois qu’il fait un live streaming, mais il fait un peu peur en même temps euh… Ah non, c’est dans vingt-sept jours. Meeeeerde. Ah mais non! Participants: vingt. Ah! Putain ça fait trop peur! Voilà donc là on voit la photo de Braco… Il a le coin de la bouche qui fait peur… * PATRICK rit * Oh on l’a aperçu, c’est trop bizarre! Ah les gens ils attendent? Ah oui, y a une boucle vidéo… Ouais, enfin, bref, c’est pas le vrai live streaming. Mais voilà, t’as vu sa tête? Qu’est-ce que t’en penses quoi, de sa tête?
PATRICK – Il a l’air super gentil.
HENRY – Oui! Il a une tête, c’est la tête la plus gentille au monde! Et ce qui est fou, c’est que les live streamings… Tiens regarde! Encore lui! Oh!
PATRICK – Ouais il…
HENRY – Il a les yeux tout le temps malheureux, en fait. Il a l’air trop gentil! Et ça emplit les gens de joie, et il a la bouche qui a une sorte de tic nerveux, c’est bizarre. Et ce qui est fou c’est que Naomi Campbell…
PATRICK – Ouais.
HENRY – …elle s’est faite avoir dans le truc, quoi. Et genre elle assiste à ses… elle est allée à plusieurs dates, déjà, pour qu’il la regarde et tout, quoi.
PATRICK – Ah oui?
HENRY – Tu vois? Et c’est fou, c’est comme un gros…
PATRICK – T’imagines, le travail? T’as rien à faire…
HENRY – Mais, le live streaming c’est gratos donc je sais pas comment il prend des sous mais, chez lui, il fait des séances, donc à mon avis il y a un moment donné où il doit se prendre un max de blé, de toute façon. C’est pas possible que tu fasses… Ah non mais les salles où il y a des milliers de personnes il fait payer, c’est pour ça. Parce que, une fois que tu l’as fait en live streaming…
PATRICK – C’est la pub ça.
HENRY – …tu veux le voir en vrai, quoi, tu vois? Tu veux forcément le voir en vrai, quoi. C’est ouf. Alors ce qui m’a fait rire, c’est que * rire * ils disent “Voici une photo de Braco à l’ONU, en train de faire des trucs avec des représentants de l’ONU.”
PATRICK – Non!
HENRY – Et tu vois des gens habillés en truc et qui, et tu vois qu’ils regardent Braco et tout. Après y a un truc en dessous, qui dit “En fait ça s’est déroulé dans un bâtiment à côté d’une église, en fait, qui, dont la dépendance appartiendrait à l’ONU.” Et ça m’a fait trop rire parce que j’imaginais quelqu’un qui disait “Je suis allé à l’ONU”, et en fait c’est un bar qui s’appelle “l’Eau Nue.” * rires *
PATRICK – L apostrophe E-A-U, N-U-E.
HENRY – J’ai fait un concert à l’ONU… et en fait, tu crées des lieux qui permettent aux artistes de faire les crâneurs. Tu crées un bar qui s’appelle le Zénid * rire * et comme ça le mec après il fait “Ouais, j’ai fait un concert au Zénid… C’était cool.” * rire * Tu le dis vite… Et ça m’a rappelé une anecdote où quand Sony a cartonné vraiment aux USA pendant la grande hégémonie du Japon, y a une ville au Japon qui s’appelle Usa, U-S-A, et y avait une légende urbaine qui disait que les gens, qu’ils disaient MADE IN USA, mais en fait c’était fait à Usa, au Japon.
PATRICK – Oui, oui.
HENRY – Ils fabriquaient exprès dans cette ville pour pouvoir marquer MADE IN USA.
PATRICK – Ah oui!
HENRY – Tu vois? * rire * C’est génial! Et voilà. Donc j’imaginais, tu fais… Tu fais tout un business, tu fais un truc qui s’appelle A… Tu fais un petit, une petite école toute pourrie, dans une… à Harévard, et tu dis “Je suis diplômé de Harévard.” Tu le dis très vite. Comme dans Community y avait…
PATRICK – Camfridge.
HENRY – * rire * Quoi?
PATRICK – Camfridge.
HENRY – Camfridge!
PATRICK – L’Université de Camfridge.
HENRY – Dans Community, le mec il était diplômé de l’Université de Columbia, mais en fait c’était en Colombie, qu’il était son diplôme.* rires * C’était marqué sur le diplôme. D’ailleurs, je me demandais, sur le, par rapport au diplôme, tu fais une boîte bidon, pour que les gens, pour les diplômes, pour te faire embaucher, tu sais? Tu crées une micro entreprise, tu l’appelles Goga Gola, et ton business, c’est juste de faire des contrats avec les gens pour qu’ils puissent dire à leur entretien d’embauche “Non mais j’ai été cadre pendant cinq-six ans chez Goga Gola.”
PATRICK – * rire * Et tu le dis très vite: Gogagola. * rires *
HENRY – Attends mais tu fais un vrai business! Je dépose la marque Goga Gola, avec que des G, et ton boulot c’est de faire des diplômes et de dire aux gens “Je certifie Henry Michel avoir accueilli Patrick comme cadre financier chez Goga Gola.” * rires * Et en entretien d’embauche…
PATRICK – * rire * Goga Gola!
HENRY – Alors parlez-moi de votre expérience chez Coca… Vous avez travaillé chez Coca-Cola, c’est ça?
PATRICK – Oui, chez Gogagola…
HENRY – * rire * Ca marche très bien! Et tu sais, j’avais lu à l’époque que les entreprises ne vérifient jamais les diplômes.
PATRICK – Ah ouais?
HENRY – Mais non! Donc tu peux falsifier tout ce que tu veux, tu dis “J’ai bossé chez Coca-Cola…” Non, Coca-Cola peut-être ils vérifient, enfin, les très grosses boîtes ils vérifient, le service public ils vérifient, mais toutes les autres boîtes, les PME et tout, tu veux te faire embaucher dans une… machin, mais le mec mais il en a rien à battre de… Déjà les diplômes universitaires, tu peux tout falsifier tant que tu veux, parce que c’est tellement chiant… Déjà il te faut une autorisation écrite pour demander, pour qu’ils demandent à une administration de produire des papiers qui parlent de toi, et en plus, tu vois, avec les méandres de…
PATRICK – * rires * Les méandres…
HENRY – Les méandres! Les Fytons de l’administration universitaire, jamais! Et ça, j’encourage pas les Rivieros à le faire parce que c’est illégal, mais… ils vérifient jamais.
PATRICK – Croyez-nous bien nos expériences!
HENRY – Et là, pile, tu fais un truc, tu dis que tu t’inventes un diplôme, un Master mille, et au bout de trois jours y a quelqu’un qui rentre dans ton bureau et qui fait “Au fait, Patrick, vous pouvez me donner une photocopie de votre diplôme?” “C’est juste une formalité administrative.” Et là putain tu dois faire un faux diplôme.
PATRICK – Sur Photoshop.
HENRY – Sur Photoshop, tout pourri. Tu marques dessus “Alors voilà le diplôme.” * rires *
PATRICK – Diplôme bien donné à Patrick…
HENRY – Alors…
PATRICK – …pour ses bonnes compétences dans les années de travail.
HENRY – Sur le diplôme y a marqué “Alors,” * rires * Alors…
PATRICK – Bien. Commençons par les bonnes choses.
HENRY – Sur le diplôme y a plusieurs diplômes en fait. Il a eu tout ça… * rires * Voilà.
PATRICK – Qui veut bien pouvoir gagner des dollars. * rires *
HENRY – Moi j’ai jamais falsifié de diplôme à moi mais je… ce serait à refaire, je me ferais un petit MBA chez Goga Gola, ou des trucs comme ça, quoi. C’est sûr. C’est clair. Ohlala! Fantastique.
* interlude musical *
HENRY – Mais euh… Qu’est-ce que je voulais dire là-dessus? J’avais un coup de gueule à faire… Euh… Ouais! Par rapport à cette ville au Japon où tu dis que ça vient des USA et en fait ça vient pas des USA, j’ai un vrai coup de gueule. Un exemple de falsification d’origine c’est ce qui se passe à, par exemple avec Grasse, où jusqu’à octobre, de mai à octobre, quand tu rentres dans la ville de Grasse, tu vois des affiches gigantesques, à l’entrée de la ville, devant le musée de la parfumerie, alors je vais pas dire la marque parce que j’ai pas envie de me prendre un procès, parce que c’est une très grosse marque et la société est jeune, on va dire que c’est une marque… On va dire Christophe… Christophe Fior. C’est une marque que les gens adorent. Si vous voyez ce que je veux dire. Et donc quand t’arrives dans Grasse, y a le portrait géant du mec, qui est décédé depuis…
PATRICK – J’ai vu.
HENRY – …où ils disent “Grasse, son pays”, enfin, tu vois, une phrase à la con comme ça. Et en fait, les marques de parfum, depuis quelques années, ont voulu revenir vers Grasse, en fait, parce que c’est un symbole de nature etc. tandis que plein d’autres marques qui sont vraiment grassoises depuis des années, qui sont vraiment là, qui sont implantée dans le bassin et tout, les grandes marques elles se sont acheté la ville. Et cette grande marque, Christophe Fior, si vous voyez ce que… la marque que les gens adorent…
PATRICK – Chritophian Fior. * rires *
HENRY – Non! Pitié, non! * rire *
PATRICK – On s’y approche petit à petit…
HENRY – Non! * rire * Ils ont décidé y a quelques années, de… Alors, ils ont tout racheté, ils ont… C’est incroyable ce qu’ils ont fait. Ils ont déjà fait des pubs où tu vois genre on voit la Provence d’un coup. Ils ont dit “Oui mais il a toujours eu un château près de Grasse, donc ça fait toujours partie de ses origines.” Alors que le mec il a acheté le château euh… en je crois en cinquante, et il est mort en cinquante-sept, quoi, tu vois? Et ça a rien à voir avec sa carrière ni avec ce qu’il avait fait avant par rapport à Grasse, et ils ont payé une exposition, ils ont soutenu oui, pardon. Ils ont soutenu, ça veut dire filé du pognon, au musée de la parfumerie, pour faire un expo spéciale sur lui de mai à octobre, pile au lancement de la campagne “C’est ma ville, Grasse, c’est mon truc” quoi, tu vois? Comment on peut falsifier une origine.
PATRICK – C’est peut-être un hasard? * rires *
HENRY – Oui “Oh bin ça tombe bien l’expo au musée des parfums parce que…
PATRICK – Ohlala, pile!
HENRY – …on fait une campagne sur… Bin ça tombe bien.” Non mais c’est… Je tiens à le dire, si vous connaissez pas la riviera, que c‘est complètement fake. Y a… Par exemple au niveau des champs de roses que cette… mmm… utilisait pour ses parfums, ça fait seulement neuf ans qu’ils ont une collaboration avec les champs de roses, alors que si vous voulez vous rapprocher d’une marque qui est vraiment proche…
PATRICK – Des champs de roses?!
HENRY – Ah tu croyais quoi?
PATRICK – Des chanteroses.
HENRY – Des chanteroses! C’est un champignon! La chanterose. Ca fait… Non mais, au niveau des champs de roses, ça fait seulement neuf ans que cette marque a une collaboration avec un agriculteur ici. Alors que si vous voulez vraiment vous rapprocher d’une marque proche du bassin grassois, y a Chanel, par exemple. Là je modifie pas le nom puisque je dis du bien. Chanel, ça fait trente ans qu’ils ont dealé avec des agriculteurs de la région, la famille Mul, M-U-L, où ils ont vraiment la rose, où ils ont fait vraiment travailler des agriculteurs du coin, et où ils ont vraiment des ancres… Et EUX ils se la pètent pas, Chanel. Ils se la pètent pas YOLO Grasse etc. Alors que les autres ils nous racontent une histoire incroyable. Voilà. Donc euh… au niveau de… au niveau de la falsification des origines, vous foutez pas de la gueule. Ce qui me rend fou, en fait, sur ce coup de gueule, c’est que plein de marques s’achètent la riviera dans leur publicité etc. Tu vois? Pareil pour Eau Sauvage où tu vois Delon, où tu vois des images de Méditerranée tout le temps, ou des marques qui n’ont rien à voir, où c’est une meuf qui vient deux fois par an, qui vient d’une agence, et qui limite se fait vacciner contre la fièvre jaune quand elle arrive dans la région, quoi, tu vois? On devrait faire un impôt, moi je serais Conseiller Général, je ferais payer aux gens dès qu’ils utilisent la riviera pour leur pub ou un truc comme ça, quoi. Voilà, impôt. Tu veux parler de la riviera? Tu files trente euros. * rires *
* interlude musical *
HENRY – Riviera Détente. Alors Patrick, tu sais que… des Rivieros t’aiment, et ils étaient contents de savoir qu’on enregistrait ce soir, et je leur ai demandé s’ils avaient des questions pour nous deux.
PATRICK – M-mh.
HENRY – Est-ce que tu es prêt à répondre sans tabous?
PATRICK – Oui.
HENRY – D’accord, alors bon y a beaucoup de questions qui servent à rien. Y a beaucoup de questions qui sont là pour dire qu’on… pour montrer qu’ils connaissent, tu vois, faire des anecdotes etc. mais… Alors “Patrick est un invité de plus en plus récurrent, est-ce qu’il a une chance de devenir un co-animateur officiel comme Raphaël Cadum ou ton meilleur ami Naïko?” – Pierre. Non ça c’est une bonne vanne… Maintenant ça y est, Patrick il revient souvent hein. Y a Antoine qui me demandait de parler de la cagole niçoise: mythologie et légende urbaine. Putain, deuxième coup de gueule. Alors, écoutez bien les Rivieros. Y a plein de communautés, au vingt-et-unième siècle et sur les Internets: si vous voulez être un Riviero, vous bannissez ce mot de votre vocabulaire. Et Dieu sait que je suis pas casse-couilles, mais alors le mot cagole ça me file de l’urticaire. Ca fait partie pour moi de ce vocabulaire euh… condescendant à l’égard des provinces et à l’égard du sud, dès qu’il y a une nana qui s’habille coloré, dès qu’il y a une nana qui est pas maquillé comme un corbeau, ou dès qu’il y a une nana par extension, par déformation, qui vient du sud, on la traite de cagole. Dès qu’il y a une fille qui vient travailler à Paris, qui a un peu l’accent du sud, elle va avoir droit, dans le mois où elle est, à un moment donné, à ce mot ou à une allusion ou à un truc comme ça. Voilà. Cagole moi ça me rend malade, ce mot, et c’est euh… C’est beaucoup moins innocent que ça en a l’air d’utiliser ce mot dès qu’il y a une fille qui a l’accent méridional ou qui est pas habillée exactement comme toute en noir, ou toute en sérieux, ou toute en machin… Je déteste ça. Parce que les filles du sud, c’est ma mère, c’est ma fille, c’est mes soeurs, et j’ai toujours haï ce mot, quoi. Haï ce mot. Alors, si vous utilisez le mot cagole, y a encore une carte de dispense, mais vous êtes pas un Riviero si vous continuez à l’utiliser. Voilà. * applaudissements * Je ne veux plus entendre parler de cagole. Alors je sais qu’il y a eu un reportage récemment qui montrait que c’étaient des femmes, tout ce que vous voulez, empowered, ce que vous voulez, mais dans les quatre-vingt pourcent des cas quand c’est utilisé, c’est méprisant, c’est condescendant et c’est souvent une manière de rabaisser les filles du sud. Donc euh le mot cagole je DÉTESTE. Voilà. Ma mythologie et légende urbaine sur la cagole niçoise, qu’elle soit niçoise, marseillyaye… * rire * Marseillyaye. Marseillyaye! T’es Marseillyaye toi? * rires * Voilà.
PATRICK – Y a pas la chanson “Mets ta cagole”?
HENRY – Alors, Loïc Goyet, dès qu’on touche à facebook Patrick commence à faire des jeux de mots pourris. Loïc: “Généralement, les slogans et chants dans les manifs ils sont pas très beaux. Est-ce que vous pourriez créer la chanson officielle des gens pas contents, qui serait joyeuse et jolie?”
PATRICK – Quoi quoi? J’ai pas compris. Le début?
HENRY – “Généralement, les slogans et chants dans les manifs ils sont pas très beaux.”
PATRICK – Ah oui, oui, oui.
HENRY – “Est-ce que vous pourriez créer la chanson officielle des gens pas contents, qui serait joyeuse et jolie?” Alors je crois qu’on en avait déjà parlé dans un… ah y a mon chien qui boit. Qu’est-ce que ça m’énerve, putain… * PATRICK rit * Il boit pendant… deux heures quoi.
PATRICK – Pile à l’attention des micros. * rires * En direct…
HENRY – Il boit encore!
PATRICK – Ouais! Plein.
HENRY – Merci Vegas! Putain il en n’a rien à foutre de cette émission. Euh on en a déjà parlé des slogans et des chants dans les manifs. On se demandait si dans les autres pays c’étaient les mêmes, c’est-à-dire en… si au Japon ou en Chine c’était pareil…
PATRICK – Oui!
HENRY – …qu’en France.
PATRICK – Je m’en souviens.
HENRY – Donc euh “ils sont pas très beaux… créer la chanson officielle des gens qui sont pas contents qui serait joyeuse et jolie.” Je sais pas, faut que ce soit scandé, hein! Euh… Non mais on en a déjà parlé. Y a beaucoup de questions, d’ailleurs, dont on a déjà parlé hein, dans ce truc. Euh… Alors, y a Thierry , Thierry Val qui nous demande “La rencontre Patrick – Henry”. Comment s’est-on rencontrés? Alors, Patrick c’était un nouveau…
PATRICK – Je croyais que c’était un jeu de mots, que Patrick Henry…
HENRY – Patrick-Henry? Non. À un moment donné Patrick c’était un nouveau, quand il est arrivé je devais être en quatrième ou en cinquième…
PATRICK – Quatrième.
HENRY – Et euh… Et en fait, Patrick, il avait une spécificité, que j’avais jamais vue, il va démentir…
PATRICk – Sauf partout dans le monde…
HENRY – …c’est que, il… au moins les deux premiers mois, tu serrais la main à tous les élèves de quatrième.
PATRICK – Cent pour cent des gens que je ren… même les filles… “Ca va?” Comme un homme politique.
HENRY – Oui.
PATRICK – Je tendais la main.
HENRY – Comme un homme politique. Voilà. Parce que, on peut le dire, peut-être? T’étais le… t’étais le fils du Directeur…
PATRICK – T’étais de droite.
HENRY – C’était le fils du Directeur de l’établissement, et donc, par principe, on le détestait quand même par principe, et il serrait la main à tout le monde. Et donc on se foutait un peu de sa gueule, mais pas méchamment! Mais disant ‘T’as vu? Il serre la main à tout le monde.” Et je me rappelle d’une fois, on n’était pas encore copains, je me… je faisais mes lacets, j’étais accroupi en train de faire mes lacets, y a ta main qui déboule dans mon champ de vision, pour me serrer la main. * PATRICK rit * C’est drôle hein?
PATRICK – Dans les trous du… des baskets.
HENRY – C’était comme ça… C’est comme ça que j’ai rencontré… Forcément, donc il serrait la main à tout le monde, donc au moins tu m’avais serré la main une fois, et puis à cet âge-là, tu passes pas ta vie à serrer les mains! Donc voilà. Et en fait, on a vraiment… on s’est vraiment… rencontrés dans le bus 620 qui allait de Cannes à Mandelieu. Et où là on a… on s’est retrouvés assis ensemble et on faisait plein de bêtises avec les fauteuils des mamys devant. On faisait trembler… on prenait le fauteuil à deux mains…
PATRICK – * rire * C’est moche…
HENRY – …des personnes âgées qu’il y avait devant nous, et on voyait… En fait, vous pouvez faire l’expérience quand vous êtes dans le métro ou dans le bus, les gens sont hyper… croient que les vibrations viennent de la route, et donc, on voyait à quel moment tu pouvais secouer si fort que la personne se… à un moment donné, remarquait un truc. Et donc en fait, le seuil de tolérance, il est infini. Tu peux secouer le fauteuil de toutes tes forces, la personne va croire que c’est de la route. * rire *
PATRICK – Mais en fait, le secret, c’est qu’il faut secouer de plus en plus. Donc à un moment donné, y a…
HENRY – * rire * Y a une courbe.
PATRICK – …la frontière n’existe pas. Donc la personne elle accepte les vibrations qui augmentent. Donc elle peut pas deviner que ça vient de derrière. * rires *
HENRY – Voilà. Donc c’est comme ça qu’on s’est rencontrés. Et là, gros, gros fou rire. Je crois que… on attendait la fin de la journée pour se retrouver dans le bus 620 pour Mandelieu. Qui doit toujours exister, le 602?
PATRICK – Ouais, je sais pas.
HENRY – J’imagine. Voilà. Pourquoi? Alors, Antoine Teboul: “Pourquoi reconnaît-on toujours un touriste français à l’étranger?” Ca aussi on en a déjà parlé, je crois, dans un Riviera Détente. Euh… je pense que le touriste français porte souvent du Quechua, du Decathlon, et on… je pense qu’il y a un gigantesque omerta sur la place de Decathlon en France.
PATRICK – Oh ouais?
HENRY – Ah ouais je pense que c’est ÉNORME cette marque. Y a pas un Français en vacances qui porte pas du Quechua. Bon après je parle pas des jeunes hipsters etc. Mais à un moment donné tu sombres dans le Quechua. Tu… Donc le Français, y a un moyen… un mélange entre le look et l’insatisfaction. Y a un mix entre look toujours inadapté et insatisfaction faciale systématique.
PATRICK – Ah ouais…
HENRY – Tu trouves pas?
PATRICK – Bin les Quechua, non, je savais pas.
HENRY – Mais Quechua, Decathlon quoi!
PATRICK – Oui, oui!
HENRY – Bin ouais mais après y a toutes les marques annexes. Moi je porte du Solognac, c’est les treillis. * PATRICK rit * Je porte que des treillis Decathlon.
PATRICK – Je porte du Prabranc. * rires *
HENRY – C’est vrai que les sous-marques Decathlon… Alors, Thomas qui demande… Eh bin Thomas il devrait être puni, parce que… il a pas mal clashé des épisodes qui ont bien marché, là. Mais bon, “Dans « Patrick Patrick » où est le prénom et où est le nom ? Je me trompe à chaque fois, si quelqu’un a une astuce mnémotechnique…” Alors, Patrick…
PATRICK – Très bien.
HENRY – …c’est le prénom?
PATRICK – La… Alors. Patrick c’est le prénom…
HENRY – Ouais…
PATRICK – Et Patrick c’est le nom.
HENRY – Aaah, d’accord. Parce que, à un moment donné, je croyais que c’était Patrick, le nom.
PATRICK – Non, non, non.
HENRY – Ah non, c’est Patrick.
PATRICK – Tu… C’est très facile pour retenir…
HENRY – Oui?
PATRICK – Tu fais P-P, dans ta tête, P, le nom, P le prénom.
HENRY – * rire * Ouais d’accord.
PATRICK – Et ça t’aide à retrouver les deux.
HENRY – D’accord. Alors, ensuite. “Récemment on entend de plus en plus parler des sports extrêmes (base jumping, street luge, plongée en apnée…). Quel est votre rapport à ces pratiques, mais aussi votre avis ?” T’as un avis, Patrick sur les sports extrêmes?
PATRICK – Oui.
HENRY – * rire * C’est quoi?
PATRICK – D’abord, que c’est dangereux.
HENRY – Ouais. Ouais. Parce que la grosse différence entre n’importe quel sport, et n’importe quelle discipline, par exemple, tu peux te tromper en tennis: tu perds un point. Si tu te trompes en base jump…
PATRICK – Tu meurs.
HENRY – …tu meurs.
PATRICK – Mais je ne sais pas ce que c’est donc, oui, tu meurs je pense.
HENRY – Bin si tu sautes. Base jump. Tu sautes dans le vide. * rires * Tu sautes dans le vide.
PATRICK – Tu sautes le plus haut vers le ciel.
HENRY – C’est le mot anglais pour suicide. Nan mais tu sais, c’est les mecs qui ont des voiles, là? Alors, base jumping, non, à la base, base jumping, tu sautes et t’as un petit sac, un petit parachute dans la main, et tu le lâches, après. Yoooouuuuuu! Après…
PATRICK – Ah oui!
HENRY – Après ils ont fait par exemple les wingsuits, tu vois? Fshhhhhhhh ils volent, ils vont entre les pics et tout.
PATRICK – Ouais.
HENRY – Et voilà! Si tu te trompes en pédalo, déjà tu peux pas te tromper en pédalo, mais… Tu te trompes en tennis, tu perds un point. Tu te trompes en wingsuit, tu meurs.
PATRICk – Ouais, ouais, c’est ça.
HENRY – Donc c’est… Voilà notre avis.
PATRICK – Pas bien.
HENRY – Il faut vraiment être sûr de soi. Et c’est vrai que les gens qui se tuent en tennis, t’es toujours choqué, les gens qui se tuent en wingsuit, tu te demandes pas pourquoi, quoi. Tu dis “Ohlala, mais c’est vrai qu’il prenait des risques, etc. Donc voilà.” C’est notre avis.
PATRICK – “Donc c’est bien fait.”
HENRY – * rire * Noooon! Euh… Bon ça j’ai rien compris. Y a Tinath Goj qui dit que à chaque épisode on devrait dire ce qu’on boit. Mais on boit… Alors moi, ce soir, je suis à la Badoit…
PATRICK – Oh! Oui c’est vrai.
HENRY – Patrick il a un petit Côtes du Rhône très, très sobre. Voilà, c’est tout. “ Quel est le film qui correspond le plus à l’esprit Riviera Détente?” demande Edouard Lebigre. Alors ça c’est une bonne question. Moi je dirais que c’est un mix entre “Les Sous-doués en vacances” qui pour moi pue la riviera de A à Z, ça se passe à Saint-Tropez mais c’est paaas… c’est complètement ISO, et Saravah de Pierre Barouh, où y a un passage absolument culte qui correspond, pour moi, au paradis, plus beau moment de la vie, où t’as… ils sont en repas tous ensemble, et y a un type qui prend une guitare, et c’est Maria Bethania qui chante, et c’est entre la poire et le fromage, et les gens dans le resto chantent, et d’ailleurs je me rappelle plus qui ce qu’ils chantent… * incompréhensible * Et les gens dans le restaurant reprennent la chanson, et y a une ambiance chaleureuse, une ambiance d’amitié, de joie. C’est… voilà. C’est pour moi le plus Riviera Détente.
* interlude musical (Saravah) *
HENRY – Alors je sais pas si j’ai le droit de le dire, mais Raphaël Cadum m’a envoyé par erreur un texto…
PATRICK – * rire * J’adore!
HENRY – …qui m’a fait mourir de rire… Que voici. * rires *
PATRICK – “Hey! Les autres cons d’Henry Michel et de Patrick Patrick…”
HENRY – Non. Il dit: * rire * “Elle est pas très agréable la montre, à porter. Ca me fait une espèce de petite douleur veineuse…” * éclats de rire * “Ca me fait une espèce de petite douleur veineuse…” * re-éclats de rire * “Ca me fait une espèce de petite douleur veineuse.” Pauvre petit chou.
PATRICK – Oooooooh…
HENRY – Ca fait une petite douleur veineuse…
PATRICK – Le petit petit Raphaël Cadum…
* rires *
* PATRICK fait des bruits de petits bisous *
HENRY – Alors il fait “Oups, pas pour toi.” * rire * Et depuis, dès qu’il m’envoie un message, je lui dis, je lui demandais des dates pour le prochain Spoiler Arrière, je lui dis “Dispo pour un Spoiler Arrière cette semaine? Ou ça risque de te faire une petite douleur veineuse?” * rires * Pile il envoie un mauvais texto qui dit ça…
PATRICK – Pile il envoie ça à toi.
HENRY – Ca n’est pas très agréable, comme montre, à porter. Ca me fait une espèce de petite douleur veineuse. * rires *
PATRICK – J’aimerais bien qu’on me plaigne, un peu. * rires *
HENRY – J’aimerais bien un biberon. * rires * De bébé pour comme les gens comme moi.
PATRICK – J’aimerais bien reprendre les cours de piano. * rires * Comme quand j’étais bébé. * rires *
HENRY – T’as déjà fait des erreurs de textos?
PATRICK – ??? c’est que là, en ce moment, il imagine même pas ??? * rires *
HENRY – S’il faut, ça va le foutre dans la merde. Y a ptet quelqu’un, c’est quelqu’un qui lui a offert et…
PATRICK – Il est en train de dormir comme un bébé, bien sagement, bien profondément, et on est en train de détruire son image.
HENRY – Et les gens, comme il n’écoute les Riviera Détentes que deux ou trois jours après la diffusion, sur Facebook, les gens vont dire “Ca va la petite douleur veineuse?” * rires * Il va me faire la gueule pendant deux mois. Ah c’est magique. Pffffff. Mais je ne sais pas à qui il s’adressait. Ca ne peut être qu’à sa maman ou son papa. À qui tu peux envoyer ça?
PATRICK – Ouais, parce qu’une petite douleur veineuse au poignet, on est d’accord?
HENRY – * en riant * Ouihihihihi…
PATRICK – C’est gentil, déjà, mais c’est vachement…
HENRY – ???
PATRICK – C’est vachement taillé dans, comment dire? Dans la dentelle, quoi. Tu vois, C’est…
HENRY – Ah oui, c’est… fragile…
PATRICK – Douleur veineuse c’est…
HENRY – Princesse!
PATRICK – Mazette!
HENRY – Pardon mon Prince! On va faire des montres en coussins! * rires * Des montres en viande!
PATRICK – On va vous faire des goussets en bien bonne coton!
* instrumental de L’Amour à la Plage de Niagara *
HENRY – * chante * Ce soir, j’irai danser le Mambo
Au Royal Casino, sous les lambris rococo – yeah
Ah merde… oublier
Tu me feras rêver
PATRICK – Mmmh! Ohlala
HENRY – * chante * Comme les chansons d’été
PATRICK – Ouh! * siffle *
EN CHOEUR – C’est l’amour à la plage (aou cha-cha-cha)
Et mes yeux dans tes yeux (aou aou)
Baisers et coquillages (aou cha-cha-cha)
Entre toi et le bleu (aou aou)
PATRICK – * chante * La mer, quand vient le temps des vacances
C’est le temps de la danse
Entre tes bras, toutes les nuits
Et si j’ai le coeur tout retourné
Là je t’embrasserais
Jusqu’à la fin de l’été
EN CHOEUR – C’est l’amour à la plage (aou cha-cha-cha)
Et mes yeux dans tes yeux (aou aou)
Baisers et coquillages (aou cha-cha-cha)
Entre toi et le bleu (aou aou)
* musique *
HENRY – Y a un autre truc, un autre coup de gueule. * rire * Quand je ne bois pas d’alcool, j’ai que des coups de gueule. Non, alors y a un truc super important quand même qui concerne toute l’émission, et qui concerne les gens, et qui concerne tous ceux qui aiment la riviera, c’est qu’en 2017, la riviera va, telle que je l’aime moi, une partie de la riviera telle que je l’aime moi va disparaître, Patrick.
PATRICK – Pourquoi?
HENRY – La Loi Littoral.
PATRICK – C’est quoi?
HENRY – Tu connais pas la Loi Littoral?
PATRICK – T-t.
HENRY – La Loi Littoral, ça fait presque vingt ans que ça s’est lancé. C’est un truc pour protéger tous les littoraux de la France, en interdisant de construire, déjà dans les cent mètres du bord de l’eau, d’accord? Et qui pour les commerces qui sont sur le bord de la plage oblige deux choses: d’occuper seulement une certaine partie de l’espace maritime pour que les gens puissent se balader, et de respecter une certaine densité, et surtout, hors saison, de se démonter, d’être démontables. D’accord?
PATRICK – Ouais.
ENRY – Donc c’est génial pour les endroits, moi je trouve ça génial pour les endroits où y avait rien encore de construit, où on dit “Bon, on lève le pied, etc. etc.”. C’est très compliqué. Et y a un cas particulier pour la riviera, c’est que on a construit comme des porcs, quoi! Tu vois? Et qu’il y a des trucs, c’est des institutions, mais qui sont là depuis des années, et qu’ils vont détruire à coups de bulldozers, pour respecter la Loi Littoral.
PATRICK – Ah ouais?
HENRY – Alors on a joué la montre, parce que pendant des années, y a des types qui ont construit… Mais y a qui? Y a le Roi d’Arabie Saoudite qui a construit des trucs, y a plein de gens qui ont construit des trucs sur le littoral et qui ont abandonné ou pas, y avait des concessions qui étaient là, et qui ont réussi à jouer la montre, quoi, tu vois? Mais là, les Préfets ont commencé à vraiment faire appliquer la Loi. Et donc là y a des procès terribles qui se sont passés cette année, et surtout, 2017, ça va être l’année où toutes les concessions vont être renouvelées à Cannes et à Antibes, d’accord? Et c’est là où ça va passer à des trucs monstrueux où ils vont détruire des endroits qui sont des institutions. La Voile Rouge, à Saint-Tropez, a été détruite au bulldozer. C’était une institution. Et sur la riviera qui me tient à coeur, celle là, là autour Cannes, machin, Golfe Juan, quand tu rentres dans la… Tu connais un peu Golfe Juan? Quand tu rentres dans Golfe Juan, t’as des espèces de bars avec des portiers, notamment deux qui s’appellent Tetou et Nounou. Et ils font des bouillabaisses, des trucs un peu chicos etc. C’est des institutions! Ca fait cent ans qu’ils sont là, quoi. Et eux ils ont coulé le béton dans le sable, quoi. Donc c’est, ils sont en dur. Et ils vont devoir… ça va être détruit au bulldozer, alors que ça fait vraiment partie du patrimoine de la région, pour une Loi qui a été faite pour le reste de la France, pour la Bretagne, c’est très bien, pour les endroits qui ont été préservés, tu vois? Mais nous, finalement notre défaut c’est notre… c’est notre raison d’être! Y a des milliers d’emplois qui sont menacés, parce que les établissements vont vraiment baisser en volume, quoi, tu vois? Et Nounou, l’endroit où ils font la bouillabaisse, c’est un endroit où Jean Marais il allait, toute la décoration des murs elle a été faite par Jean Marais, qui a dessiné à. Jusqu’à la fin de sa vie il bouffait la bouillabaisse là-bas quoi. Tu vois qui c’est Jean Marais?
PATRICK – Oui.
HENRY – Tetou et Nounou ils vont les détruire à coups de bulldozers quoi.
PATRICK – Putain…
HENRY – Et les mecs ils ont essayé de se battre et tout, mais ils ne peuvent pas. La grande différence avec la Bretagne, et les autres littoraux et nous, c’est que nous, on a été construits POUR le tourisme, POUR les Anglais, et PAR les Anglais, et PAR les touristes, et tout est parti de la plage, et par les casinos et par les trucs qu’ils ont construits sur cette putain de plage, quoi, tu vois? Alors le Maire de Cannes, que j’aimais bien, jusqu’à l’affaire du burkini, il a encore de bonnes idées maintenant: il parle de parler de “plage urbaine”. En disant “voilà, créez un décret spécial plages urbaines, nous cassez pas les couilles quoi.” C’est-à-dire laissez faire ce qu’on veut où on veut. De toute façon c’est mort nous. C’est déjà construit quoi, tu vois? Et donc voilà. Donc, pour moi, une des visions de la vraie riviera, c’est quand même ces bât… ces trucs les pieds dans l’eau, et ces institutions, franchement, Tetou et Nounou, c’est… Bon, c’était des restos pour les vieux, c’était pas un truc où j’allais bouffer tout le temps, mais rien que la typo, moi elle m’a fait rêver, ces endroits ils sont dingues, quoi! Eh bin, grâce ou à cause de la Loi Littoral ils vont sauter. Et jusqu’ici on n’y croyait pas, mais quand ils se sont mis à détruire La Voile Rouge à coups de bulldozers euh… on a commencé à y croire, quoi. C’est à cause de ça, d’ailleurs, à cause de la Loi Littoral que le mec qui avait fait brûler la paillotte Chez Antoine (chez Francis, NDLR) en Corse. En Corse c’est encore pire!
PATRICK – Aaah!
HENRY – Tu vois?
PATRICK – Mais c’est vieux ça!
HENRY – Mais oui mais la Loi Littoral ça date de 86 quoi! Et il y a peu de Préfets qui l’ont appliquée, parce que y a l’économie locale, y a des milliers d’emplois qui sont en jeu, y en a des milliers! Y a des millions d’argent qui font bosser la région, quoi. Donc je vais pas rentrer dans le cliché “ouiiii, c’est des gens qui sont complètement détachés du coin qui font les lois etc.” mais, parce que c’est positif pour plein d’autres endroits de la France, quoi, tu vois la Bretagne et compagnie, mais chez nous ça va être une catastrophe. Ca va vraiment dénaturer le truc, quoi. C’est même pas démontable ces trucs, c’est en béton, tu vois?
PATRICK – Oui, mais je vois oui. En tout cas…
HENRY – Donc ton avis… * applaudissements de PATRICK et rires d’HENRY *
PATRICK – * toujours en applaudissant * Merci Monsieur Macron! Comme d’habitude!
HENRY – * en riant * Une loi de 86! Il n’était pas né! * rires *
PATRICK – il tétait les biberons.
HENRY – C’était un bébé. Mais même si la Loi Littoral a un bon fond, quoi, tu vois? Pour protéger les trucs, les gens arrêtent pas de dire que y a plein de lois contraignantes, tu vois? Et les Parisiens et… enfin, les Parisiens: les dix pourcent de voitures parisiennes par exemple qui se plaignent que ils puissent pas prendre la voiture parce que… ils ouvrent… ils font… pile Hidalgo elle trolle à mort parce que, ils transforment tout en voies de vélo, quoi. C’est “Non, vous pouvez plus rouler maintenant, c’est ???” Mais, y a des… on peut faire des lois cent fois plus contraignantes pour nous… quotidien, en fait. Y a mille fois plus contraignant que d’obliger les voitures à rouler sur une voie, quoi.
PATRICK – Ouais.
HENRY – Qu’est-ce qu’on pourrait…? Qu’est-ce qu’on pourrait faire comme loi HYPER contraignante? Qui nous POURRIRAIT la vie, quoi? * pause * Par exemple, une loi qui obligerait à… tous les achats que tu fais en supermarché…
PATRICK – Ouais…
HENRY – …de passer à la mairie les faire tamponner. Chaque article. * rires * Chaque truc que tu achètes, n’importe où, tu dois le faire, quelqu’un doit mettre un tampon dessus à la mairie.
PATRICK – Ouais mais… ah ouais!
HENRY – Donc tu fais la queue avec les sacs…
PATRICK – Ouais mais tu peux contourner, c’est invérifiable, quoi.
HENRY – …Ah si, si! T’as des inspecteurs qui viennent, et ils ouvrent ton frigo, et ils regardent: tout ce qui a pas le tampon de la mairie, tu prends une amende. * PATRICK rit * Vingt euros.
PATRICK – Non, tu…
HENRY – Tout le monde qui fait la queue avec les sacs, quoi.
PATRICK – La loi t’oblige à mettre ta main gauche dans ta poche gauche de ton pantalon quand tu marches dans la rue.
HENRY – Ca va, c’est pas super chiant.
PATRICK – Dans une zone piétonne.
HENRY – Ca c’est pas super chiant. Tu t’y habitues: en deux mois tu fais plus gaffe.
PATRICK – C’est vrai? Tout le monde mettrait sa main gauche dans sa poche gauche arrière de son pantalon…
HENRY – Dès que quelqu’un sort la main, hop hop hop!
PATRICK – …en zone piétonne.
HENRY – Non, non, ça c’est fast… Je trouve ça fastoche moi.
PATRICK – D’accord.
HENRY – Une loi qui t’obligerait à avoir les pieds dans de l’huile dès que tu rentres dans ta voiture. * rire de PATRICK * Le sol de ta voiture doit avoir quinze centimètres d’huile, tu dois remettre tous les jours pour être sûr que ce soit quinze centimètres, et tu dois tremper les pieds dans l’huile tout le temps. Ca c’est super chiant. Parce que le matin tu dois vérifier qu’il y en a assez, tu rajoutes le bidon, bloup, bloup, bloup, bloup… * rire de PATRICK * Tu la remplis, tu enlèves tes chaussures, tes chaussettes, tu mets les pieds dans l’huile, tu dois tout gérer quoi!
PATRICK – J’ai une super loi.
HENRY – C’est quoi?
PATRICK – Quand t’arrives, après une journée de boulot, que t’as ton courrier, la loi t’oblige à retourner à la poste, pour bien dire que t’as bien tout reçu ton courrier. * rires *
HENRY – Mais tu peux pas le faire le matin? Tu peux pas le faire le matin?
PATRICK – Oui maintenant ils passent à treize heures les facteurs.
HENRY – Ah bon?
PATRICK – Bah, quand ils passaient à huit heures c’était dans les années 90.
HENRY – * hilare * Qu’est-ce que tu racontes? Parce que t’as déménagé, mais ça dépend des quartiers! Ca dépend de la tournée!
PATRICK – Depuis euh…
HENRY – N’importe quoi!
PATRICK – Depuis douze ans, je te jure que les facteurs ils passent après 13h.
HENRY – Mais c’est parce que t’habites dans des endroits de plus en plus éloignés mais, selon la tournée du facteur, tu le reçois ton courrier.
PATRICK – Mouais.
HENRY – Mais enfin c’est bien, le retourner, ouais.
PATRICK – Dès que t’as le courrier t’es obligé de retourner à la poste pour bien vérifier que t’aies bien reçu ton courrier. Et si tu le fais pas, on brûle ton courrier.
HENRY – Ah, pas mal. Euh… Une loi, où dès que tu as tort au travail, en réunion, les gens votent, et si t’as tort, et si tout le monde vote contre toi, tu dois prendre une… tu te prends une bombe lacrymo dans la gueule. * rires *
PATRICK – J’adore: on a tort on…
HENRY – C’est Berthier! Berthier, c’est vous qui raté? Non je vous assure c’est pas moi! Si, si Monsieur! Vote à mains levées, et là pfffffff! Bombe lacrymo dans la gueule! Ce serait bien… Une loi où dès que tu veux faire l’amour à ta femme, ou à ton compagnon, tu dois aller demander l’autorisation à ton voisin. * rire *
PATRICK – Non! À la gendarmerie. * rires *
HENRY – Gendarmerie! Y a même pas de numéro de téléphone!
PATRICK – Se déplacer et tout ça.
HENRY – Tu dois y aller, prendre la voiture…
PATRICK – Tu dois signer la feuille…
HENRY – …prendre un ticket de parking… * rires * Tu dois signer un registre. Oh! C’est sordide.
PATRICK – Ca fait peur, oui. Une loi, où quand t’as envie d’aller aux toilettes parce que t’es pressé, tu dois lire un chapitre du livre avant d’y aller, tu laisses ton livre devant les toilettes, et tu vas aux toilettes après. * rires *
HENRY – Et pour ceux qui lisent les bombes Airwick, tu dois lire la bombe avant de rentrer dans les toilettes. * rires *
PATRICK – Ce que tu veux lire aux toilettes t’es obligé de le lire avant. Et tu déposes l’objet, et tu vas aux toilettes après. * pause * Une loi où quand tu cherches une place pour te garer, la première que tu trouves, tu te gares, et tu repars pour chercher une deuxième place. * rires *
HENRY – C’est pas mal! C’est la place blanche. Place blanche ne compte jamais. C’est la loi Monsieur.
PATRICK – C’est ???
HENRY – Oui c’est pour assurer qu’il y ait toujours pour quelqu’un en fait. C’est débile parce qu’il n’y en a pas… Donc il y a toujours une place entre toutes les places à l’entrée du parking. Ouais mais si t’as deux places…
PATRICK – Ah oui moi je pensais une place dans la rue, moi.
HENRY – Ah oui, oui, d’accord, ouais. Oh!
PATRICK – Dès que tu trouves une place t’es obligé de faire le créneau, tu ren… Et après tu repars pour chercher une autre place.
HENRY – Une loi où tu as plus auc… tu as plus… une loi… * rire de PATRICK * Une loi où tu n’as plus le droit de porter des accessoires sur toi, casquette, montre et tout, tu as le droit, mais seulement au bout d’une corde.
PATRICK – C’est-à-dire?
HENRY – Tu peux pas porter de montre…
PATRICK – Ouais.
HENRY – …mais tu as le droit de la traîner avec une ficelle.
PATRICK – Ah! Je croyais que tu pouvais les porter que quand, si t’étais accroché à une corde! * rires * * pause * Une loi où, avant de prendre une photo, n’importe quoi hein, de famille et tout ça, t’es obligé de faire un dessin d’abord. * rires *
HENRY – C’est pas mal! Toute photo? N’importe quelle photo?
PATRICK – N’importe quelle.
HENRY – Tu dois faire un dessin de…
PATRICK – Tu veux une photo de ton plat pour la mettre sur facebook, d’abord tu fais un dessin.
HENRY – Mais quelqu’un le valide? Tu l’envoies à l’administration qui débloque ton appareil photo.
PATRICK – Tu envoies ton dessin… et après ils disent “C’est bon, vous pouvez prendre la photo.” * rires *
HENRY – Pour être sûr que c’est pas une photo… Une loi… * rires * Le soir avant de te coucher, une loi qui t’oblige à aller chez un professionnel te laver les dents. * rires * Tu dois, le matin et le soir, aller chez le dentiste te brosser les dents.
PATRICK – Ah putain…
HENRY – Plus de chômage hein! Si y a que des lois comme ça: brossage de dents réservé aux professionnels. Donc toute la queue et tout…
PATRICK – Y a quelqu’un qui te brosse les dents…
HENRY – Ouais, c’est ça! * rires *
PATRICK – C’est con… Une loi qui t’oblige, avant de lire un roman, de colorier tout l’intérieur des voyelles comme… * rires *
HENRY – C’est con! * rires * Le mec: “Pffffff… il me reste encore cent quatre-vingt pages…” * rires * Mais quel dictateur imposerait ça? Personne n’imposerait ça! Oh putain… * rires * Une loi… une loi temporaire, suite à un problème de déchetterie, où tu dois aller rechercher à la déchetterie tout ce que tu as jeté. * rires * Retrouver… tu dois retrouver et reprendre toute ce que tu as jeté.
PATRICK – Oui, une loi qui t’oblige à aller retrouver la moitié de tes déchets, avant de jeter la poubelle suivante. * rires *
HENRY – C’est débile! Une loi qui t’oblige à, la nuit, qui t’oblige à téléphoner toutes les heures pour dire que tu dors bien. * rires * “La gendarmerie? * rires * Oui, bonjour, c’est Patrick. C’est pour dire que je dors bien.” “Très bien! À dans une heure!” * rires *
* interlude musical *
HENRY – Voilà mon Patrick, c’est la fin de ce Riviera Détente. Putain j’espère que j’irai mieux la prochaine fois hein! J’ai la migraine, en fait, dès que je reprends le sport et que je mange sain, je tombe malade.
PATRICK – Bin oui.
HENRY – Je… C’est fou hein? C’est… est-ce que c’est les défenses immunitaires, un truc comme ça, qui “wooooo! Qu’est-ce qui se passe?”
PATRICK – Ouais c’est ça mais ton corps il s’habitue à…
HENRY – C’est ouf! Parce que là, maintenant, j’amène mes enfants à l’école… Alors pendant un an j’étais tranquille: toute l’année dernière, comme par hasard, et c’est là où on s’est éclatés à faire plein de trucs le soir et tout, entre les Twitchs, les machins, tu vois je pouvais me coucher tard parce que je me levais pas trop tôt, mais là cette année, comme les autres années, je ramène mes enfants à l’école le matin. Parce qu’avant y avait des horaires qui étaient pratiques. Donc du coup je me lève super tôt, donc du coup je peux pas me coucher méga tard, comme je me retrouve super tôt dans la nature maintenant je vais au sport, et là ça fait une semaine que je retourne au sport, je fais un peu gaffe à ce que je bouffe: migraine, malade etc. Badoit * rires * et compagnie. Donc faut croire que mon corps ne comprend pas ce système et se rebelle donc totalement.
PATRICK – Très bien.
HENRY – Donc je vais quitter cette famille… * rire de PATRICK * me remettre à manger comme un porc… * rire * Mais non, je serais tellement malheureux! Oui mais ça arrive tu sais! Riviera Détente, tous les quinze jours on va tenir le rythme. Forcément des Riviera Détente où on est malades. For-cé-ment. Voilà. Toi ça va toi? T’es un peu fatigué. T’as les yeux qui brûlent.
PATRICK – Oui je fatigue oui.
HENRY – T’as les yeux qui brûlent, toi.
PATRICK – Ouais! Y a du feu à l’intérieur.
HENRY – T’as mis du harissa dans ta gueule? En mangeant les pizza?
PATRICK – J’ai frotté de l’huile de rissa.
HENRY – De harissa? De l’huile de harissa?
PATRICK – Harissa.
HENRY – De riçin? L’huile de riçin? Ou harissa? Euh… voilà, donc gros bisous les Rivieros. Désolé pour ma… mon état. J’ai même la narine bouchée maintenant. Je vais vous la déboucher en ASMR, attendez, bougez pas. * rires * Non, on va vous épargner. Rendez-vous sur rivieraferraille.com, il va y avoir plein d’annonces, je l’ai dit dans le dernier Riviera Détente, donc, mais il va y avoir plein d’annonces ce mois-ci, ça va être très important. Il va y avoir peut-être, Patrick, des nouveaux podcasts dans l’écurie Riviera Détente…
PATRICK – Aaaaah! J’ai hâte!
HENRY – Bon y a des projets de longue haleine, mais euh… moi j’aimerais bien qu’il y ait, au sein du label Riviera Détente des émissions dont je m’occupe pas, tu vois? Comme Ref. Nécessaire, qui fait une entrée merveilleuse pour sa deuxième saison, eh bin on va essayer de distribuer d’autres podcasts super cools, qui sont dans la mouvance Riviera Détente, et voilà, qui permettent pour vous d’avoir la garantie de dilatation de membrane, de qualité, de productions française, made in France, et, si possible, made in province, quoi, voilà.
PATRICK – Voilà.
HENRY – Tu fais un gros bisou aux Rivieros?
PATRICK – Ouais.
HENRY – À bientôt le Rivieros!
* bruit de bisou prolongé *
HENRY – C’est de l’ASMR, un peu.
* bruits de bisous *
* musique de fin *